Une nouvelle structuration de la recherche : «France Europe 2020, un agenda stratégique pour la recherche, le transfert et l’innovation»

Wojciech Lewandowski - webmaster éditorial

Geneviève Fioraso, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté le 21 mai 2013, l’agenda stratégique pour la recherche, le transfert et l’innovation : « France Europe 2020 », pour « faire face aux défis sociétaux, scientifiques et technologiques et contribuer à la compétitivité du pays». L’accent est mis sur la nécessité de préserver la recherche fondamentale, mais surtout de développer la recherche technologique et le transfert, nos deux points faibles par rapport aux pays comparables.

« Investir dans la recherche, c’est faire le pari de la compétitivité, dans un monde en mutation technologique, scientifique, sociétale et environnementale » déclare la Ministre.

Neuf propositions et autant d’actions sont faites pour intégrer la recherche et la science dans la politique de croissance, et de redressement économique de la France.

Le ministère explique que l’agenda stratégique « doit permettre à l’Etat de jouer pleinement son rôle d’état stratège, de fixer les priorités de la programmation nationale, de simplifier l’organisation, de revisiter l’évaluation et les indicateurs de la recherche. Il s’agit aussi d’optimiser le couplage et la coordination avec les programmes européens, grâce à une cohérence accrue et une meilleure implication, donc de peser dans l’Europe et exister avec une taille critique suffisante au niveau mondial. »

Présentation de l'agenda stratégique pour la recherche, le transfert et l'innovation :




Voici les neuf propositions :



1/ Mobiliser les acteurs sur les grands défis sociétaux.

Les travaux réalisés dans le cadre d’ « Horizon 2020 », ont conduit à l’identification de neuf grands défis sociétaux pour lesquels la recherche française doit se mobiliser :


Les réponses à ces défis doivent combiner à la fois « des recherches fondamentales et des recherches technologiques » pour atteindre des innovations de diverses natures (technologique, usage, organisations...). »


2/ Refonder le dispositif de coordination et d'orientation de la recherche.

Cet agenda se dotera « d’une gouvernance resserrée impliquant une forte dimension interministérielle :


3/ Promouvoir la recherche technologique.

L’accent est mis sur la nécessité « de doter le tissu industriel productif français (dans sa totalité, avec une attention particulière portée aux PME/ETI) des outils pour produire, maîtriser et transférer massivement des technologies innovantes. En particulier, la France ne dispose pas aujourd’hui d’un dispositif aussi structuré et aussi puissant que les instituts Fraunhofer en Allemagne. »

Le plan d’action proposé comporte cinq axes :




4/ Développer la formation et les infrastructures numériques.

L’agenda annonce trois actions spécifiques :


« Le programme français de calcul intensif, porté par l’opérateur GENCI, sera poursuivi dans la durée, avec son extension européenne (PRACE 2) ».

« Un « cloud » académique national, capable d’héberger de très grands volumes de données et de fournir des services dédiés à la recherche sera mis en œuvre. »

Le projet « France Université Numérique  passe par une indispensable structuration de la communauté de recherche interdisciplinaire en e-education et par la construction de référentiels scientifiques d’évaluation des projets d’e-education. »


5/ Favoriser l'innovation et le transfert technologique.

Une nouvelle politique de transfert pour la recherche sera mise en œuvre, structurée autour d'un ensemble de 15 mesures couvrant tous les verrous identifiés. Voici les différents axes :


6/ S'approprier la culture scientifique.

« En France, 92 % de nos concitoyens font confiance aux chercheurs, mais 80 % s’estiment insuffisamment informés ou consultés sur les débats et les enjeux de la recherche. »

Ici, les actions vont consister à « développer la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI) » ainsi qu’à « favoriser le dialogue science/société ». Parmi les mesures annoncées, « les établissements académiques proposeront une stratégie de diffusion de la culture scientifique », et « la formation des doctorants intégrera le dialogue avec le public sur les objets de science. Chaque unité de recherche sera associée à une classe scolaire. »


7/ Développer une programmation adaptée aux grandes priorités.

L’agenda annonce un recentrage des missions de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le but de :

- Développer la créativité, stimuler l’audace et la prise de risque scientifique
- Préserver une priorité vers les jeunes talents
- Avoir une articulation avec les ERC au niveau européen.



8/ Construire la cohérence des sites.

Pour développer une politique de sites, le ministère souhaite :



9/ Accroître la présence de la recherche française en Europe et à l'international.

Le neuvième point se décompose en deux volets. Dans le premier, le ministère a pour ambition de renforcer la participation de la France aux projets européens et pour cela, il compte :


Dans le deuxième volet, le ministère souhaite « développer la dimension internationale dans la réponse aux défis sociétaux et le renforcement de la compétitivité » grâce à quatre grandes orientations qui y sont proposées :