Paroles de docteurs : Christopher Parr, d'un PhD en chimie organique en Grande Bretagne à Vice Président de Kerneos en France

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Christopher Parr, vice Président de Kerneos docteur et spécialiste en matériaux réfractaires fut le 5 000é membre de notre groupe LinkedIn. Il a accepté de prendre du recul sur son parcours et de répondre à quelques questions pour l'ABG...

Pour Christopher Parr, vice Président de Kerneos et spécialiste en matériaux réfractaires (= qui offrent une très grande résistance aux hautes températures)  : « le dépôt de brevet est avant tout l’aboutissement d’un travail d’équipe alors que l’on a tendance à associer à ce brevet le travail d’un seul chercheur. Chez Kerneos, au sein d’un laboratoire déposant des brevets,  nous avons l’habitude de récompenser les chercheurs à tour de rôle ».

Christopher Parr reprend : « Le brevet est vraiment une reconnaissance forte du chercheur par son entreprise qui est visible à l’extérieur de la société qui l’emploie. Kerneos attribue une prime bien évidemment au moment de la publication mais également au moment de l’exploitation du produit ». 

Depuis le premier brevet déposé sur le ciment fondu® en 1908, Kerneos a développé  son expertise dans de nombreux domaines d’application : les réfractaires, la chimie du bâtiment, le génie civil… L’entreprise a beaucoup investi sur l’innovation. Kerneos, anciennement Lafarge aluminates, est depuis 2006 une filiale du groupe Materis. Ce groupe mal connu du grand public compte près de 10 000 salariés sur les cinq continents. Il est  l’un des leaders internationaux spécialisé dans quatre activités de la construction : adjuvants (Chryso), aluminates (Kerneos), mortiers (Parex Group) et peintures (Materis Paints).

Kerneos recrute par le biais des laboratoires avec lesquels elle a établi des relations. Par ailleurs Kerneos utilise de plus en plus LinkedIn pour identifier des profils très spécialisés. Cette entreprise discrète offre des opportunités aux jeunes talents mais peine à les attirer. « Les entreprises telles que la nôtre ne bénéficient pas de la notoriété de certains grands groupes et attirent moins les talents qu’elles le devraient. Les ingénieurs et les docteurs se focalisent sur certains grands groupes et négligent les postes offerts par d’autres entreprises. Ils connaissent mal le marché du travail dans leur secteur » déplore Christopher Parr« La gestion des carrières reste malgré tout un point faible de Kerneos » reconnaît-il  « dans le sens où les postes ouverts à la mobilité internationale étant peu nombreux,  les cadres doivent faire preuve de patience pour  évoluer d’un poste en Chine à un retour en Europe par exemple ». Il parle d’expérience, ayant lui-même effectué un parcours international qui l’a tout d’abord mené en Afrique du Sud.

Christopher Parr se souvient : « Je n’aimais pas du tout la chimie organique, domaine dans lequel je m’étais spécialisé. J’avais envisagé d’abandonner en doctorat mais j’ai soutenu malgré tout et décidé de me réorienter. Avec le recul, la chimie des matériaux m’aurait mieux convenu.  Une offre de poste en R&D en Afrique du Sud dans un laboratoire spécialisé dans les matériaux réfractaires m’a permis de changer de secteur tout en m’offrant une ouverture à l’international. J’ai travaillé dans ce pays pendant 10 ans où j’ai occupé différents postes techniques et dans le marketing ».
 
Cette expérience a développé ses compétences interculturelles : « Travailler dans un pays étranger exige de grandes capacités d’adaptation. En Afrique du Sud, le travail est très stratifié alors qu’au Royaume Uni, les cadres sont plus autonomes. Il faut apprendre à fonctionner avec un autre rapport à la hiérarchie». Christopher Parr regagne ensuite l’Europe et, après un bref passage au Royaume-Uni, il est recruté par une filiale de Lafarge : « J’ai accepté un poste au Royaume-Uni qui avait comme principal intérêt de me permettre de rentrer en Europe. Les contacts que j’ai noués dans mon pays m’ont permis de rebondir et d’intégrer les Ciments Lafarge en France » explique-t-il  toujours très pragmatique. « Je n’avais pas besoin d’apprendre à parler français pour travailler chez Lafarge en France mais j’ai tenu à l’apprendre pour mieux comprendre mon environnement. Garder l’esprit ouvert et être pragmatique me semblent essentiels pour faire une belle carrière.  Si l’on m’avait dit qu’un jour je travaillerais en France dans une entreprise du bâtiment alors que j’avais fait un doctorat en chimie organique au Royaume-Uni… je ne l’aurais jamais cru » conclut-il.
 

 

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