« Les compétences managériales aussi importantes que les compétences scientifiques »

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Anne-Marie Liberatore, chef de laboratoire dans le département de « Compound Discovery », le dit clairement : « Les sociétés pharmaceutiques de la taille d’IPSEN attendent de leurs scientifiques qu’ils soient à la fois experts dans leur domaine d’activité et de bons managers sachant encadrer une équipe ». Elle explique son point de vue pus en détail au cours de cet entretien accordé à l'ABG.

« Lors d’un entretien, il est plus aisé de juger le niveau scientifique d’un candidat que d’apprécier sa  capacité à encadrer ». Quel que soit le mode de management (hiérarchique ou transversal) que l’on emploie avec ses collaborateurs, certaines qualités sont indispensables : esprit d’équipe, écoute, responsabilisation, capacité d’adaptation et capacité à susciter la motivation.
 
Fonctionnement en R&D

« Savoir fédérer et soutenir la motivation d’une équipe est indispensable » reprend Anne-Marie. « La R&D est un secteur à la fois exigeant et très motivant qui demande beaucoup d’investissement de chacun d’entre nous. Nous sommes tous acteurs de la réussite d’un projet et trouver la molécule la plus efficace pour soigner une pathologie spécifique est  notre leitmotiv de tous les jours. Il faut savoir persévérer et aussi s’arrêter lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants. En recherche, certains projets peuvent conduire au développement de molécules candidates mais d’autres peuvent s’arrêter à un stade plus précoce pour diverses raisons. Il faut savoir gérer cet échec, souvent frustrant pour les chercheurs,  et faire rebondir rapidement son équipe ».  

La responsable de laboratoire insiste sur les qualités d’écoute : « Les échanges avec ses collaborateurs et ceux d’autres équipes sont très enrichissants et permettent de s’ouvrir à  de nouvelles perspectives ».

En R&D,  le scientifique ne doit pas hésiter à exprimer son point de vue sur l’avancée des travaux, faire preuve d’esprit critique constructif et de hauteur de vue.

Docteur en synthèse organique, chercheuse en R&D depuis 1993, Anne-Marie Liberatore connaît parfaitement les exigences de ce secteur qui a beaucoup évolué  depuis 20 ans. IPSEN est un groupe pharmaceutique qui regroupe plus de 4600 personnes dans le monde dont 900 travaillent en R&D. Ses activités aujourd’hui se concentrent sur trois domaines de la médecine de spécialité : urologie-oncologie, endocrinologie et neurologie.  Anne-Marie Liberatore  se souvient : « J’ai été recrutée suite à une candidature spontanée ;  je m’étais spécialisée sur la chimie des dérivés stéroïdiens qui était un des axes de recherche d’IPSEN à l’époque. J’avais obtenu 5 publications grâce à une découverte durant ma thèse. J’ai eu de la chance » conclut-elle.

Depuis l’entreprise a recentré sa recherche sur d’autres axes thérapeutiques. La recherche en chimie des petites molécules est maintenant externalisée (collaboration en Europe, Asie et US) pour mieux concentrer les ressources sur la synthèse peptidique. Ainsi l’une des priorités de l’entreprise est de développer une stratégie d’open innovation fondée sur la coopération entre différents partenaires et le partage des savoirs et des compétences.

Sur le plan international, Ipsen R&D est réparti sur 3 centres de recherche  (Les Ulis (France), Boston (USA) et Abington (UK)) et les interactions entre les scientifiques sont souvent très fructueuses.

Recrutement chez IPSEN

Les profils et les parcours au sein de l’entreprise sont très différents. Anne-Marie Liberatore précise : « Nous sommes trois chefs de laboratoire en chimie sur le site des Ulis en France avec trois profils distincts : un ingénieur CNAM, un ingénieur docteur, et moi qui ai commencé par un DUT de chimie avant de poursuivre à l’université  pour obtenir un doctorat ».

Les docteurs recrutés ont souvent effectué un post-doctorat à l’étranger, de préférence dans un pays anglophone. « De bonnes connaissances en synthèse organique et en particulier sur les peptides à visée thérapeutique (chimie, modélisation moléculaire, biologie…) sont  nécessaires pour faire de la R&D chez nous. Les scientifiques qui auront bien préparé leur entretien auront un avantage certain sur les autres candidats : la consultation des bases de données sur les molécules en test clinique ou sur le marché peuvent fournir de précieux renseignements ». Et comme l’a précisé Anne-Marie Liberatore, outre leurs compétences scientifiques, les candidats doivent montrer une aptitude à l’expression en public et un potentiel de management, avoir le sens du contact et  avoir le goût du travail en équipe.

 
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