Bollig & Kemper ou l’histoire d’une PME familiale allemande qui mise sur l’international et l’innovation pour se développer

Bérénice Kimpe - Responsable coopération internationale

 

 

Dans une zone d’activité de la région grenobloise avec vue sur les montagnes, se situe le centre R&D de l’entreprise Bollig & Kemper, spécialiste de la peinture pour le secteur automobile. Sa relative petite taille (400 salariés, 75 millions € de CA) ne l’empêche pas de jouer dans la cour des grands : ses clients sont Mercedes, VW, BMW, Porsche, Peugeot, Renault ; ses concurrents Axalta ou BASF.

 

 

 

Ses forces ? Son adaptation aux besoins du marché et de ses clients, sa capacité à innover, sa proximité avec les clients et son orientation internationale.
Ses faiblesses ? Sa taille, qui, si elle lui permet d’être réactive face aux changements et aux besoins des clients, limitait son développement international.

A l’origine, Bollig & Kemper est une PME familiale allemande fondée en 1919 qui est devenue au fil du temps et au gré de son  évolution structurelle le leader européen de la peinture automobile. Une évolution structurelle qui s’est faite à travers le rachat de la société Vernis Soudée en 2007, alors plus gros fournisseur du groupe PSA, et la prise de capital par le grand groupe japonais Nippon Paint, devenu actionnaire majoritaire en avril dernier. Cette dernière évolution assurera la pérennité de l’entreprise grâce à deux axes majeurs : le développement international et l’innovation associée à la R&D en rejoignant un spécialiste mondial de la peinture qu’est Nippon Paint.


Asseoir son positionnement international

Quand on travaille étroitement avec des constructeurs automobiles comme c’est le cas pour Bollig & Kemper, se limiter au marché européen n’est pas viable. Les constructeurs automobiles, dont la présence est internationale, ont besoin de fournisseurs capables de les suivre sur ces marchés. Par ailleurs, on retrouve de moins en moins d’expertise « peinture » au sein de ces entreprises : Bollig & Kemper détache une vingtaine de collaborateurs formés et expérimentés chez ses clients pour gérer d’une part l’approvisionnement des produits et pour assurer d’autre part le contrôle qualité et les essais industriels.

Cette présence sur place de Bollig & Kemper chez ses clients est une réelle valeur ajoutée à deux niveaux :

 

 

 

 

Le positionnement international de Bollig & Kemper est donc primordial, pour sa relation client et aussi pour pouvoir amortir ses coûts de R&D. En effet, si un développement international peut engendrer des coûts d’adaptation du produit à la réglementation locale par exemple, le développement technique, qui représente la plus grande partie des coûts, n’est plus à faire.


Innovation, R&D, mixité des équipes : une combinaison gagnante

Si Bollig & Kemper dispose de deux centres R&D, un à Grenoble et un à Cologne, il n’existe qu’une seule cellule « innovation » pour l’ensemble de l’entreprise. Cette cellule, intégrée au site R&D grenoblois, est composée d’un responsable et d’un technicien dont la mission est d’évaluer des concepts novateurs et d’explorer de nouvelles directions, après avoir effectué une veille scientifique. Ils sont amenés à travailler sur six innovations qui ont été identifiées comme intéressantes, c'est-à-dire pouvant apporter des fonctions nouvelles à la peinture pour les clients (peinture incluant des éléments photovoltaïques, peinture « easy to clean »…), mais qui n’ont pas forcément vocation à être industrialisées à court terme. Certaines le seront, d’autres en sont encore au stade de l’expérimentation, comme par exemple la production d’une peinture « verte » à partir de matières premières biosourcées.

Il est évident qu’un tandem ne permet pas de multiplier à l’infini des projets innovants mais ce processus d’innovation aboutie, intégrant des contraintes industrielles, permet de  faire de Bollig & Kemper une société qui ne  se contente pas de suivre les besoins du marché, mais qui les anticipe en créant et innovant.  C’est pourquoi elle a fait le choix de mixer les profils de son équipe R&D : des ingénieurs et des docteurs.

Si les ingénieurs sont en supériorité numérique chez Bollig & Kemper pour la partie développement et industrialisation, il ne fait aucun doute pour le directeur technique qu’un poste de recherche et d’innovation doit être occupé par un docteur : il a la meilleure formation pour cela et une réelle appétence pour les projets de recherche, qu’on perçoit très vite pendant les entretiens de recrutement. Parmi les autres atouts des docteurs, Mr Roland cite leur maturité, leur capacité à bien comprendre les problématiques actuelles et sur le long terme pour développer une stratégie d’innovation.

Pour en savoir plus sur Bollig & Kemper : www.bolligkemper.de


Cet article a été réalisé suite à un entretien avec Jean-François Roland, directeur technique du centre R&D de Bollig & Kemper.

 

 

 

 


 
A propos d'ABG :
 
Fondée en 1980, ABG :
  • favorise le rapprochement entre monde économique et académique,
  • facilite la mobilité professionnelle des docteurs,
  • accompagne les entreprises dans le recrutement des docteurs,
  • vient en appui des établissements d’enseignement supérieur.
Retrouvez toute l'actualité d'ABG sur les réseaux sociaux :