L'Enseignement supérieur au Luxembourg et la coopération universitaire et scientifique franco-luxembourgeoise : contexte et perspectives
Clarisse Faria-Fortecoëf
Avec le développement de l’Union européenne et sous l'impulsion de l'action gouvernementale, le paysage de l'enseignement supérieur luxembourgeois a connu de profonds changements ces dernières années. C'est dans ce contexte en pleine évolution, qu'est née l'Université du Luxembourg : une université internationale et multilingue fortement centrée sur l'excellence et la recherche, développant des accords de partenariat avec des institutions à l'étranger dont, la France, tant au niveau des échanges d'étudiants et d'enseignants-chercheurs que des projets de recherche.
Créée en 2003, première et seule université du Grand-Duché, l'Université du Luxembourg est dotée d'un budget conséquent dont l’essentiel provient du financement de l’État (82,4% en 2011). L'établissement est par ailleurs, encouragé à développer une politique susceptible de lever des fonds privés à l’image des établissements américains.
Selon les chiffres présentés lors de la conférence annuelle donnée par le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, M. François Biltgen, le 10/09/2012, le nombre d'inscrits à l'Université du Luxembourg en 2011-2012, s'élevait ainsi, à 5 686 étudiants de 98 nationalités différentes, dont 46,88% d’étudiants luxembourgeois et 42,30% d’étudiants issus d’un pays membre de l’Union européenne. Afin d'inciter la poursuite d'un cursus dans le supérieur, l’État luxembourgeois propose des aides financières aux étudiants luxembourgeois, ainsi qu'aux étudiants étrangers ressortissants d'un pays de l'Union européenne ou d'un État tiers. Cette aide financière peut se composer de deux parties : une bourse et/ou un prêt. En 2011-2012, 14 382 aides financières ont ainsi été attribuées (soit 96,13% des demandes) pour un montant total de 90 818 395 € sous forme de bourses et 94 079 165 € sous forme de prêts. Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le document, édition 2012-2013, disponible sur le site du CEDIES (Centre de Documentation et d'Information sur l'Enseignement Supérieur).
Le système d'enseignement supérieur luxembourgeois
Conformément à la déclaration de Bologne de 1999, le schéma de formation proposé est du type BMD : le Bachelor (équivalent de la licence française) qui s’effectue en 3 ans; le Master en 2 ans et le doctorat en 3 ans.
L'Université du Luxembourg propose ainsi, 11 Bachelors académiques ou professionnels, 28 masters, ainsi que des formations continues ou complémentaires.
Elle est composée de trois Facultés : Sciences, technologie communication ; Droit, économie et finance ; Lettres, sciences humaines, arts et sciences de l’éducation.
Elle dispose actuellement de 4 écoles doctorales : Systems and Molecular Biomedecine ; Economics and Finance ; Educational Science ; Computer Science and Computer Engenineering.
Ces écoles offrent aux doctorants des programmes de formation personnalisée, organisée par petits groupes et centrée sur le sujet de recherche des participants.
En matière de recherche, la stratégie consiste à soutenir un nombre restreint d’axes de recherches, identifiés comme prioritaires : Finance ; sécurité informatique ; biomédecine systémique ; droit européen ; éducation en contexte multilingue et pluriculturel.
Ces recherches sont exercées au sein des unités de recherche des trois facultés et deux centres de recherche :
- Le Centre interdisciplinaire SnT qui dirige des recherches et des doctorats dans le domaine de la sécurité, de la fiabilité et de la confiance ;
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le Centre du Luxembourg pour la biomédecine des systèmes - LCSB ( Luxembourg Centre for Systems Biomedicine) dont les recherches sont prioritairement axées sur les maladies neurodégénératives telles que Parkinson ou Alzheimer.
Les principaux atouts du système
La mobilité des étudiants et des chercheurs (sortants comme entrants) est un des premiers atouts du système. Dans cette perspective qui est un des points forts de l'Université du Luxembourg, le multilinguisme est l'un des principes fondateurs de l' établissement. Les langues d'enseignement sont le français, l'allemand et l'anglais. Enfin, une importance particulière est accordée par les autorités luxembourgeoises à la Recherche et au développement d'un pôle universitaire et scientifique. La Cité des Sciences, de la Recherche et de l'Innovation va ainsi accueillir sur la zone industrielle d'Esch-Belval, au sud du Luxembourg et à proximité de la frontière française, outre l'Université, les centres de recherche publics et du Fonds National de la Recherche (FNR), Luxinnovation (Agence Nationale pour la Promotion de l'Innovation et de la Recherche) et des entreprises innovantes. Un premier bâtiment, la nouvelle Maison de la biomédecine a été officiellement inauguré en septembre 2011 et accueille désormais le LCSB et son équipe pluridisciplinaire de cinquante biologistes, médecins et informaticiens.
La coopération franco-luxembourgeoise
L’Université du Luxembourg a conclu de nombreux accords avec des universités partenaires en Europe, et plus largement dans le monde entier, et a développé également de nombreux partenariats avec des entreprises au Luxembourg et à l’international.
Plus particulièrement, avec la France, il existe de nombreuses collaborations notamment au niveau des co-diplômes (Licence et Master), avec différents établissements d’Enseignement supérieur français tel l'accord signé avec l’Université de Lorraine, le 12 décembre 2012.
Parmi les perspectives à la coopération entre les deux pays, nous retiendrons :
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Le soutien et la promotion des partenariats scientifiques et universitaires bilatéraux. Les nombreuses collaborations entre chercheurs luxembourgeois et français existantes étant pour la plupart informelles, il convient d’encourager la mise en place d’accords de partenariats entre les deux pays en matière de recherche, ainsi que la mobilité des enseignants-chercheurs.
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Le renforcement de la coopération transfrontalière universitaire et scientifique. Entre le Luxembourg et la Lorraine, cette coopération est une réalité. Le 6 mai 2004 était signée une convention cadre entre les deux pays instituant la coopération relative au développement transfrontalier lié au projet Esch-Belval. Dans le cadre de la Commission intergouvernementale pour le renforcement de cette coopération, une table ronde annuelle a été mise en place entre les Universités de Lorraine et du Luxembourg. La première édition a eu lieu à l’Université du Luxembourg le 12 décembre 2012, en présence d’une quarantaine d’enseignants chercheurs lorrains et luxembourgeois.
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L'Université de la Grande Région. La Grande Région est un espace frontalier constitué de la Lorraine, la Sarre, le Rhénanie-Palatinat, le Luxembourg et la Wallonie. L’Université du Luxembourg, avec cinq autres universités partenaires (Université de Lorraine, Université de la Sarre, Université de Kaiserslautern, Université de Trèves, Université de Liège) s'est engagée dans le projet Université Grande Région qui a vu le jour en 2008 pour une période de cinq ans, l'objectif étant de constituer un réseau universitaire transfrontalier, dans la logique du processus de Bologne, visible au niveau européen. Depuis février 2013, le projet se poursuit sous la forme d'un groupement universitaire, dont le siège est installé à Sarrebruck à la Villa Europa, rassemblant près de 123 000 étudiants et 6500 enseignants-chercheurs. Cette nouvelle structure a pour mission de développer des formations transfrontalières conjointes et des projets de recherche communs dans des domaines définis comme prioritaires tels que les sciences des matériaux, la biomédecine et l’étude des espaces frontaliers. Elle encourage également la mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs.
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La création d’un « Club France » Luxembourg. Ce "Club" a pour ambition d’être un réseau qui rassemble les alumni de l’enseignement supérieur français et est également ouvert aux boursiers du gouvernement français. Il entend proposer à ses membres un annuaire électronique consultable en ligne sur le site de l’Institut français du Luxembourg. Sa vocation : être un réseau dynamique et actif dans le domaine de la coopération universitaire et du dialogue universités-entreprises.
Pour plus d'informations sur l'Enseignement supérieur au Luxembourg, vous pouvez télécharger le dossier du 20/08/2013 (cf. lien ci-dessous) mis à votre disposition par le Ministère français des Affaires Étrangères (MAE). Ce dossier est composé des documents suivants :
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Fiche Curie Luxembourg (mise à jour du 20/06/2013) ;
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les dates-clés de l'Enseignement supérieur et de la Recherche au Luxembourg ;
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l'Université du Luxembourg ;
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liste des formations à l'Université du Luxembourg et conditions d'accès.