Au chevet des jeunes pousses

Evelyne JARDIN

Depuis juillet 2001, Martine Cornu est directrice du MITI, l’incubateur du Nord-Pas-de-Calais. La valorisation de la recherche, elle est tombée dedans dès la fin de son doctorat.

Comme la majorité des jeunes docteurs, Martine Cornu avait envisagé une carrière universitaire, mais sa thèse en cristallographie l’avait amenée à fréquenter des chimistes et des physiciens, l’éloignant quelque peu des sciences naturelles. « Quand je suis revenue dans mon bâtiment, mon sujet était devenu très physique et optique alors que mes collègues travaillaient sur les milieux naturels », dut-elle constater.

La vulgarisation de la recherche
La sélection déjà rude dans les années 1980 associée au décalage des champs de recherche entre sa formation d’origine et sa thèse la détourne de l’enseignement supérieur. Le secteur privé ? « Je n’étais pas armée par rapport à ce milieu », confie-t-elle. Par contre, Martine est déjà très impliquée dans la vulgarisation scientifique. Au sortir de sa thèse et pendant six ans, elle est salariée d’une association lilloise qui travaille sur le projet du forum des sciences. Le milieu est fort actif à l’époque avec le projet de la Cité des sciences de La Villette et la réorganisation du Palais de la découverte. Puis en 1991, elle intègre la Délégation régionale de la recherche et de la technologie. Elle participe à des divers projets dont le Livre blanc de la recherche et la publication des Actes d’un séminaire sur l’environnement industriel régional. « J’étais toujours sur des missions de valorisation de la recherche », constate-elle.

La valorisation de la recherche
A partir de 1994, en partenariat avec les structures professionnelles et les établissements d’enseignement supérieurs, elle anime un programme de veille et d’innovation technologique à destination des PME. D’un côté, elle mobilise les cellules de valorisation des universités et des grandes écoles de la région Nord pour faire remonter les projets et de l’autre, elle diffuse de l’information auprès des entreprises. En 1997, le programme glisse vers la création d’entreprises d’innovantes valorisant des résultats de la recherche. « On a constaté que ces projets nécessitaient des moyens conséquents en amont de la création et un nouveau métier en accompagnement de projet est né ». Quatre développeurs et des conseillers en émergence de projets sont mis à disposition de l’incubateur MITI par les structures de valorisation de la recherche des universités et des grandes écoles impliquées dans le projet.

Bilan ? Depuis sa création, le MITI – Incubateur Nord-Pas-de-Calais (l’un des 29 incubateurs d’entreprises de technologies innovantes labellisés par le Ministère chargé de la recherche) a accompagné 53 projets d’où sont sortis, à ce jour, 17 entreprises nouvelles dont 14 viables qui ont généré une soixantaine d’emplois sur la région.