L'ABG et le Programme PAUSE : histoire d'une collaboration

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Depuis 2017, le programme PAUSE permet d’accueillir et d’intégrer en France des scientifiques étrangers qui ne peuvent plus mener leurs activités dans leur pays d’origine, où ils sont exposés à des risques majeurs en raison du contenu de leur recherche, de leur engagement ou de leur appartenance à une minorité. Depuis 2019, l’ABG est partenaire du programme PAUSE et œuvre à l’insertion professionnelle des lauréats, à savoir des docteurs et chercheurs internationaux hautement qualifiés.

Dans cette entretien, Laura Lohéac, Directrice du programme PAUSE, et Vincent Mignotte, Directeur de l’ABG, reviennent ensemble sur leur collaboration et son avenir.


Questions adressées à Laura Lohéac - Programme PAUSE // Questions adressées à Vincent Mignotte - Association Bernard Gregory


À nouveau, une crise majeure, la guerre en Ukraine, cause l'exil de populations, dont des chercheurs, des enseignants et des artistes. Avec une grande réactivité, le Programme PAUSE s'est mobilisé pour leur venir en aide. En quoi consiste ce soutien ? Et comment l'avez-vous déployé en un temps record ?

En effet, pour venir en aide à ces chercheurs nous avons mis en place, en quelques jours, un dispositif articulé en deux temps :

Notre réactivité a été rendue possible grâce au soutien de donateurs publics et privés, dont notamment le MESRI (Ministère de l'Enseignement Supérieur, et de la Recherche et de de l'Innovation) que nous remercions. Au delà de la réactivité à des crises, ce type de soutiens participe également à la pérénnité du programme. C'est pourquoi j'invite les structures de tous bords qui souhaitent contribuer à leur tour, à nous contacter.

Comment a évolué le programme Pause en 5 ans ? Qui concerne-t-il aujourd’hui ?
Le programme PAUSE est né de la mobilisation de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le contexte de la crise en Syrie, en particulier après l’assassinat par l’Etat islamique du directeur du Département des Antiquités du musée de Palmyre, qui a révélé l’urgence de mettre en place un dispositif d’accueil pour les chercheurs en danger, comme il en existait dans d’autres pays (Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis). Le Secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la Recherche de l’époque, Thierry Mandon, et ses équipes se sont saisis du sujet et ont créé, en janvier 2017 – il y a tout juste 5 ans ! – le programme PAUSE.
 
PAUSE est un programme national, porté par le Collège de France, très engagé sur cet enjeu, auquel se sont associés de grands organismes de recherche (CNRS, INSERM, INRAE, INRIA, IRD), des acteurs de l’ESR (Chancellerie des universités de Paris, France Universités, CDEFI, CNOUS, AUF) et les principaux ministères concernés : ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ministère de l’Intérieur, rejoints par le ministère de la Culture avec l’objectif d’ouvrir le programme aux artistes.

 

Concrètement, le programme alloue des financements aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche accueillant un chercheur ou un artiste forcé à l’exil pour 1 an, renouvelable une fois (et deux fois pour les doctorants), et accompagne les établissements et les lauréats en vue de l’insertion socio-professionnelle de ces derniers.

 

Aujourd’hui, le programme a ainsi permis l’accueil de plus de 310 lauréat.e.s, dont près de 200 ont bénéficié d’un ou deux (pour les doctorants) renouvellements. Si la Turquie et la Syrie constituaient la très grande majorité des pays d’origine des lauréats durant les 2 premières années du programme, aujourd’hui, ceux-ci sont issus de 34 pays dans toutes les régions du monde. Un tiers d’entre eux sont des doctorants et 43% sont des femmes - une quasi-parité que le programme souhaite conforter. Plus de la moitié sont issus des sciences humaines et sociales, 1/3 des sciences exactes et les artistes, dont les premières candidatures datent d’il y a un an, constituent à ce jour 7% des lauréats ; chiffre amené à augmenter.

 

Le programme PAUSE, qui concrétise la réponse française à l’enjeu de l’accueil des chercheurs et des artistes en exil, bénéficie d’un fort soutien politique des autorités publiques, en particulier du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et de la Ministre Frédérique Vidal, qui a renforcé le soutien financier du ministère au programme. PAUSE a également bénéficié pendant 3 ans et demi du soutien de l’Union européenne, à travers le Fonds asile, migration, intégration (FAMI), qui a permis un changement d’échelle (doublement de l’équipe et triplement du budget) et l’élargissement de ses missions, en particulier en matière d’accompagnement à l’insertion professionnelle, mais également de plaidoyer sur les enjeux de la protection des chercheurs et artistes en danger ainsi que des libertés académiques et artistiques.

 

Au-delà, PAUSE est porté par la mobilisation des acteurs de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche, à commencer par les établissements d’accueil, sans lesquels le programme n’existerait pas.

 

PAUSE a également noué des collaborations avec ses partenaires internationaux, en particulier avec les programmes homologues à l’étranger, et, au niveau national, avec des acteurs de la société civile : fondations, personnalités engagées, associations, dont bien sûr, depuis plus de 3 ans, l’ABG.

 

 

Quels types de soutiens apportez-vous aux lauréats ?
 

L’un des grands enjeux auquel est confronté le programme, comme ses homologues à l’étranger, est la stabilisation professionnelle, une fois que les financements du programme sont arrivés à terme, et alors que, malheureusement, les lauréats ne sont pas en situation de retourner dans leur pays d’origine, si tant est qu’ils le souhaitent, à brève échéance. Au-regard des fortes contraintes du marché du travail académique en France, très concurrentiel, il s’est rapidement avéré indispensable de développer un accompagnement en vue de l’après-programme afin de permettre aux lauréats de rebondir professionnellement, non seulement dans le circuit académique, mais également, au-delà, en leur ouvrant le champ des horizons possibles.

 

Le programme a ainsi mis en place un certain nombre d’activités dont l’objectif est de fournir aux chercheurs les outils nécessaires à leur maintien dans le milieu académique ou à une réorientation vers d’autres secteurs leur permettant de sécuriser leur situation professionnelle.

 

Le dispositif mis en place par PAUSE s’articule autour de deux actions principales. D’une part, un accompagnement collectif, qui consiste en une offre d’ateliers dédiés à l’insertion professionnelle avec des experts du secteur, dont le principal est l’Association Bernard Gregory, qui s’est associée pour certaines activités à Action Emploi Réfugiés ; d’autre part, un accompagnement individualisé, par nos partenaires, dont l’ABG, et à travers l’octroi aux établissements d’accueil de financements complémentaires dédiés à des formations selon les besoins (renforcement des compétences linguistiques et scientifiques, aide à la publication).

 

Enfin, a été créé pendant la période de confinement avec l’accompagnement de l’ABG, un réseau « alumni » ayant pour objectif de fédérer les lauréats autour d’une communauté, de leur permettre de partager leurs expériences et leurs expertises ainsi que leur réseau, fondamental pour l’insertion sociale et professionnelle.

 

 

 

Pouvez-vous préciser en quoi consiste l’accompagnement que l’ABG a développé pour le programme PAUSE ?
 

Pour commencer, nous sommes très heureux et fiers d’être associés au Programme PAUSE car la mission de l’ABG est précisément d’aider les chercheurs à faire évoluer leur carrière ; les lauréats PAUSE font face à des conditions personnelles difficiles et l’enjeu, comme vient de le dire Laura Lohéac, est de les aider à retrouver une stabilité professionnelle.

 

L’accompagnement proposé par l’ABG est assuré par trois formatrices expérimentées de l’ABG, Thao Lang, Melike Riollet et Kristina Berkut. Toutes trois ont une expérience personnelle de la mobilité internationale et une très grande compétence pour accompagner l’évolution de carrière des chercheurs. Leur intervention prend plusieurs formes.

 

Il s’agit d’abord de formations qui abordent les principaux aspects de la recherche d’emploi en France, qui vont de la construction du projet professionnel et de l’exploration du marché de l’emploi des chercheurs, aux processus de recrutement, en passant par la démarche réseau et la valorisation de l’expérience de recherche et des compétences. Ces ateliers permettent aux lauréats de prendre du recul, d’analyser le parcours qu’ils ont réalisé et de planifier leurs prochaines étapes. Ils leur permettent également d’acquérir le vocabulaire, les codes, les méthodes et les outils nécessaires pour candidater à des emplois du secteur socio-économique en France. Ces ateliers interactifs, qui rassemblent une douzaine de lauréats par session, sont enfin l’occasion d’échanger entre pairs et de bénéficier des connaissances et du regard des autres chercheurs exilés.

 

Les formations peuvent ensuite être complétées par un accompagnement individualisé, ponctuel ou sur la durée, afin d’aborder les questionnements spécifiques de chaque lauréat et de les aider à mettre en œuvre efficacement les acquis des formations. Un de nos atouts réside dans notre capacité à accompagner les publics francophones comme anglophones. De nombreux chercheurs anglophones - en majorité afghans au cours des derniers mois - ont été intégrés au sein d’établissement français avec le soutien du programme PAUSE.

 

Troisièmement, nous organisons différents types d’événements-réseau pour les lauréats. Ces derniers ont été contraints de laisser une grande partie de leur réseau personnel et professionnel dans leur pays d’origine et ils ont souvent un important besoin de rencontres et d’échanges avec leurs pairs, ainsi qu’avec des professionnels de secteurs variés.

 

Chaque action est conçue et organisée en tenant compte des situations particulières des lauréats et leur double identité de doctorant/docteur et d’exilé. Par exemple, pour les rencontres-réseau évoquées plus haut, l’équipe de l’ABG identifie et sollicite des professionnels qui ont un métier et un parcours de mobilité à même de résonner avec le public présent, ou bien des recruteurs ayant l’habitude de travailler avec des docteurs internationaux. Ces différents interlocuteurs sont ainsi en mesure d’apporter un retour d’expérience et des conseils pertinents, que les lauréats du programme PAUSE peuvent mettre en application.

 

Enfin, la quatrième forme d’accompagnement concerne l’appui à la création du réseau Alumni mentionné plus haut par Laura Lohéac. L’objectif de ce réseau est de contribuer à l’insertion sociale, culturelle et professionnelle des chercheurs exilés pour que ces derniers « puissent être un atout et une force pour la France qui les accueille ».  Pour encourager la création du réseau Alumni, nous avons notamment mis à profit l’expérience de coaching et de « formation de formateurs » présente au sein de l’équipe ABG. Concrètement, nous avons accompagné le noyau dur du réseau pour faire émerger les besoins ainsi qu’un projet commun, et nous avons contribué à sa montée en compétences pour que les lauréats formés puissent conseiller et orienter leurs pairs sur des sujets liés à la poursuite de carrière. 

 

Outre ces principaux axes d’accompagnement, nous nous mobilisons régulièrement pour les divers événements et activités du « réseau PAUSE » dont nous avons le sentiment de faire partie. Nos collègues répondent également aux sollicitations des lauréats, qu’il s’agisse des demandes de mise en contact professionnel, ou de simples demandes de conseil pour préparer un entretien d’embauche important.   

 

 

Quelle plus-value voyez-vous à collaborer avec l’ABG ?

 

La collaboration avec l’ABG, qui est un opérateur de longue date, soutenu par le MESRI, en matière d’accompagnement à l’insertion professionnelle des docteurs, s’est imposée à nous très rapidement, notamment au regard de la nécessaire ouverture des horizons professionnel hors du circuit académique.

 

Ce cheminement est particulièrement difficile pour les lauréats du programme, dont l’identité de chercheur et l’attachement à leur profession sont encore accrus par l’exil et les conséquences du déracinement (éloignement de leur pays, de leur famille, de leurs amis).

 

Les missions et le savoir-faire de l’ABG correspondent parfaitement aux besoins des chercheurs. En effet, ceux-ci nécessitent d’être accompagnés dans la valorisation de leurs expérience et compétences académiques hors du milieu académique, de se voir transmettre les outils nécessaires à la recherche d’emploi, d’être mis en réseau et de bénéficier, pour certains, d’un accompagnement individuel. Ce partenariat avec l’ABG vient renforcer les missions d’accompagnement du programme PAUSE.

 

Comme en témoignent toutes les activités proposées par l’ABG dans le cadre de notre partenariat et rappelées par Vincent Mignotte, l’ABG dispose de toute l’expertise nécessaire pour répondre à ces besoins.

 

Bien que ce partenariat avec l’ABG ne soit bien sûr pas réductible au bilan quantitatif, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 50 lauréats ont participé aux ateliers collectifs, plus de 50 aux Apéros docs, plus de 10 ont bénéficié d’un accompagnement. L’ABG a été associée et a partagé son expertise dans de nombreux événements PAUSE. Au fil des ans, c’est une relation de confiance qui s’est créée avec l’équipe de l’ABG et nos échanges, très fructueux, apportent beaucoup à nos réflexions, y compris sur les évolutions du programme.

 



Pour en savoir plus sur l'accompagnement proposé par l'ABG, découvrez les témoignages croisés de Souad ODEH, ancienne lauréate du programme 
et de Thao LANG, responsable formation et accompagnement à l'ABG, recueillis par le programme PAUSE.

 

Pourquoi est-il important pour l’ABG de collaborer avec le programme PAUSE ?

 

J’ai déjà mentionné en quoi la mission du programme PAUSE faisait écho à celle de l’ABG. C’est pourquoi nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt la création et la montée en puissance du programme PAUSE dès 2017. Les crises et les guerres, qui causent une immense souffrance et l'exil de populations, se succèdent sans répit : Syrie, Afghanistan, Ukraine aujourd'hui... Nous avons la capacité, et le devoir, de contribuer à aider les personnes frappées par ces événements tragiques.

 

Depuis quarante-deux ans, l’ABG a pour vocation d’accompagner les jeunes chercheurs vers l’emploi, et au cours des dix dernières années nous avons étendu notre action en direction de chercheurs de plus en plus avancés dans la carrière (post-doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs titulaires, encadrants, responsables d’équipe de recherche). Nous aidons toutes ces personnes à mieux piloter leur carrière et à mieux manager leurs équipes. Nous aimons ce métier d’accompagnement humain, et j’aime bien dire que l’ABG est une structure empathique.

 

D’autre part, la mobilité internationale est souvent indispensable pour se développer en tant que chercheur. L’ABG a donc bâti un important réseau de correspondants à l’étranger, ainsi que des formations relatives à la mobilité et à la compréhension des diversités culturelles. Cela nous permet d’effectuer une veille permanente sur les opportunités et les conditions de mobilité des chercheurs, afin de les aider à mener leurs projets au mieux.

 

La mission du programme PAUSE en faveur des chercheurs en exil résonne donc fortement avec les valeurs de l’ABG. Notre connaissance des compétences des chercheurs et du marché de l’emploi en France nous a tout naturellement amenés à proposer un accompagnement pour ce public. Nous savons également ce qu’il en coûte de renoncer à une carrière de recherche académique et de retrouver une nouvelle motivation dans un autre métier. Et c’est souvent le chemin que les lauréats du programme sont amenés à suivre.

 

Quelles sont les perspectives du programme PAUSE concernant l’accompagnement des lauréats vers la stabilisation professionnelle ?

 

La stabilisation professionnelle est et restera l’un de nos principaux défis. Nous poursuivons la réflexion et les activités menées avec nos partenaires internationaux, avec lesquels nous travaillons sur ce sujet dans le cadre d’un projet, Inspireurope, financé par l’Union européenne et regroupant les principales initiatives de protection des chercheurs en danger. Nous avons déjà, avec nos partenaires au niveau national, dont l’ABG, répondu à un certain nombre de besoins et d’attentes des lauréats et contribué à leur stabilisation.

 

Aujourd’hui, sur les 120 lauréats sortis du programme dont nous connaissons la situation, près de 2/3 ont trouvé de nouvelles opportunités (contrats, financements), dont une dizaine ont pu retourner dans leur pays d’origine, ou sont en transition que l’on pourrait qualifier de positive (formation, accompagnement professionnel). Pour autant, même si un certain nombre d’entre eux ont obtenu un CDI et 3 d’entre eux ont été élus maîtres de conférences, il s’agit pour la plupart d’une insertion à court ou moyen termes. 20% d’entre eux sont encore en recherche d’emploi. Bien que les chiffres soient encourageants, beaucoup reste donc à faire…

 

Dans cette perspective, nous allons bien sûr poursuivre les activités proposées (ateliers, accompagnements…) et développer d’avantage le réseau Alumni, qui constitue, selon nous, une ressource essentielle pour les lauréats. L’objectif est de leur permettre de partager des informations, leurs réseaux mais aussi de développer un réseau spécifique au sein du milieu académique. Pour les années à venir, nous souhaitons davantage investir le champ scientifique et valoriser les compétences et les expertises des lauréats, scientifiques et artistes. Cela pourra prendre la forme d’événements et de rencontres scientifiques avec les lauréats dans l’objectif d’établir des ponts non seulement entre eux mais aussi avec leurs collègues, hors du programme, travaillant sur des sujets d’intérêt commun.

 

Il est également indispensable de développer des relations avec le secteur privé qui sont, aujourd’hui, insuffisantes. Dans cette perspective, le soutien de l’ABG nous est particulièrement précieux et constituerait un nouvel axe de collaboration.

 

 

Comment l’ABG peut aider le programme PAUSE dans ses objectifs ?

 

Nous facilitons déjà la mise en relation des lauréats avec des professionnels et des recruteurs, tant du secteur privé que du secteur public, par exemple à l’occasion d’Apéro Docs (rencontres-réseau avec des professionnels), ou en invitant des docteurs en poste à intervenir dans le cadre de formations ABG.

 

En raison du contexte sanitaire, une très grande majorité de ces actions sont mises en place à distance depuis plus d’un an. Même en visioconférence, nous tâchons d’offrir aux lauréats des réelles opportunités de réseautage. Par exemple, au-delà du format de table-ronde en ligne ou de webinaire, des échanges informels en petits groupes sont régulièrement organisés, lors des Apéro Docs ABG/PAUSE, en compagnie de représentants du monde socio-économique. Il s’agit de personnes en poste dans des structures telles que Renault, Ayming, Expertise France, ou l’ANR, pour n’en citer que quelques-unes.

 

Au-delà d'inspirer les lauréats, de les inciter à s'approprier leur projet, et à passer à l'action à travers la démarche réseau, ces rencontres nous ont offert quelques beaux résultats. C'est le cas par exemple d'un chercheur postdoctoral qui a su grandement tirer avantage des rencontres et des discussions menées lors de l'un de nos atelier réseau, en 2021. En effet, c'est suite à des échanges avec une intervenante, docteure en physique reconvertie en data scientist, qu'il a décidé de suivre une série de formations techniques, ainsi que des formations de renforcement en anglais. Des efforts qui se sont avérés payants puisqu'ils lui ont permis d'être recruté dans un établissement de recherche d'excellence pour un nouveau contrat, à la suite de son contrat Pause.

 

Dans les mois qui viennent, nous espérons pouvoir reprendre certaines de ces activités en présentiel pour renforcer les contacts et la qualité des échanges. Nous envisageons également des visites d’entreprises, très intéressantes pour découvrir la recherche privée en dialoguant avec des professionnels de la R&D

 

Toutes ces modalités d’accompagnement visent à aider les lauréats PAUSE à mieux comprendre les métiers, les opportunités, les attentes des employeurs en France, à développer leur réseau professionnel au-delà de la recherche académique, puis à se mettre en action. Elles contribuent aussi à notre objectif plus large de rapprocher le programme PAUSE de nombreuses entreprises qui font déjà partie du réseau de l’ABG.

 

Le mot de la fin de Laura Lohéac du programme PAUSE

 

A l’orée de la 6e année d’existence de PAUSE, et alors que le programme a été reconduit pour les cinq prochaines années, les projets sont nombreux et les défis le sont tout autant. Afin d’y apporter les réponses les plus efficaces et adaptés aux besoins, toujours croissants, nous appelons bien sûr de nos vœux la poursuite et le renforcement de notre collaboration avec l’ABG, qui, comme cet échange en témoigne, joue un rôle de premier plan dans notre stratégie d’accompagnement à l’insertion professionnelle.

 

Je saisis cette occasion pour remercier l’équipe de l’ABG et en particulier Melike Riollet, Thao Lang et Kristina Berkut, dont le professionnalisme est si précieux au programme comme à ses lauréats.

 

 

 

Pour aller plus loin...

 

Le site du Programme PAUSE

L'appel spécial : aide d'urgence aux chercheurs ukrainiens

L'article : Les réfugiés sont aussi des cerveaux, sur France Culture 

 


                                               Vincent Mignotte, Directeur, ABG

Polytechnicien et Docteur en Biologie, Vincent Mignotte anime des équipes depuis 1992. Il est tout d’abord responsable d’une équipe de recherche en génétique moléculaire et hématologie au CNRS, et professeur de biologie à l'Ecole Polytechnique et à l'Ecole Nationale Supérieure des Techniques Avancées. 
Dans une seconde partie de sa carrière, il se forme au coaching puis crée et dirige une Délégation aux Cadres Supérieurs au sein de la DRH du CNRS. Pendant 6 ans, il est chargé du recrutement, de l'accompagnement, de la mobilité et de la formation managériale des cadres supérieurs et dirigeants, et des hauts potentiels. Il est ensuite Directeur adjoint de la Direction Innovation et Relations Entreprises du CNRS, en charge des axes stratégiques d’innovation. Depuis 2012, il dirige l’Association Bernard Gregory et participe activement à l’animation de certaines des formations (en particulier à destination des chercheurs seniors et responsables d’équipe).

                                               Laura Lohéac, Directrice du Programme PAUSE

Laura Lohéac est directrice exécutive du Programme d’Accueil en Urgence des Scientifiques et des Artistes en Exil (PAUSE), au Collège de France, depuis Mai 2017, après avoir été chargée de mission, responsable des actions de solidarité internationale au cabinet du Secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, où elle a mis en place le programme PAUSE en janvier 2017. Elle est par ailleurs présidente de l’Association Marianne pour les défenseurs des droits de l’Homme lancé par le Président de la République Emmanuel Macron le 10 décembre 2021.

Spécialiste des questions internationales et stratégiques, elle a occupé des fonctions d’analystes, en particulier sur la zone Afrique subsaharienne au Ministère des Affaires étrangères et au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), service du Premier ministre avant d’être nommée conseillère en charge des discours au cabinet du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner. Elle a ensuite poursuivi son parcours au Ministère de la Défense, au sein de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie, où elle a occupé successivement les fonctions de conseillère auprès du Directeur puis de chef du département des relations bilatérales de défense avec les pays des zones Amérique du Nord, Europe et espace post-soviétique.