Vers une valorisation renforcée du doctorat dans les entreprises et la société : les recommandations du rapport de Sylvie Pommier et Xavier Lazarus

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C'est au cours de la 5e journée Nationale du Doctorat 2024 [organisée le 6 novembre au Lilliad Learning Center Innovation de l'Université de Lille] qu'ont été rendues publiques les conclusions du rapport Pommier-Lazarus. Ces résultats prennent notamment la forme de 10 préconisations pour une meilleure reconnaissance du doctorat, que nous vous invitons à découvrir dans cet article.


Vers une valorisation renforcée du doctorat dans les entreprises et dans la société

10 préconisations pour une meilleure reconnaissance du doctorat

Le rôle de l'Association Bernard Gregory (ABG)

La presse en a parlé...


Vers une valorisation renforcée du doctorat dans les entreprises et la société : les recommandations du rapport de Sylvie Pommier et Xavier Lazarus

En décembre 2023, les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche [Sylvie RETAILLEAU] et de l’industrie [Roland LESCURE] ont confié à Sylvie POMMIER et à Xavier LAZARUS une mission pour renforcer les dispositifs existants et décliner de nouvelles mesures autour de quatre objectifs :

  1. - Accroître la part de docteurs parmi les chercheurs en entreprise et la part d'ingénieurs s'engageant dans une thèse de doctorat.
  2. - Renforcer l'accompagnement des docteurs dans la construction de leur parcours professionnel, pour un passage plus rapide et fluide des docteurs vers le secteur privé et pour toucher des profils historiquement plus éloignés du secteur privé.
  3. - Rehausser la perception du grade de docteur par le secteur privé, pour que le doctorat soit le diplôme de plus haut niveau, reconnu en tant que tel et en cohérence avec les standards internationaux.
  4. - Que les compétences et formations de docteurs bénéficient pleinement à notre économie et nos entreprises, en particulier industrielles.

En France, bien que le doctorat soit un véritable levier pour l'innovation et la compétitivité des entreprises, sa reconnaissance hors du monde académique reste encore en deçà des attentes. Le rapport produit dans le cadre de cette mission présente ainsi des recommandations ambitieuses pour améliorer la valorisation du doctorat et maximiser son impact au sein de l'économie et de la société françaises. Les propositions qu'il contient ouvrent la voie à un avenir où le doctorat est pleinement intégré et reconnu pour ses compétences et son apport unique.

Un contexte prometteur

Avec seulement 1 % de docteurs dans la population active âgée de 25 à 34 ans, la France se situe en dessous de la moyenne de l'OCDE. Cependant, cette situation offre un potentiel de croissance important, notamment par rapport à des pays comme l'Allemagne ou les États-Unis, qui intègrent davantage de docteurs dans leurs secteurs économiques. Bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années, il existe encore des opportunités de renforcer la place des docteurs dans les entreprises et de changer les perceptions culturelles. En effet, de plus en plus de jeunes docteurs choisissent de rejoindre le secteur privé, mais cette transition pourrait être fluidifiée et mieux soutenue.

Consulter / Télécharger le rapport Pommier - Lazarus 

10 préconisations pour une meilleure reconnaissance du doctorat

Le rapport Pommier - Lazarus propose 10 recommandations essentielles qui visent à transformer l’écosystème du doctorat en France. Ces préconisations, articulées autour de plusieurs axes stratégiques, permettent de valoriser pleinement les compétences des docteurs et de les rendre plus visibles et accessibles pour les entreprises et la société.

  1. - Création de l'"Indice d’intensité doctorale" (I2Doc)

    Cette initiative vise à mesurer la présence des docteurs dans les entreprises, pas seulement dans les centres de R&D, mais aussi dans des postes stratégiques tels que la direction ou le conseil. L’I2Doc permettra de mettre en lumière la diversité des rôles joués par les docteurs au sein des entreprises, contribuant ainsi à une meilleure reconnaissance de leur potentiel.
  2. - Mise en place d’une plateforme nationale pour l’emploi des docteurs

    Cette plateforme permettra de centraliser les données sur les carrières des docteurs et les opportunités professionnelles, facilitant l’accès à l’emploi pour les jeunes docteurs et permettant aux entreprises de mieux comprendre les compétences transversales des docteurs, au-delà de la recherche académique.
  3. - Renforcement des liens entre le doctorat et l’entreprise

    Le rapport propose de favoriser les immersions professionnelles des doctorants dans des secteurs non académiques, notamment par des stages ou des missions de conseil. Cette approche enrichira le parcours des doctorants et facilitera leur insertion dans le secteur privé, en valorisant leurs compétences pratiques.
  4. - Promotion des parcours pré-doctoraux pour les ingénieurs

    Encourager les étudiants ingénieurs à envisager le doctorat est une mesure clé pour renforcer l’innovation. En intégrant des parcours coordonnés entre master et doctorat, cette préconisation vise à diversifier les profils des docteurs et à offrir de nouvelles perspectives professionnelles aux ingénieurs.
  5. - Amélioration de l’accompagnement des doctorants

    Afin de mieux préparer les doctorants à leur avenir professionnel, il est essentiel de renforcer l'accompagnement des écoles doctorales, en mettant l'accent sur la valorisation de leurs compétences transversales comme la gestion de projet, la communication scientifique ou l'analyse critique. Cela permettra de mieux les préparer à une carrière dans le secteur privé.
  6. - Révision du Crédit d'Impôt Recherche (CIR)

    Le rapport recommande d’ajuster les critères du CIR pour mieux valoriser l’apport des docteurs dans les activités de recherche et d’innovation des entreprises. Ce changement favoriserait une simplification des démarches pour les entreprises et encouragerait la reconnaissance des docteurs dans le cadre des investissements en R&D.
  7. - Création d’un réseau d’ambassadeurs du doctorat

    Ce réseau serait composé de docteurs issus de divers secteurs professionnels, qui incarnent la diversité des parcours et des carrières possibles pour les docteurs. Ces ambassadeurs auraient pour mission de promouvoir la richesse des compétences des docteurs et de renforcer leur visibilité dans la société et au sein des entreprises.
  8. - Systématisation des immersions professionnelles pendant le doctorat

    Il est proposé que chaque doctorant ait l’opportunité de réaliser une expérience significative dans le secteur privé, que ce soit sous forme de missions de conseil ou d’implications dans des projets d’innovation. Ces immersions faciliteraient leur transition vers le monde professionnel tout en leur permettant de mettre en pratique leurs compétences de recherche.
  9. - Renforcement de la coopération entre écoles doctorales et entreprises

    Les écoles doctorales doivent davantage travailler en partenariat avec les entreprises pour préparer les doctorants à valoriser leurs compétences. Cette coopération permettrait d’identifier plus clairement les besoins des entreprises et d’adapter les formations doctorales en conséquence, offrant ainsi aux doctorants des perspectives de carrière plus vastes.
  10.  - Promotion de la reconnaissance du doctorat au sein des écoles d’ingénieurs

    Pour mieux valoriser le doctorat auprès des ingénieurs, le rapport préconise de sensibiliser davantage les écoles d’ingénieurs aux atouts du doctorat. En montrant que le doctorat peut être une véritable plus-value pour leurs carrières, les écoles d’ingénieurs contribuent à diversifier les profils et à renforcer l’innovation dans les entreprises.

Le rôle de l'Association Bernard Gregory (ABG)

L’Association Bernard Gregory (ABG) acteur historique impliqué dans l'évolution de carrière des docteurs et la valorisation du doctorat, se pose ainsi comme une organisation incontournable dans la mise en œuvre de plusieurs de ces recommandations. Forte de son expérience dans l'accompagnement et le recrutement des docteurs, l’ABG est à même de jouer un rôle central notamment dans la mise en place de la plateforme nationale pour l’emploi des docteurs et dans la création du réseau d’ambassadeurs du doctorat. Elle contribue activement, de par ses missions, au renforcement de la coopération entre les écoles doctorales et les entreprises, en organisant :

En tant qu’acteur engagé pour la visibilité et l'insertion des docteurs dans le monde professionnel, l’ABG se positionne naturellement à l'interface entre les acteurs du doctorat, diverses intitutions publiques et les entreprises. De ce fait, elle peut également soutenir la création de l’I2doc (indice d’intensité doctorale). De plus, son rôle dans la valorisation des compétences transversales des docteurs (avec la co-création et la gestion de l'outil DocPro : résultat de sa collaboration avec France Universités et le Médef) et l’organisation de formations et d’ateliers permet quotidiennement de visibiliser et de rendre ces compétences plus compréhensibles par les employeurs, notemment du secteur privé.

Ainsi, les préconisations du rapport de Pommier et Lazarus s’inscrivent parfaitement dans la mission de l’ABG, de renforcer l’attractivité du doctorat et de soutenir l’intégration des docteurs dans le secteur privé. En jouant un rôle de catalyseur dans l’application de ces préconisations, l’ABG envisage de contribuer à la construction d'un avenir où le doctorat est reconnu comme un atout stratégique pour l’innovation et la compétitivité des entreprises, tout en offrant aux jeunes docteurs un large éventail de perspectives professionnelles.

La presse en a parlé...