Témoignage de Gilles Pariente, Docteur en sciences économiques, Economiste chez EMI Music à Londres.
Après ma soutenance en décembre 2003, j’avais décidé de ne pas tenter les concours de MCF. Je voulais quitter l’université et faire autre chose. J’ai cherché des emplois de chargé d’études parce que des postes spécifiquement pour des docteurs en sciences économiques, cela ne courrait pas les rues. J’ai trouvé un emploi à l’Apec (Agence pour l’emploi des cadres), mais je n’y suis resté que six mois. Après quatre mois de chômage, j’ai été embauché par l’Union des industries chimiques pour créer un observatoire.
Six mois plus tard pour des raisons personnelles et par goût du challenge, je décide de changer d’air. Je commence à prospecter le marché du travail britannique. Je dépose mon CV sur le site totaljobs et je réponds à plusieurs annonces dont une émane de EMI Music. Il cherchait un docteur en économie avec un profil assez large pour travailler sur la stratégie d’entreprise et sur le marketing. Ma candidature est retenue. Je passe un premier entretien téléphonique en anglais. Ensuite, je suis convoqué au siège social londonien où je rencontre ma futur N+1 et une autre personne de l’équipe, un senior. Nouvel entretien quelque temps plus tard suivi d’un 4e round en présence de ma N+1 et du N+2. Finalement, j’ai réussi à passer toutes les barrières en me montrant très proactif. Par exemple, lors du 2nd entretien, j’avais préparé des transparents présentant ma vision du poste, spécifiant les projets que j’envisageais mettre en œuvre… Je pense que ma personnalité et ma motivation ont compté pour beaucoup dans le recrutement. Mon diplôme aussi, c’est certain puisqu’ils cherchaient spécifiquement un docteur.
Un an plus tard, je peux dire que j’ai découvert un environnement de travail sensiblement différent, plus informel et plus axé sur la performance. Si l’ambiance est détendue (il n’est pas rare d’aller boire des bières avec ses collègues après le boulot) en même temps, le niveau d’exigence vis-à-vis des résultats est élevé. Et puis, la pression hiérarchique se fait moins sentir qu’en France… ceci ne signifiant pas qu’elle soit absente. En fait, les rapports interpersonnels m’apparaissent comme très policés. Ne vous attendez pas à ce que l’on vous dise droit dans les yeux ce que l’on pense de votre travail, cela ne se fait pas forcément. Aussi, faut-il être capable de voir au-delà des apparences. Pas simple au début, d’autant que les Britanniques raffolent de l’ironie, mais je me suis parfaitement adapté à ces différences culturelles et pour l’instant, je n’ai aucune intention de revenir en France.