Un doctorat... et après ?
Clarisse Faria-Fortecoëf
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Un dossier publié dans le numéro de septembre 2015 de Découvrir, le magazine de l’Acfas, un organisme à but non lucratif visant à promouvoir la recherche et l’innovation ainsi que la culture scientifique au Québec et dans l'espace francophone.
Lancé sous un format numérique en 2011, Découvrir est une tribune pour les chercheurs voulant proposer des réflexions sur l'état de la recherche ou désirant présenter les résultats de leurs travaux dans un langage accessible au lecteur informé. Cet aussi un espace s'adressant à toutes celles et ceux voulant dialoguer avec les chercheurs ou désirant communiquer leurs réflexions autour des enjeux de la connaissance.
La dernière publication en date est un numéro spécial consacré à l'après-doctorat.
Vous y trouverez entre autres, le témoignage de chercheurs sur leur expérience du doctorat autour de trois questions :
- Quelles étaient vos attentes avant ou au début du doctorat ?
- Quels constats faites-vous aujourd'hui ?
- Quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui envisagent un doctorat ou qui débutent ?
Ainsi, Aude Motulsky, docteur en santé publique de l'Université de Montréal et en postdoc à l'Université de McGill, nous dit à propos de ses attentes, que "Le résultat, LA thèse, est bien peu comparé à ce que l'on avait en tête. Mais l'important, c'est le processus, pas le résultat. Et ce processus fait grandir. Beaucoup".
Parmi les constats que peut faire Jean Frédéric Ménard, doctorant à la Faculté de Droit de l'University College London, il y a "l'importance de tisser des liens avec d'autres doctorants et avec des chercheurs plus expérimentés, que ce soit en organisant ou en participant à des manifestations scientifiques".
Jean-François Lessard, professeur de philosophie au Cégep André-Laurendeau et chargé de cours en science politique à l'Université du Québec à Montréal, conseille aux étudiants qui viennent le voir et ne sont pas certains de leur motivation à poursuivre en doctorat, de prendre leur temps et d'y bien réfléchir.
Selon Marise Ouellet, docteur en linguistique avec spécialisation en phonétique et secrétaire permanente à la Commission des études et à la Commission de la recherche de l’Université Laval, "on entreprend un doctorat par intérêt personnel, et ce cheminement exige passion et persévérance. La pertinence et l’intérêt du sujet de recherche constituent des éléments fondamentaux de ce parcours que l’on tend souvent à considérer comme une fin en soi. Or, il s’agit aussi, et peut-être davantage, d’un tremplin de réalisation et de développement sur les plans personnels et professionnels".
Élargissant le débat au-delà l'espace francophone canadien, Marc Daniel, journaliste économique, s'intéresse au contexte français avec son article Docteurs en science cherchent entreprises : le cas de la France, dont la version originale est parue au printemps 2014 dans CNRS le journal n°276, sous le titre Docteurs en science cherchent entreprises.
Si l'insertion professionnelle des titulaires d'un doctorat dans le secteur privé ne va pas de soi dans l'Hexagone, la tendance serait au changement et "de plus en plus d’entreprises embauchent des docteurs, en particulier des PME, et nous diffusons de très belles offres", précise Vincent Mignotte, Directeur d'ABG. Ce dernier ajoute également, qu'"un jeune chercheur qui a fait de la recherche fondamentale se demande légitimement ce qu’il peut apporter à une entreprise. L’atout du chercheur, ce sont les méthodes et les compétences, techniques et humaines, qu’il a acquises, bien plus que son sujet de thèse". Parmi les offres d'emploi publiées, on constate à ABG, l’émergence de métiers du conseil, de l’expertise, ou encore de la veille technologique.
Par ailleurs, la rédaction de Découvrir, vous invite à lui faire part de vos réflexions et expériences en répondant sur son site à la question suivante :
Comment se préparer à œuvrer aussi hors de l'université ?
Des extraits seront publiés dans le numéro d'octobre. A suivre donc...