Docteurs et entreprises, les propositions du Medef

Fabrice Martin

Le Medef fait des propositions pour développer l'emploi et l'intégration des docteurs dans l'entreprise.

Dans son document présenté en février 2007 et intitulé "10 propositions pour développer la croissance par l'innovation", le Medef consacre un "Focus" de 5 pages à l'emploi et l'intégration des docteurs dans l'entreprise. Reprenant et complétant les idées avancées par la fédération Syntec (représentant les entreprises du secteur du conseil) en avril 2006, le Mouvement des entreprises de France constate à la fois "un besoin fort des entreprises en compétences issues d'une formation à et par la recherche" et "une réelle difficulté à trouver un emploi correspondant au diplôme obtenu".

Pour remédier à cette situation qui provoque frustrations, manque de reconnaissance et difficultés de communication entre les docteurs et les entreprises, le Medef veut "valoriser les formations doctorales aux yeux des entreprises" et en particulier améliorer leur lisibilité. Pour cela, la recette est éprouvée par les grandes écoles et tient en quelques principes : autonomie, sélection, concurrence, participation de représentants d'entreprises aux instances de décision.

Contrat de professionalisation
Les patrons proposent également que les futurs doctorants suivent des modules de professionnalisation et de connaissance de l'entreprise dès le Master et défendent le modèle des conventions Cifre qui permet d'obtenir un doctorat dans le cadre d'un partenariat laboratoire-entreprise. Toutefois, pour élargir la portée de cette formule, la proposition clé est de rendre possible la réalisation de thèses dans le cadre de contrats de professionalisation. Cette mesure permettrait de mener de front une thèse et un parcours en entreprise sans qu'il y ait nécessairement une stricte adéquation entre l'emploi occupé et le sujet de la thèse.

Quel que soit l'avenir de ces propositions, elles sont le signe d'un regain d'intérêt des entreprises pour les docteurs. Un intérêt qui ne devrait pas se démentir "du fait de l'ouverture mondiale de l'économie de la connaissance qui impose à tous ses acteurs de se projeter au plus vite dans une dimension a minima européenne dans laquelle le modèle français opposant docteurs/universités et ingénieurs/écoles apparaît isolé et risque d'être rapidement marginalisé."