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La mobilité internationale comme facteur d’évolution des scientifiques au sein d’Air Liquide

Vincent Mignotte - Directeur

Lors du séminaire européen consacré aux stratégies et aux bonnes pratiques qui favorisent la mobilité des chercheurs, organisé par l'ABG, le British Council et l'Université Franco-Allemande à Paris en juin 2013, Régis Réau, Directeur Scientifique Senior d’Air Liquide, a présenté la politique de gestion des carrières scientifiques de ce grand groupe.
Air Liquide est un groupe industriel français d’envergure internationale, spécialiste des gaz industriels  pour l’industrie, la santé et l’environnement.  Il est présent dans 80 pays, emploie 50 000 personnes et dégage 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires.





Air Liquide possède une très forte culture d’innovation, qui date de ses origines. En 1902, Georges Claude met au point un procédé de liquéfaction de l’air et Paul Delorme réunit les fonds nécessaires à la création d’Air Liquide. Fondée par ces deux ingénieurs, l’entreprise a toujours accordé une grande importance au personnel scientifique et technique. Les possibilités d’évolution d’un ingénieur chez Air Liquide sont très grandes, et aujourd’hui 4 membres du management sont passés par la Recherche.


La « Technical Career Ladder » mise en place chez Air Liquide est un système d’évolution de carrière des scientifiques tout-à-fait original. Ce système valorise l’expertise scientifique et prône la mobilité internationale. Air Liquide emploie 1000 chercheurs de 35 nationalités différentes, répartis sur 3 continents. L’objectif de la Technical Career Ladder est d’identifier l’excellence technique et de partager le savoir-faire au sein de l’entreprise. La mobilité internationale est un passage obligé pour les ingénieurs qui souhaitent devenir des experts reconnus dans le domaine de leur choix. Ainsi, au cours de leur carrière, les experts passent au moins 4 à 5 ans à l’international. Durant ce parcours, il est également possible pour ces spécialistes d’effectuer une ou plusieurs mobilités fonctionnelles mais cela n’est en aucun cas obligatoire ; les scientifiques peuvent devenir pour un temps des managers puis revenir vers un poste d’expertise scientifique s’ils le souhaitent.  La Technical Career Ladder est donc un système très flexible.

Pour évoluer vers le profil d’expert, les scientifiques se doivent de détecter et de mener des sujets pointus, d’identifier les risques, de partager leurs connaissances avec leur réseau et de s’ouvrir aux écosystèmes. Les meilleurs spécialistes vont effectuer des mobilités en Europe et en Asie afin de travailler sur différents sujets. Ils deviennent experts en 10 à 15 ans.

A titre d’exemple, voici le parcours d’un « international senior expert ». Il a travaillé au laboratoire Air Liquide de Tsukuba (Japon), en tant que chercheur en électronique durant 5 ans. Puis il a occupé les fonctions de Product manager « Electronics Europe » en France. Il a ensuite été Responsable Opérations. Il a alors opté pour le management, en tant que Responsable Projet à Dallas aux  Etats-Unis puis Support aux Clients Locaux et Responsable de groupe en France. Il s’est ensuite de nouveau tourné vers l’expertise scientifique pour occuper le poste de directeur scientifique Asie au Japon et enfin celui de directeur d’un centre R&D dans le Delaware aux Etats-Unis. Ce parcours très international d’expert scientifique, entrecoupé d’expériences managériales,  lui a valu le titre d’expert international senior dès l’âge de 43 ans.