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« Les start-up qui développent des idées originales et éloignées de notre cœur de métier, m’intéressent autant que celles qui peuvent répondre à une problématique technique » Laurent Deleville, directeur de l’innovation collaborative chez Safran

Catherine Gayda - Responsable Emploi et Relations Internationales & Catherine Chassagne - Responsable des Actions Partenariales

« Aujourd’hui, nous nous intéressons autant à la culture des idées, des concepts portés par les start-up qu’à l’aspect purement technique de leur développement. Les start-ups sensibilisées aux questions ou évolutions sociétales peuvent tout à fait répondre à des besoins spécifiques de Safran mais également faire naître de nouvelles idées. La rencontre, par exemple, avec le responsable d’une start-up de jeux vidéo, m’avait donné l’idée d’adapter le jeu pour une application sur IPhone qui permettrait de faire connaître l’ensemble de nos activités à nos employés qui, pour 40 % d’entre eux, ont intégré la structure depuis moins de 5 ans. Cela n’a pu se faire, mais je continue à travailler dans ce sens… » explique Laurent Deleville.
Les start-ups directement en lien avec le cœur de métier de Safran intéressent nécessairement le groupe. « Nos réalisations vont du moteur d’avion dans l’aéronautique, aux solutions de sécurité et d’identité (Morpho).  Passionnés par la technologie, les ingénieurs de Safran sont très attentifs à la qualité des réalisations qu’ils livrent aux clients et qu’ils cherchent à améliorer sans cesse. Néanmoins, pour susciter notre intérêt, les start-up inscrites dans notre cœur de métier doivent développer une technologie ou un produit réellement en rupture. Les ingénieurs de Safran accepteront ainsi plus facilement d’adopter une technologie issue d’une start-up qui pourra les aider à améliorer notre offre. Mais n’oublions pas qu’ils ont fort à faire en ce moment avec les programmes clients actuels que nous avons à livrer. Il faut provoquer la curiosité et trouver comment intégrer ces idées pour les développer ensemble. », commente Laurent Deleville. Safran se focalise donc essentiellement sur des start-ups qui développent des idées novatrices et des technologies de rupture.

Pour identifier ces start-up aux idées originales, Laurent Deleville participe par exemple, aux rencontres du Club Open Innovation de Paris & Co. Ce club  a pour mission de favoriser le développement des relations d’affaires entre grands comptes et start-up. Des rencontres pluriannuelles d’innovation dating permettent ainsi à de grands groupes et de jeunes pousses de se rencontrer autour d’une thématique précise.

On l’aura compris, le processus d’innovation ouverte - open innovation -  consiste pour les grands groupes, à s’ouvrir davantage aux écosystèmes d’entreprises, de start-up en particulier dans le but d’importer des idées, des inventions, des processus, des équipes ou encore des validations de marché.

Pour répondre à cette dynamique au sein de Safran, Laurent Deleville a été nommé en 2013, au poste nouvellement créé de directeur de l’innovation collaborative.  Rattachée à la direction Safran Innovation, la mission de Laurent Deleville consiste également à acculturer le groupe à la pratique de l’open innovation : « Mes objectifs sont de détecter au sein des PME, start-up et autres fournisseurs, les compétences et les expertises complémentaires de celles de Safran, pour développer des produits ou des solutions technologiques proches des cœurs de métier de l’entreprise. Cela devrait permettre d’ouvrir à de  nouveaux marchés, les différentes activités du groupe (moteurs d’avions, avionique, sécurité…) ».

Deux directions de Safran sont particulièrement impliquées dans le processus d’innovation du groupe: la direction de la Recherche, de la Technologie et de l’Innovation (RTI), et la direction des Achats de Safran, les deux collaborant ensemble. Ces directions sont toutes deux rattachées au COMEX du Groupe.

Pour développer l’open innovation au sein de ses filiales et activités, la direction Safran Innovation s’appuie sur un réseau d’acheteurs « open innovation » rattachés aux  directions RTI  et/ou direction des achats desdites filiales.

Laurent Deleville, également membre du comité directeur des achats de Safran, réunit à ce titre et de manière régulière, les responsables des achats R&T/ Innovation des filiales de Safran; cette fonction transverse lui  permet d’assurer, au sein de chaque filiale, le lien entre les deux directions, celle de la RTI en central, et celle des achats présente dans chacune des filiales. « Je m’assure ainsi de la bonne circulation de l’information sur les projets en cours, ce qui garantit la cohérence et la pertinence des actions et évite les redondances dans la constitution des réseaux d’experts par exemple » précise-t-il.

La direction des Achats du groupe organise également pour Safran, des rencontres entre les grands fournisseurs, ETI et PME et ses experts techniques – les TechDays - mais aussi des sessions plus légères sur des thématiques précises d’actualité intéressant le groupe, les Breakfast de l’innovation. « Nous programmons des ‘’Breakfast de l’innovation’’ pour faire rencontrer, sur une thématique bien précise, les start-ups/PME et les acteurs de Safran. Nous choisissons des entreprises sur une thématique pour lesquelles elles montrent une réelle synergie entre elles et le groupe. Elles se présentent aux prescripteurs de tout horizon, des industriels aux ressources humaines de notre société. Ces breakfast sont un excellent moyen de  sensibiliser nos collaborateurs en interne au fonctionnement et besoins des start-ups ».

Enfin, pour permettre cette acculturation nécessaire, des Afterworks de l’Innovation sont dédiés aux PME, start-ups, aux filiales de Safran et sa holding. Ces tables rondes sur le thème de l’open innovation, regroupent trois PME, trois start-up, six managers de Safran.  Un pré-requis nécessaire : aucune relation commerciale avec des participants Safran présents, qu’ils proviennent de nos sociétés ou de la holding.
Un défi créatif, par exemple la réalisation en commun du repas, permet d’illustrer la thématique recherchée. Chaque équipe riche de sa diversité débriefe alors sans tabous sans le sujet de cette table ronde.

La propriété intellectuelle, le financement et le sponsoring sont autant de thèmes qui ont pu être abordés sans langue de bois. L’écoute active ainsi développée favorise la compréhension des deux mondes. « Les contacts avec les start-ups permettent de stimuler la créativité en interne et celles-ci peuvent développer des partenariats avec Safran. Un grand groupe n’est pas agile comme une start-up. Une différence importante entre nous, c’est le rapport au temps. Pour un groupe, le temps c’est de l’argent. Pour la start-up, l’argent c’est du temps. Cela conditionne la réalisation de nos projets. Mieux vaut mécontenter par cent refus que de ne pas tenir une promesse », conclut Laurent Deleville.





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