Témoignage de Jaroslaw Kozlak

Je suis actuellement maître de conférences à l’Université des Sciences et de la Technologie à Cracovie (AGH-UST). J’ai obtenu ce poste en 2001 après avoir soutenu une thèse en intelligence artificielle sur les systèmes multi-agents en 2000. Ces travaux de recherche ont été menés en France au sein de l’équipe Magma à Grenoble, sous la direction de Yves Demazeau. Du côté polonais, j’étais dirigé par le professeur Edward Nawarecki de l’AGH-UST. C’était une thèse en co-tutelle financée par une bourse du gouvernement français. Je passais une partie du temps en France et une autre en Pologne. Dans mon pays, je donnais des cours sur les systèmes d’exploitation, sur les assembleurs, les langues et les techniques de programmation. J’ai aussi fait quelques présentations de mes recherches à l’Université de Cracovie ainsi qu’à Varsovie et en Russie.

Après la soutenance, j’ai séjourné en France à Grenoble et à Belfort à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard. J’y ai encadré des étudiants et j’ai coopéré avec les chercheurs sur des problèmes de transport et leur résolution avec l’approche multi-agents et les algorithmes évolutionnaires. Nous travaillions sur un programme commun de coopération scientifique dénommé Polonium.

Une thèse en France et une thèse en Pologne, c’est sensiblement différent. En Pologne, les doctorants suivent des cours réguliers, encadrent des étudiants et mènent leurs recherches. Pour être autorisé à soutenir, le thésard doit passer des examens de langue (maîtrise d’une langue étrangère), d’économie ou de philosophie en plus de sa discipline de prédilection (moi, c’était l’informatique). Au final, j’ai trouvé que les doctorants polonais ont moins de temps à consacrer à leurs recherches que les doctorants français. Mais en France, le futur docteur doit se préparer à une soutenance de thèse marathon !

Au poste que j’occupe actuellement à l’AGH-UST, je continue à donner des cours et je poursuis mes recherches sur les systèmes multi-agents. Je m’intéresse aussi aux ontologies et à la représentation de la connaissance.