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Brésil, Portugal, France

Evelyne Jardin

Denise Queiroz-Ricard a obtenu son doctorat en chimie des polymères à l’université de Campinas au Brésil. Après un post-doc à Lisbonne, elle cherche un emploi en France.

1/ Comment votre thèse s’est-elle passée au Brésil ?
Après avoir passé un concours à l’université de Campinas (Unicamp), j’ai obtenu une bourse gouvernementale brésilienne de deux ans pour faire mon master recherche et ensuite une bourse de quatre ans pour le doctorat. Attention, la procédure de sélection des candidats au doctorat n’est pas identique dans toutes les universités brésiliennes. La sélection peut s’effectuer soit sur concours, soit sur dossier.

2/ Pendant votre doctorat, vous donniez des cours ?
Non. J’avais 4-5 cours à suivre avec des examens, mais c’est possible de donner des TP en collaboration avec un professeur.

3/ Deviez-vous avoir écrit des articles avant de soutenir votre thèse ?
Non, ce n’était pas obligatoire dans mon université, mais je suis allée dans plusieurs congrès internationaux et j’ai tout de même écrit un article. Il y a des universités brésiliennes qui demandent qu’au moins un article soit publié pour pouvoir soutenir.

4/ Comment se passe la soutenance de thèse au Brésil ?
On soutient devant un jury. Pour composer le jury, j’ai choisi dix personnes et après c’est le conseil du département de chimie qui en a sélectionné quatre parmi les dix.

5/ Combien de temps dure une soutenance ?
En général, tout l’après-midi. La mienne a commencé en début d’après-midi et elle s’est finie vers 18 heures. La présentation du candidat au doctorat dure une demie heure et ensuite, chaque membre du jury fait ses commentaires. Après la soutenance, le docteur apporte les corrections proposées par le jury et il rend la thèse au jury et au département.

6/ Comment se présente la thèse ?
C’est un livre au format A4. Dans mon labo de recherche, les thèses comportaient 150 pages environ, mais le volume est variable en fonction du directeur de recherche.

7/ Après votre thèse, vous êtes partie au Portugal. Pourquoi ?
Depuis mon Master, je voulais partir à l’étranger. Je pensais aller aux Etats-Unis et finalement, je suis partie en Allemagne pendant mon doctorat. J’ai séjourné sept mois à l’université Johannes Gutenberg à Mayence et j’ai rencontré mon mari qui est Français.
Je suis rentrée au Brésil pour terminer ma thèse. En 2000, nous avons décidé de nous rejoindre au Portugal. Mon mari y avait une possibilité d’emploi et pour moi, c’était pratique parce qu’à l’époque, je ne parlais pas français.

8/ Comment avez-vous trouvé votre post-doc ?
Par l’intermédiaire d’un professeur brésilien qui connaissait une prof au Portugal, à Porto. Malheureusement, mon copain était à Lisbonne ! Je suis quand même allée à Porto où j’ai rencontré ce professeur qui m’a donné le contact d’une autre personne sur Lisbonne. J’ai rencontré cette autre professeur qui a accepté que je travaille avec elle. Au début, j’ai commencé sans financement, puis la prof a obtenu une première bourse de trois mois, puis une seconde de quatre mois. Ensuite, j’ai demandé une bourse auprès du gouvernement portugais, mais je n’ai pas réussi le concours. J’ai engrangé de nouvelles publications, j’ai tenté de nouveau et j’ai obtenu une bourse de trois ans. Au total, je suis restée cinq ans au Portugal.

9/ Vous travailliez sur le même domaine que pendant votre thèse ?
C’était des sujets différents. Au Brésil, je travaillais sur les mélanges des polymères. A Lisbonne, je travaillais sur les membranes des polymères.
Au Brésil, j’étais dans un institut de chimie et au Portugal, j’étais dans le département d’ingénierie chimique de l’Instituto Superior Técnico de Lisbonne.

10/ C’était un travail de recherche plus appliqué ?
Un peu plus. Ils travaillent sur des membranes pour séparer des liquides, des gaz…

11/ Après le Portugal, pourquoi venir en France ?
Pendant mon séjour à Lisbonne, j’ai étudié le français à l’Alliance française. Avec mon mari, nous voulions venir en France. On est resté plus que prévu au Portugal, mais on gardait ça en tête. Au mois d’avril 2006, mon mari a eu la possibilité de travailler en France avec un contrat de travail portugais. Maintenant, nous essayons de nous établir en région parisienne.

12/ Qu’est-ce que vous pensez de la recherche d’emploi en France ?
C’est difficile. Je suis inscrite à l’ANPE et j’ai suivi des formations sur le CV, la lettre de motivation. Ecrire des lettres de motivation, ce n’est pas usuel pour moi car au Brésil, on envoie juste son CV.

Propos recueillis par Evelyne Jardin, le 20 décembre 2006.