D'une expérience doctorale franco-espagnole en SHS à l'alternance et la formation des adultes
Clarisse Faria-Fortecoëf
Docteur en Littérature et Civilisation françaises (Université Sorbonne Nouvelle) et Docteur en Théorie de la Littérature et Littérature comparée (Universitat Autònoma de Barcelona), ainsi que cofondateur d’une école de langues en Espagne, Romuald Berty est actuellement Professeur en Lettres-Espagnol dans un Lycée professionnel près de Bordeaux. Son objectif à plus ou moins long terme : créer son propre organisme de formation.
L'expérience académique franco-espagnole
« J’ai fait ma thèse - "Les discours de la f(F)rancophonie au 21ème siècle : enjeux culturels, idéologiques et politiques" - de 2011 à 2014, en cotutelle entre l’Université autonome de Barcelone et l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 ». Cette cotutelle s’est articulée de la manière suivante : Au sein de la première institution, un Master recherche en Théorie de la Littérature et Littérature comparée : « Études littéraires et culturelles » et au sein de la deuxième, des séminaires doctoraux organisés par l’École doctorale de Littérature française et comparée. Elle reposait sur un séjour de trois ans avec une alternance d’un an en France et de deux ans en Espagne.
A l'issue de la thèse soutenue en 2014 devant un jury constitué de six membres de différentes universités de plusieurs pays, Romuald Berty disposait ainsi d'un double diplôme.
Pourquoi l'Espagne ?
Avant d'opter pour une cotutelle entre la France et l'Espagne, Romuald, intéressé au départ par la culture espagnole, a passé 1 an à Salamanca dans le cadre de sa Licence et du programme Erasmus. « C'est là que j'ai appris la langue en suivant des cours, l'immersion faisant le reste ».
Au niveau du financement de la thèse, il n'a bénéficié d'aucune aide ou bourse. « La finançant personnellement, j'ai essayé alors de limiter les déplacements, d'être hébergé sur place par des connaissances, relations. Une cotutelle ce n'est pas évident, mais sans bourse, c'est encore plus difficile. J'aurais pu normalement, obtenir une bourse espagnole, mais le milieu universitaire en Espagne vivant actuellement une période économique critique, cela ne s'est pas fait ».
Vos activités durant la thèse ?
« J'ai enseigné comme Chargé de cours dans plusieurs endroits en Espagne, notamment au Lycée français de Barcelone et dans différentes universités. J'ai publié des articles et participé à des colloques. J'ai également, co-organisé un Colloque international sur la "Littérature post-coloniale" à l’Université autonome de Barcelone et à l’Institut français de Barcelone, en m'occupant non seulement, de l'aspect pratique et logistique (hébergement des intervenants, déroulement de l'événement, etc.), mais aussi de l'aspect scientifique (relecture, sélection des communications) ».
Par ailleurs, Romuald a pu faire le point sur ses compétences et son projet professionnel, en suivant en 2013, le programme de formation « Valorisation des compétences – Nouveau Chapitre de la Thèse (NCT) ® organisé par ABG/L'Intelli'agence en collaboration avec le cabinet de recrutement Langevin et Associés.
Quelques mots sur la vie quotidienne, la mobilité en Espagne ?
« Au niveau de l'intégration sur place, pas de problème. C'était très intéressant de participer aux activités scientifiques entre les deux pays. Au niveau des cours, en Espagne, le contact est plus proche entre l'enseignant et les étudiants, un enseignement plus personnalisé facilité notamment, par le tutorat. Dans les amphis, c'était moins magistral qu'en France ».
En termes de mobilité et de choix du pays d'accueil, selon notre interlocuteur, il ne faut pas s'arrêter à la situation économique de celui-ci. « En Espagne, c'est la crise, mais ça dépend des secteurs. Le secteur formation par exemple, se porte bien. Souvent, on vise des pays comme le Canada ou l'Australie alors que l'expatriation n'y est pas particulièrement facile (formalités, assurance, etc.). Je dirais que cela dépend de la situation de chacun ».
La création d'une École de langues en Espagne
En août 2013, pendant son doctorat donc, Romuald est recruté par l’Escola Maristes Valldemia à Mataró. L’École de langues n'existait pas au sein de cette institution, il fallait donc, la créer : concevoir une maquette ; organiser les enseignements, recruter les enseignants ; organiser une campagne publicitaire (annonce dans des journaux, réunions d'information, etc.) afin d’attirer des étudiants. « Nous sommes partis de rien et nous avons réussi à avoir 250 étudiants inscrits en 2013. Je gérais mon équipe en anglais. Il fallait notamment, la former à l’enseignement des langues étrangères, une formation de formateurs donc. Il y avait également, une dimension de "résolution de problèmes" vis-à-vis des parents, avec la nécessité de s’adapter à un public particulièrement exigeant ».
Quelques mots sur les cours, formation proposés ?
« La formation était payante et s'adressait à un public allant de l'enseignement primaire, aux cours du soir pour adultes ».
Vous en parlez au passé, est-ce que cela veut dire que cette expérience s'est arrêtée ?
« Pour moi, oui, car je ne fais plus partie de l’École. C'était une collaboration qui ne correspondait plus pour différentes raisons, à ce que je voulais faire. J'ai été salarié pendant 7 mois en tant que Manager. C'était une très belle expérience que de pouvoir créer et cela dans des délais relativement courts. Passer de l'idée à la réalisation, accueillir 300 personnes lors d'une réunion d'information, c'est très gratifiant, satisfaisant. Quand je suis parti, il y avait le projet de créer un site spécifique pour l'école de langues, mais cela ne s'est pas fait. On peut trouver des informations sur le site de l´Escola, mais la visibilité n'est pas très bonne et demeure avant tout locale ».
L'après-thèse et perspectives de carrière
Après la soutenance de sa thèse, Romuald a passé le concours d'accès au corps des professeurs de lycée professionnel (CAPLP) et est actuellement, professeur dans un Lycée professionnel à côté de Bordeaux, en Lettres-Espagnol, en Bac professionnel Ventes. « J'ai passé ce concours pour avoir un public plus professionnel. Je défends l'alternance et l'apprentissage, sachant que la formation continue m'intéresse tout particulièrement. Durant mon séjour en Espagne, j'ai eu l'occasion d'intervenir en entreprise et j'aimerais poursuivre cette expérience en m'adressant à un public adulte et/ou en alternance ». En même temps, cette orientation, Romuald l'a envisagé dès le début de son cursus académique. « Je me suis rendu compte très tôt, d'une certaine inadéquation entre les études proposées et le monde du travail. Il y a beaucoup de choses à améliorer ».
Vos perspectives dans le domaine de la recherche ?
« Pour le moment, j'aimerais publier ma thèse sous la forme d'un livre ».
Mais, la recherche ce n'est pas la préoccupation actuelle de Romuald. S'appuyant sur ce qui a marché lors de son expérience espagnole comme Manager, il aimerait monter son propre organisme de formation tout en continuant à dispenser des enseignements dans le domaine de la communication, l'expression écrite et l'expression orale.
Si vous souhaitez prendre contact et/ou suivre Romuald Berty, rendez-vous sur le réseau LinkedIn.
« J’ai fait ma thèse - "Les discours de la f(F)rancophonie au 21ème siècle : enjeux culturels, idéologiques et politiques" - de 2011 à 2014, en cotutelle entre l’Université autonome de Barcelone et l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 ». Cette cotutelle s’est articulée de la manière suivante : Au sein de la première institution, un Master recherche en Théorie de la Littérature et Littérature comparée : « Études littéraires et culturelles » et au sein de la deuxième, des séminaires doctoraux organisés par l’École doctorale de Littérature française et comparée. Elle reposait sur un séjour de trois ans avec une alternance d’un an en France et de deux ans en Espagne.
A l'issue de la thèse soutenue en 2014 devant un jury constitué de six membres de différentes universités de plusieurs pays, Romuald Berty disposait ainsi d'un double diplôme.
Pourquoi l'Espagne ?
Avant d'opter pour une cotutelle entre la France et l'Espagne, Romuald, intéressé au départ par la culture espagnole, a passé 1 an à Salamanca dans le cadre de sa Licence et du programme Erasmus. « C'est là que j'ai appris la langue en suivant des cours, l'immersion faisant le reste ».
Au niveau du financement de la thèse, il n'a bénéficié d'aucune aide ou bourse. « La finançant personnellement, j'ai essayé alors de limiter les déplacements, d'être hébergé sur place par des connaissances, relations. Une cotutelle ce n'est pas évident, mais sans bourse, c'est encore plus difficile. J'aurais pu normalement, obtenir une bourse espagnole, mais le milieu universitaire en Espagne vivant actuellement une période économique critique, cela ne s'est pas fait ».
Vos activités durant la thèse ?
« J'ai enseigné comme Chargé de cours dans plusieurs endroits en Espagne, notamment au Lycée français de Barcelone et dans différentes universités. J'ai publié des articles et participé à des colloques. J'ai également, co-organisé un Colloque international sur la "Littérature post-coloniale" à l’Université autonome de Barcelone et à l’Institut français de Barcelone, en m'occupant non seulement, de l'aspect pratique et logistique (hébergement des intervenants, déroulement de l'événement, etc.), mais aussi de l'aspect scientifique (relecture, sélection des communications) ».
Par ailleurs, Romuald a pu faire le point sur ses compétences et son projet professionnel, en suivant en 2013, le programme de formation « Valorisation des compétences – Nouveau Chapitre de la Thèse (NCT) ® organisé par ABG/L'Intelli'agence en collaboration avec le cabinet de recrutement Langevin et Associés.
Quelques mots sur la vie quotidienne, la mobilité en Espagne ?
« Au niveau de l'intégration sur place, pas de problème. C'était très intéressant de participer aux activités scientifiques entre les deux pays. Au niveau des cours, en Espagne, le contact est plus proche entre l'enseignant et les étudiants, un enseignement plus personnalisé facilité notamment, par le tutorat. Dans les amphis, c'était moins magistral qu'en France ».
En termes de mobilité et de choix du pays d'accueil, selon notre interlocuteur, il ne faut pas s'arrêter à la situation économique de celui-ci. « En Espagne, c'est la crise, mais ça dépend des secteurs. Le secteur formation par exemple, se porte bien. Souvent, on vise des pays comme le Canada ou l'Australie alors que l'expatriation n'y est pas particulièrement facile (formalités, assurance, etc.). Je dirais que cela dépend de la situation de chacun ».
La création d'une École de langues en Espagne
En août 2013, pendant son doctorat donc, Romuald est recruté par l’Escola Maristes Valldemia à Mataró. L’École de langues n'existait pas au sein de cette institution, il fallait donc, la créer : concevoir une maquette ; organiser les enseignements, recruter les enseignants ; organiser une campagne publicitaire (annonce dans des journaux, réunions d'information, etc.) afin d’attirer des étudiants. « Nous sommes partis de rien et nous avons réussi à avoir 250 étudiants inscrits en 2013. Je gérais mon équipe en anglais. Il fallait notamment, la former à l’enseignement des langues étrangères, une formation de formateurs donc. Il y avait également, une dimension de "résolution de problèmes" vis-à-vis des parents, avec la nécessité de s’adapter à un public particulièrement exigeant ».
Quelques mots sur les cours, formation proposés ?
« La formation était payante et s'adressait à un public allant de l'enseignement primaire, aux cours du soir pour adultes ».
Vous en parlez au passé, est-ce que cela veut dire que cette expérience s'est arrêtée ?
« Pour moi, oui, car je ne fais plus partie de l’École. C'était une collaboration qui ne correspondait plus pour différentes raisons, à ce que je voulais faire. J'ai été salarié pendant 7 mois en tant que Manager. C'était une très belle expérience que de pouvoir créer et cela dans des délais relativement courts. Passer de l'idée à la réalisation, accueillir 300 personnes lors d'une réunion d'information, c'est très gratifiant, satisfaisant. Quand je suis parti, il y avait le projet de créer un site spécifique pour l'école de langues, mais cela ne s'est pas fait. On peut trouver des informations sur le site de l´Escola, mais la visibilité n'est pas très bonne et demeure avant tout locale ».
L'après-thèse et perspectives de carrière
Après la soutenance de sa thèse, Romuald a passé le concours d'accès au corps des professeurs de lycée professionnel (CAPLP) et est actuellement, professeur dans un Lycée professionnel à côté de Bordeaux, en Lettres-Espagnol, en Bac professionnel Ventes. « J'ai passé ce concours pour avoir un public plus professionnel. Je défends l'alternance et l'apprentissage, sachant que la formation continue m'intéresse tout particulièrement. Durant mon séjour en Espagne, j'ai eu l'occasion d'intervenir en entreprise et j'aimerais poursuivre cette expérience en m'adressant à un public adulte et/ou en alternance ». En même temps, cette orientation, Romuald l'a envisagé dès le début de son cursus académique. « Je me suis rendu compte très tôt, d'une certaine inadéquation entre les études proposées et le monde du travail. Il y a beaucoup de choses à améliorer ».
Vos perspectives dans le domaine de la recherche ?
« Pour le moment, j'aimerais publier ma thèse sous la forme d'un livre ».
Mais, la recherche ce n'est pas la préoccupation actuelle de Romuald. S'appuyant sur ce qui a marché lors de son expérience espagnole comme Manager, il aimerait monter son propre organisme de formation tout en continuant à dispenser des enseignements dans le domaine de la communication, l'expression écrite et l'expression orale.
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