Docteur en mécanique
Georges Omer, TAGARO
Au collège, déjà, Asmahana Zeghadi rêvait d’être une scientifique. Elle l’est devenue en soutenant une thèse en sciences et génie des matériaux à l’école des Mines de Paris. Depuis, elle est ingénieur chercheur au centre EDF R&D des Renardières. Histoire d’un brillant parcours.Asmahana Zeghadi sourit lorsqu’on lui demande si le titre de “docteur” figure sur sa carte de visite. Non, il n’y figure pas, et pourtant, à 32 ans, elle l’est, docteur, puisqu’elle a soutenu – avec succès – une thèse à l’école des Mines de Paris. Précisément le 8 décembre 2005.
Une semaine après la soutenance, elle arrivait sur le site du centre de recherche EDF R&D des Renardières, à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne), en tant qu’ingénieur de recherche spécialisée en mécanique.
À la fois théorique… et concret
À vrai dire, Asmahana a toujours eu la bosse scientifique, depuis toute petite, au collège à Bouligny, dans la Meuse. Elle avait de bonnes notes dans toutes les matières, y compris littéraires. Mais c’est vers les sciences qu’elle se tourne. Pas tout de suite vers la mécanique : lorsqu’elle passe son DEUG à l’université de Paris VI, elle étudie les mathématiques, la physique, la chimie… et la mécanique.
C’est finalement cette dernière spécialité qu’elle choisit en licence (elle est aussi titulaire d’une maîtrise et d’un DEA). Pourquoi ? "Peut-être parce qu’il y a du concret dans cette discipline, explique-t-elle, même si la mécanique enseignée à Paris VI reste très théorique".
La mécanique, dit-elle encore, elle la voit partout : lorsqu’elle prend sa voiture, le matin, pour aller au travail, lorsqu’elle cuisine également. Asmahana n’a rien d’une mécanicienne avec les mains dans le cambouis. Lorsqu’elle “candidate” à l’école des Mines, son sujet de thèse porte sur “l’effet des gradients de déformation sur le comportement mécanique d’agrégats polycristallins”…
Ce qui la séduit alors, c’est de pouvoir préparer sa thèse avec un industriel, en l’occurrence le sidérurgiste Arcelor. Asmahana travaille en fait sur un acier de carrosseries d’automobile. « Je n’avais jamais eu de contact avec un industriel auparavant à l’Université, raconte-t-elle, et cette rencontre a été décisive pour débuter ma carrière. »
Elle prend en effet conscience que la recherche dans l’industrie a un côté plus pratique et ça l’intéresse. Car les résultats de la recherche académique sont moins tangibles au premier abord. Ce sera donc l’industrie, avec une préférence – c’est du moins ce qu’elle indique dans son CV – pour l’industrie automobile.
Au service des centrales nucléaires
Asmahana ne va pas attendre très longtemps pour trouver le poste qu’elle recherche. C’est à l’issue du “forum Firtech”, qui réunit thésards et représentants des entreprises et où elle présente ses travaux de thèse, qu’un chercheur des Renardières présent au forum transmet son CV à son chef.
Il s’agit de pourvoir un poste d’ingénieur chercheur en calcul de microstructures. Asmahana est intéressée. Pour elle, EDF est un grand groupe qui offre des possibilités de carrière, et le sujet lui convient puisqu’il est dans la droite ligne de ce qu’elle a étudié lors de sa thèse. Quelques entretiens plus tard, elle est recrutée. Aujourd’hui, elle étudie le comportement mécanique et les phénomènes d’endommagement des aciers de cuves et du béton des enceintes. Elle sait que son travail – toujours très théorique – va servir à améliorer la sûreté, et à prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. Elle cherche et elle sait pourquoi. C’est ce qui lui plaît.
UN VIVIER POUR EDF
En 2006, EDF R&D a recruté environ 60 % de ses ingénieurs dans les grandes écoles d’ingénieurs de groupe 1 (Polytechnique, Supélec, etc.).
EDF R&D joue un rôle de “vivier” ; elle permet aux jeunes recrutés de s’intégrer à l’entreprise et d’y apporter leurs connaissances. Après quelques années, certains pourront aller exercer, dans une autre direction du Groupe, un métier en général technique ou de management.
EDF R&D, dont le spectre de compétences est très large, accueille aussi, en permanence plus de 200 jeunes “thésards”, préparant leur doctorat, dont la moitié sous contrat avec l'entreprise. Certains d’entre eux, leur thèse en poche, seront recrutés et évolueront, pour la plupart, dans la filière expertise.
Source : Vivre EDF n°46, mars 2007.
Une semaine après la soutenance, elle arrivait sur le site du centre de recherche EDF R&D des Renardières, à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne), en tant qu’ingénieur de recherche spécialisée en mécanique.
À la fois théorique… et concret
À vrai dire, Asmahana a toujours eu la bosse scientifique, depuis toute petite, au collège à Bouligny, dans la Meuse. Elle avait de bonnes notes dans toutes les matières, y compris littéraires. Mais c’est vers les sciences qu’elle se tourne. Pas tout de suite vers la mécanique : lorsqu’elle passe son DEUG à l’université de Paris VI, elle étudie les mathématiques, la physique, la chimie… et la mécanique.
C’est finalement cette dernière spécialité qu’elle choisit en licence (elle est aussi titulaire d’une maîtrise et d’un DEA). Pourquoi ? "Peut-être parce qu’il y a du concret dans cette discipline, explique-t-elle, même si la mécanique enseignée à Paris VI reste très théorique".
La mécanique, dit-elle encore, elle la voit partout : lorsqu’elle prend sa voiture, le matin, pour aller au travail, lorsqu’elle cuisine également. Asmahana n’a rien d’une mécanicienne avec les mains dans le cambouis. Lorsqu’elle “candidate” à l’école des Mines, son sujet de thèse porte sur “l’effet des gradients de déformation sur le comportement mécanique d’agrégats polycristallins”…
Ce qui la séduit alors, c’est de pouvoir préparer sa thèse avec un industriel, en l’occurrence le sidérurgiste Arcelor. Asmahana travaille en fait sur un acier de carrosseries d’automobile. « Je n’avais jamais eu de contact avec un industriel auparavant à l’Université, raconte-t-elle, et cette rencontre a été décisive pour débuter ma carrière. »
Elle prend en effet conscience que la recherche dans l’industrie a un côté plus pratique et ça l’intéresse. Car les résultats de la recherche académique sont moins tangibles au premier abord. Ce sera donc l’industrie, avec une préférence – c’est du moins ce qu’elle indique dans son CV – pour l’industrie automobile.
Au service des centrales nucléaires
Asmahana ne va pas attendre très longtemps pour trouver le poste qu’elle recherche. C’est à l’issue du “forum Firtech”, qui réunit thésards et représentants des entreprises et où elle présente ses travaux de thèse, qu’un chercheur des Renardières présent au forum transmet son CV à son chef.
Il s’agit de pourvoir un poste d’ingénieur chercheur en calcul de microstructures. Asmahana est intéressée. Pour elle, EDF est un grand groupe qui offre des possibilités de carrière, et le sujet lui convient puisqu’il est dans la droite ligne de ce qu’elle a étudié lors de sa thèse. Quelques entretiens plus tard, elle est recrutée. Aujourd’hui, elle étudie le comportement mécanique et les phénomènes d’endommagement des aciers de cuves et du béton des enceintes. Elle sait que son travail – toujours très théorique – va servir à améliorer la sûreté, et à prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. Elle cherche et elle sait pourquoi. C’est ce qui lui plaît.
UN VIVIER POUR EDF
En 2006, EDF R&D a recruté environ 60 % de ses ingénieurs dans les grandes écoles d’ingénieurs de groupe 1 (Polytechnique, Supélec, etc.).
EDF R&D joue un rôle de “vivier” ; elle permet aux jeunes recrutés de s’intégrer à l’entreprise et d’y apporter leurs connaissances. Après quelques années, certains pourront aller exercer, dans une autre direction du Groupe, un métier en général technique ou de management.
EDF R&D, dont le spectre de compétences est très large, accueille aussi, en permanence plus de 200 jeunes “thésards”, préparant leur doctorat, dont la moitié sous contrat avec l'entreprise. Certains d’entre eux, leur thèse en poche, seront recrutés et évolueront, pour la plupart, dans la filière expertise.
Source : Vivre EDF n°46, mars 2007.
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