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Les docteurs en Cifre restent aussi attachés à la recherche publique

Sarah Fornier, ANRT

On le savait, les docteurs en Cifre accèdent très rapidement à un emploi dans le privé après (et même parfois avant) la soutenance. Mais : surprise ? Certains restent attachés à la recherche publique.

L’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) a publié récemment une enquête sur le devenir des docteurs ayant bénéficié du dispositif Convention Industrielle de Formation par la Recherche (Cifre). Basée sur l’analyse de 2 000 réponses, elle permet de mieux appréhender l’insertion de ces docteurs dont 86% plébiscitent leur formation par la recherche, estimant qu’elle a servi leurs ambitions professionnelles.

Confirmation : les docteurs Cifre s’insèrent bien professionnellement. 90% ont un emploi six mois après la fin de la thèse, 96% un an après. Et si plus d’un docteur sur deux a été recruté dans l’entreprise (42%) ou le laboratoire (16%) partenaire de leur Cifre, 40% ont rejoint, à l’issue de la thèse, une autre entreprise, preuve que les recruteurs reconnaissent la valeur de cette formation à la croisée des mondes académique et socio-économique. En effet, les Cifre permettent à de jeunes doctorants de préparer une thèse en entreprise, encadrés par un laboratoire public de recherche.

Où vont les docteurs en Cifre ?
Dans le privé, les grands groupes restent les premiers employeurs des docteurs : 40% ont intégré une entreprise de plus de 2 000 employés ; 7% une entreprise de taille intermédiaire comptant entre 2 000 et 250 employés et 16% une PME de moins de 250 employés. Mais tous ne vont pas dans le privé puisque 27% travaillent dans des institutions publiques d’enseignement et de recherche. En effet,  pour certains docteurs Cifre, même « acclimatés » au monde de l’entreprise, la recherche académique semble toujours représenter une ambition professionnelle profonde. La preuve ? Parmi les docteurs des générations 80 et 90 (ayant préparé leur thèse dans les décennies 1980 et 1990), des flux viennent grossir les rangs des institutions de recherche publique. Cinq ans après le début de leur thèse, 63 % de ces docteurs étaient en CDI, 18 % fonctionnaires et 17% en CDD. 10 ans après ce même point de départ, la proportion de CDD chute à 4 % au bénéfice des fonctionnaires (32 %), la part de CDI restant stable (62 %).

Conclusion : des docteurs en Cifre sont prêts à accepter les désagréments d’un parcours d’insertion plus précaire et plus long (ATER et CDD post-doctoral) pour avoir leur place dans la recherche académique.

Echantillon : 140 docteurs des générations 1980 et 1990 ayant renseigné les questions relatives aux trajectoires professionnelles