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Rigueur, curiosité et esprit de synthèse

Propos recueillis par Dr Evelyne Jardin

Rencontre avec François Roy, docteur en biochimie de l'université de Tours.

Evelyne Jardin : Quelles étaient vos perspectives d’emploi pendant la thèse ?

Mon doctorat réalisé à l’INRA de Tours-Nouzilly était co-financé par la région Centre et Sanofi Santé Nutrition Animale. Mon travail de recherche appliquée réalisé en partenariat avec un industriel me laissait penser à une insertion assez facile après la thèse, mais des restructurations au sein de la branche vétérinaire de Sanofi sont venues compliquer les choses.

EJ : Comment avez-vous trouvé votre emploi ?
Entre la fin de ma thèse et mon emploi actuel de Chargé d’affaires, j’ai travaillé pour divers employeurs : comme chercheur dans des centres de recherche à Montréal et ensuite à Lyon, comme ingénieur commercial export pour une start-up lyonnaise, et sur deux missions comme chargé d’affaires auprès d’institutionnels impliqués dans l’accompagnement des entreprises du secteur des Sciences de la vie.
J’ai décroché mon poste chez CREALYS, Incubateur Rhône-Alpes Ouest grâce à une opportunité via mon réseau. Au départ, je remplaçais une collègue en congé maternité. Ce remplacement a été transformé en poste.

EJ : Des adaptations ont-elles été nécessaires pour occuper le poste ?
C’est un travail qui implique des interactions avec des interlocuteurs très différents : s’avoir s’adapter est une condition sine qua none. La gestion du temps notamment vis à vis des porteurs de projets (créateurs d’entreprise) et l’organisation de ce portefeuille de projets sont très importants aussi. En même temps, les qualités d’un scientifique à savoir la rigueur, la curiosité et l’esprit de synthèse sont à mon avis très capitales.

EJ : Quels sont les avantages et les inconvénients à travailler dans un incubateur ?
Le travail de réseau avec des interlocuteurs aussi divers que des chercheurs, des entrepreneurs, des industriels, des investisseurs, des journalistes (la liste est très longue) est humainement et intellectuellement très stimulant. De plus, j’ai un rôle de mise en relation du monde académique avec le monde de l’entreprise.

Par ailleurs, CREALYS étant constitué d’une équipe dynamique de cinq personnes, les conditions de travail y sont excellentes. Un seul inconvénient : la petite taille de la structure fait qu’il n’y a pas vraiment d’évolution possible en son sein.

EJ : Est-il nécessaire d’avoir un doctorat pour occuper votre poste ?
Le doctorat n’est pas indispensable (mes autres collègues sont ingénieurs) et il est insuffisant. Par contre, l’expérience passée dans une jeune entreprise / start-up est indispensable.


Néanmoins, le doctorat me confère une expertise scientifique dans le domaine des sciences de la vie et je connais bien la façon de faire et la mentalité des chercheurs avec qui je travaille au quotidien.

EJ : Le doctorat permet-il de progresser dans la structure ?
Non, mais je confirme que cette expérience me semble très importante pour exercer mes fonctions actuelles. De plus, j’essaie de promouvoir, à ma façon, et notamment via mon réseau et des actions de sensibilisations menées auprès des étudiants, la reconnaissance de cette formation par la recherche encore sous-estimée par de nombreux employeurs. Mais l’Université a sa part de responsabilité car elle ne met pas encore assez en avant l’excellence et l’adaptabilité de ses docteurs.
Mars 1999 : Soutenance de thèse à l’université de Tours

2000-2003 :
Chercheur Post-Doctoral, Institut de Recherche Clinique de Montréal

2004-2004 : Chercheur Post-Doctoral, Centre International de Recherche sur le Cancer

2005 : Consultant scientifique,  Nucléis

2006-2007 : Conseil biotechnologies, Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon

2007 : Chargé de mission Sciences de la vie, Communauté urbaine de Lyon

Février 2008 : chargé d’affaires en Sciences de la vie, CREALYS à Lyon