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Détection et quantification des défauts de surface de la perle de Tahiti

ABG-127449 Stage master 2 / Ingénieur 5 mois 577.5
06/12/2024
Université de la Polynésie française
Punaauia - Campus d'Outumaoro Territoires d'Outre-Mer France
  • Informatique
  • Science de la donnée (stockage, sécurité, mesure, analyse)
  • Sciences de l’ingénieur
phénotypage, apprentissage machine, traitement d’images, SVM, perle de Tahiti
12/01/2025

Établissement recruteur

L’université de la Polynésie française est un EPSCP implanté sur l’île de Tahiti. C’est une université pluridisciplinaire hors santé, composée de trois départements de formation, un INSPE, un institut Confucius et cinq unités de recherche sur un campus de 12 hectares. Elle compte environ 3600 étudiants, dispose de 220 personnels (hors vacataires).

Le laboratoire de Géosciences du Pacifique Sud (GEPASUD) est un laboratoire interne de l’Université de Polynésie française, auquel est joint l’Observatoire Géodésique de Tahiti (OGT).

Il comporte douze enseignants-chercheurs et plusieurs doctorants et post-doctorants répartis en quatre thématiques majeures.
 

 La première thématique est reliée aux sciences géodésiques et géophysiques ainsi qu’aux risques naturels : interprétation des données laser, GPS et Doris de poursuite de satellites fournies par l’Observatoire Géodésique en terme de déformation crustale, érosion et subsidence ; assimilation de ces données dans des modèles numériques de prévision météorologiques (distribution spatio-temporelle de la vapeur d’eau), interprétation des données de marégraphie terrestre et océanique ; équilibre des sols et milieux granulaires ; micro-circulation dans les lagons.

 La seconde thématique fut créée en 2013 avec la volonté d’accompagner la transition énergétique de la Polynésie. Ses travaux s’organisent en plusieurs approches : améliorations énergétique structurelles des bâtiments, développements de solutions modulaires et portables pour le stockage d’énergie, création et amélioration de solutions énergétiques alternatives (SWAC, énergies renouvelables). 

 La troisième thématique a trait aux domaines du traitement du signal et des images, de l’intelligence artificielle, de l’informatique et des réseaux. Nombre de problématiques modernes tant industrielles, qu’écologiques ou politiques (souveraineté territoriale) nécessitent la récolte de grandes quantités d’information, de leur agrégation et de leurs traitements. L'équipe de cette thématique mobilise instruments de mesure, réseaux innovants (Internet des Objets), et apprentissage machine (SVM, Deep Learning...) pour fournir des avancées théoriques à la communauté scientifique et des solutions techniques à la société civile. Elle s’intéresse également à la protection et à la sécurité de ces données.

 La quatrième thématique est reliée aux techniques de télédétection et de traitement d’images appliquées au contexte polynésien avec l’imagerie radar et multispectrale haute définition pour l’identification du couvert végétal et de l’occupation des sols. L'équipe de cette thématique s’appuie sur les systèmes Web d’information géographique (Web-SIG) normalisés OGC/ISO (Open Geospatial Consortium) et interopérables pour la mise à disposition de la communauté scientifique de données spatialisées (dont les données de télédétection et de l’Observatoire Géodésique).

Description

La perle de Tahiti est une perle de culture naturelle, produite par la greffe et l’élevage de l’huître perlière Pinctada margaritifera en milieu naturel. Elle se forme par dépôt de couches de nacre (plaquettes d’aragonite) autour d’un nucleus, noyau artificiel inséré dans l’huître par un greffeur. Reconnaissable par sa qualité exceptionnelle, la perle de Tahiti jouit d’une excellente réputation sur le marché international et sert d’étalon pour la comparaison des productions perlicoles à travers le monde.

 

La qualité et la beauté d’une perle de Tahiti dépendent de plusieurs critères, notamment l’épaisseur de sa nacre, sa forme, l’état de sa surface, sa couleur et son lustre. Ces critères sont évalués par une codification internationale ainsi que par une codification locale à Tahiti, établie en 2001. Aujourd’hui, cette évaluation est généralement effectuée par des experts et n’est absolument pas automatisée.

 

Actuellement, un doctorant, Bryan Dallest, travaille sur la classification de la forme des perles, conformément aux normes établies dans le secteur perlicole. Par ailleurs, il étudie également la classification des couleurs des perles de Tahiti.

 

Les perles de Tahiti sont aujourd’hui évaluées selon les critères suivants, classés par ordre décroissant d’impact financier sur leur prix :

  • La forme
  • La qualité, qui combine deux souscritères :
    • Lustre (communément appelé “effet miroir” à la surface de la perle)
    • Qualité de surface (souvent désignée comme le “taux de piquage” de la surface)
  • L’épaisseur de nacre
  • La couleur

 

Cette classification regroupe les perles en cinq catégories distinctes:

  • Catégorie TOP GEM : perles sans aucune imperfection, avec un lustre excellent.
  • Catégorie A : perles sans imperfection sur au moins 90 % de leur surface, présentant un lustre minimum très bon.
  • Catégorie B : perles sans imperfection sur au moins 70 % de leur surface, avec un lustre minimum bon.
  • Catégorie C : perles sans imperfection sur au moins 40 % de leur surface, présentant un lustre minimum moyen.
  • Catégorie D : perles avec plus de 60 % de légères imperfections et un lustre minimum faible.

Cette classification est essentielle pour évaluer la qualité des perles de Tahiti et déterminer leur valeur sur le marché. Actuellement, cette expertise est entièrement réalisée de manière manuelle par des experts, un processus exigeant en temps et en effort. L’objectif est donc de recourir à l’intelligence artificielle et au traitement d’images pour simplifier et accélérer cette tâche. À terme, cela pourrait conduire à la création d’une machine de tri automatique capable de classer les perles en fonction des différents critères énoncés précédemment en utilisant l’intelligence artificielle.

 

Des avancées notables ont déjà été réalisées grâce à deux thèses en informatique, qui ont permis de lever d’importants verrous techniques :

  • La mesure automatique de l’épaisseur de la nacre : Les résultats obtenus ont conduit au dépôt d’un brevet [1].
  • L’apprentissage automatique du classement du lustre des perles de Tahiti [2].

Les défauts de surface des perles de Tahiti peuvent prendre diverses formes : il peut s’agir de piquages, comme sur la perle de qualité D illustrée dans la Figure 1, de rayures visibles sur les perles de qualité C ou B de la même figure, ou encore de dépôts de calcite et de trous dans les couches de nacre constituant la perle. La dispersion, la concentration et la profondeur des piquages influencent également la qualité de la perle. Par exemple, deux perles présentant cinq piquages en surface peuvent être évaluées différemment si la première montre des piquages plus profonds que ceux de la seconde, même si le nombre de piquages est identique.

Dans ce contexte, le stage vise à développer des méthodes permettant de détecter et de quantifier ces imperfections de surface, en mesurant précisément leur concentration, leur profondeur, et leur répartition sur la perle. En fin de compte, cela permettra de corréler la qualité attribuée à une perle avec le taux d’imperfections détecté, offrant ainsi une évaluation objective s’alignant avec la classification des experts[BD1] .

Pour cette détection et quantification des défauts, nous nous appuyons sur une base de données contenant des photos de 4000 perles, annotées en qualité par des experts de la Cellule de Contrôle de Qualité de la Perle (C.C.Q.P).

 

Cahier des charges

La mission du stagiaire débutera par une phase de familiarisation avec la littérature scientifique portant sur l’évaluation des défauts de surface d’objets, comme les roulements à billes. En parallèle, le stagiaire rencontrera les experts de la Direction des Ressources Marines (DRM) de Polynésie Française pour approfondir sa compréhension des critères de qualité appliqués aux perles de Tahiti et des différents types de défauts de surface existants.

Dans une seconde phase, le stagiaire sera chargé de créer une base de données d’images annotées pour la détection des défauts de surface, en s’appuyant sur un outil d’annotation tel que CVAT[3]. Cette base de données servira ensuite à entraîner un modèle de détection, comme YOLO[4], pour identifier automatiquement les défauts de surface. Cette étape de prétraitement permettra d’appliquer des opérations de traitement d’image ou d’utiliser un modèle de segmentation, comme SAM[5] ou ses variantes[6, 7], pour isoler les défauts détectés et caractériser des aspects spécifiques tels que la profondeur, la longueur ou la taille des défauts via des techniques de traitement d’images. De plus, tout au long du stage, si de nouvelles perles sont acquises, un travail d’acquisition photographique sera à réaliser sous la supervision du doctorant.

Enfin, dans la phase finale, le stagiaire travaillera à l’élaboration d’une pipeline automatisée capable de quantifier les défauts présents à la surface des perles et de classifier ces défauts avec des modèles de deep learning ou de machine learning [8–11] . Cette démarche vise à établir une corrélation entre les défauts détectés et la qualité attribuée par les experts, permettant ainsi une évaluation plus objective et reproductible des perles de Tahiti.

 

Bibliographie :

1.        Loesdau M, Chabrier S, Gabillon A (2016) Procédé de détermination de l’épaisseur de nacre sur une perle, notamment une perle de culture

2.        Mondonneix G (2019) L’apprentissage automatique du rangement d’objets et son application à l’évaluation du lustre des perles de culture de Tahiti. Université de la Polynésie française

3.        Sekachev B, Manovich N, Zhiltsov M, Zhavoronkov A, Kalinin D, Hoff B, TOsmanov, Kruchinin D, Zankevich A, DmitriySidnev, Markelov M, Johannes222, Chenuet M, a-andre, telenachos, Melnikov A, Kim J, Ilouz L, Glazov N, Priya4607, Tehrani R, Jeong S, Skubriev V, Yonekura S, truong vugia, zliang7, lizhming, Truong T (2020) Computer Vision Annotation Tool (CVAT)

4.        Redmon J, Divvala S, Girshick R, Farhadi A (2016) You Only Look Once: Unified, Real-Time Object Detection. In: Proceedings of the IEEE Conference on Computer Vision and Pattern Recognition (CVPR)

5.        Kirillov A, Mintun E, Ravi N, Mao H, Rolland C, Gustafson L, Xiao T, Whitehead S, Berg AC, Lo W-Y, Dollár P, Girshick R (2023) Segment Anything

6.        Zhang C, Han D, Qiao Y, Kim JU, Bae S-H, Lee S, Hong CS (2023) Faster Segment Anything: Towards Lightweight SAM for Mobile Applications

7.        Zhang C, Han D, Qiao Y, Kim JU, Bae S-H, Lee S, Hong CS (2023) Faster Segment Anything: Towards Lightweight SAM for Mobile Applications

8.        Ke G, Meng Q, Finley T, Wang T, Chen W, Ma W, Ye Q, Liu T-Y (2017) LightGBM: A Highly Efficient Gradient Boosting Decision Tree. In: Guyon I, Luxburg U Von, Bengio S, Wallach H, Fergus R, Vishwanathan S, Garnett R (eds) Advances in Neural Information Processing Systems. Curran Associates, Inc.

9.        Prokhorenkova L, Gusev G, Vorobev A, Dorogush AV, Gulin A (2018) CatBoost: unbiased boosting with categorical features. In: Proceedings of the 32nd International Conference on Neural Information Processing Systems. Curran Associates Inc., Red Hook, NY, USA, pp 6639–6649

10.       Chen T, Guestrin C (2016) XGBoost: A Scalable Tree Boosting System. In: Proceedings of the 22nd ACM SIGKDD International Conference on Knowledge Discovery and Data Mining. ACM

11.       Cortes C, Vapnik V (1995) Support-vector networks. Mach Learn 20:273–297. https://doi.org/10.1007/BF00994018

Profil

Profil recherché

Le candidat retenu devra avoir de bonnes compétences en programmation Python, Matlab, C++ et/ou java, ainsi qu’en apprentissage machine et en traitement d’images.

Une connaissance et la maîtrise d’au moins une librairie d’apprentissage, comme Pytorch, TensorFlow et/ou Keras, serait souhaitable.

Le stage se déroulera sur le campus de l’université de la Polynésie française à Tahiti.

La date de début de stage est fixée au 3 février 2025 mais peut commencer jusqu'à fin mars 2025 au besoin.

Prise de fonction

03/02/2025
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