Bien-être de la truie pendant la mise bas: approche naturelle de réduction de la douleur et du stess

La productivité des élevages porcins dépend de la capacité des truies à sevrer de grandes portées de porcelets de haute qualité. Actuellement, le taux de mortinatalité est d'environ 10 % et la mortalité des porcelets allaités d'environ 10 à 15 %, soit une perte d'environ 2 à 3 porcelets par mise-bas, ce qui a un impact sur la rentabilité de l'élevage et la perception des consommateurs. La période de transition (TP ; ±10 j avant et après la mise-bas) est caractérisée par d'importants changements physiologiques et métaboliques. Cette période influencera le développement fœtal, le processus de mise-bas et la production de colostrum et de lait.
En fait, la mise bas est considérée comme un événement douloureux, en raison des contractions utérines fréquentes et fortes. La douleur serait impliquée dans le maintien des contractions mais également associée à la libération de peptides opioïdes endogènes qui pourraient induire une dystocie. L'administration d'analgésiques pendant la mise bas a montré des effets contradictoires sur le processus de mise bas chez les animaux en ralentissant ou en accélérant la contraction utérine. Chez les truies, il est possible de contrôler la douleur pendant ou après la mise bas avec des analgésiques, mais cette approche a des effets incohérents sur le déroulement de la mise bas, les performances de reproduction et la croissance des porcelets allaités. La mise bas peut également provoquer une dégradation des tissus et une inflammation. Les lésions tissulaires peuvent entretenir la douleur après la mise-bas, ce qui peut retarder la sécrétion de lait et réduire la prise alimentaire en début de lactation. Des approches nutritionnelles peuvent être proposées pour mieux contrôler la douleur et le stress pendant et après la mise-bas. Par exemple, la curcumine est un composé phénolique, qui a des effets bénéfiques sur le soulagement de la douleur, comme la douleur neuropathique causée par une blessure ou une maladie, la hernie discale intervertébrale, la douleur due aux brûlures, la douleur cancéreuse, la douleur viscérale, l'arthrite, l'arthrose et la douleur musculo-squelettique. D'autres composés naturels peuvent agir en modifiant la perception du stress directement dans le cerveau. En effet, au-delà de la douleur, la mise-bas chez les truies est également associée à une augmentation du stress. Ce stress chez la truie provient du changement de son environnement, de son isolement des autres truies et de l'absence de matériel de nidification. Lors de la parturition, le stress physiologique est également directement exacerbé. L'augmentation du stress pendant la mise-bas dû à des facteurs de stress externes peut entraîner un allongement de l'intervalle entre les naissances des porcelets via une réduction de la libération d'ocytocine. Des composés naturels (issus d'agrumes ou d'huile d'orange) agissant sur les voies de transmission des messages de stress via la dopamine et la sérotonine ont montré leur efficacité pour réduire la perception du stress chez les poulets de chair, et pourraient alors entraîner une diminution de la perception du stress chez les truies.
Les objectifs de ce projet de thèse seront donc :
• Évaluer le comportement des truies pendant et après la mise bas chez les truies traitées avec des produits pharmacologiques ou naturels pour contrôler la douleur/inflammation.
• Évaluer les marqueurs salivaires du stress et de l'inflammation avant et après la mise bas chez les truies traitées avec des produits pharmacologiques ou naturels pour contrôler la douleur/inflammation.
• Comparer les compléments nutritionnels avec les produits pharmacologiques sur la productivité globale des truies, y compris les porcelets mort-nés, vivants et sevrés

Ce projet de doctorat est financé par l'Université Laval via une collaboration entre l'université, le centre de développement du porc du Québec, Agriculture et Agroalimentaire Canada et la compagnie Phodé. Durant son doctorat, l'étudiante ou l'étudiant évoluera au sein d'une équipe de recherche dynamique que sont le département des sciences animales et le centre de développement du porc du Québec. La personne sera aussi en contact avec différents intervenants de la filière porcine québécoise.

Exigences et conditions

- Avoir une maîtrise en biologie, en science animale, en éthologie ou dans un sujet connexe
- Intérêt à travailler avec les animaux d'élevage