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L'Institut Montaigne propose la création de doctorats "orientés ingénierie"

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Dans son étude "Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation" publiée en février 2011, l'Institut Montaigne revient sur l'enjeu stratégique du doctorat et propose de "créer de véritables doctorats orientés vers l'ingénierie".

Partant du constat que les ingénieurs créent peu d'entreprises, qu'ils sont très peu nombreux (4%) à réaliser une thèse et que par ailleurs seuls 15% des postes de R&D sont occupés par des docteurs, l'Institut Montaigne insiste sur l'enjeu stratégique que représente le doctorat pour adapter la formation des ingénieurs à la mondialisation.
Reprenant les propos de "personnalités qualifiées", l'étude souligne « qu'il manque aux ingénieurs français un sas, une étape de décompression, à la suite de leurs études très structurées, afin de leur apprendre à questionner les règles et coutumes établies, et ainsi sauter le pas de l’innovation » (Maxime Marzin, directeur de l’incubateur de Sciences Po). Cédric Villani, médaille Fields 2010, est sur la même longueur d'onde : pour lui, faire de la recherche c'est « faire preuve d’inventivité, de ténacité et de rigueur, c’est-à-dire autre chose que suivre des cours et de valider des examens. »

Assez logiquement, les auteurs de l'étude préconisent d'orienter davantage d'ingénieurs vers le doctorat mais surtout « d'inciter les ingénieurs à chercher, à pousser les portes des laboratoires, à favoriser la disponibilité des enseignants et à exploiter cette formidable ressource en matière grise. »

Une proposition paradoxale
Au final la proposition 3 (sur 10) de l'Institut Montaigne consiste à « créer de véritables doctorats orientés vers l’ingénierie. (...) Ces doctorats doivent être souples et permettre d’alterner périodes de recherche, d’enseignement ou d’expérience en entreprise tout en autorisant une création éventuelle de start-up. »

Après tant de vertus accordées à la pratique de la recherche et tant de louanges adressées au doctorat il peut paraître paradoxal d'en proposer un nouvel avatar. On peut également s'étonner que l'étude ne mentionne pas les conventions Cifre qui permettent à de nombreux ingénieurs (mais aussi à des universitaires) de réaliser une thèse en entreprise ou encore les missions d'expertises que les doctorants sont maintenant autorisés à mener dans le cadre de leur contrat doctoral. Mais force est de constater que face à l'enjeu de l'innovation, de la création d'entreprises et d'emplois, la France cherche encore sa voie.

Référence : Adapter la formation des ingénieurs à la mondialisation, par Romain Bordier, Aloïs Kirchner et Jonathan Nussbaumer, Institut Montaigne, Février 2011, ISSN 1771-6756, 10€.