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« Des astrophysiciens au service du développement durable »

Catherine Gayda - Responsable emploi et relations internationales

Afin de répondre à leurs nouveaux besoins, certaines entreprises comme Evolution Energie embauchent des profils inattendus : « Les astrophysiciens ont les compétences en mathématiques et en physique que nous recherchons », précise Fabien Imbault, directeur général de cette société. « Une grande entreprise recrute des cadres très spécialisés, au contraire une start-up comme la nôtre a besoin de profils de très haut niveau mais polyvalents ».

Les grands groupes industriels cherchent à maîtriser les coûts de l’énergie et à améliorer leur efficacité énergétique. Evolution Energie est une jeune entreprise qui propose à ses clients des solutions de gestion énergétique : elle a tout naturellement trouvé sa place dans l’incubateur de la Ville de Paris qui accueille des projets de développement durable.

Dans une petite société en évolution, chaque salarié doit être capable de s’intégrer et de progresser avec l’entreprise. « Lorsque je recrute un candidat, explique Fabien Imbault, je projette ses compétences et son potentiel dans mon organigramme à 2 ou 3 ans. Je ne me focalise pas sur son diplôme mais sur ses compétences et ses capacités. J’ai recruté des docteurs car ils étaient plus performants que les ingénieurs que j’ai auditionnés ». « Travailler en entreprise doit être un vrai choix de carrière et pas un choix par dépit » ajoute Fabien Imbault. Il se souvient d’un candidat qui après réflexion a finalement décliné l’offre de poste après plusieurs entretiens. Il a préféré se consacrer à la préparation des concours du CNRS. « La décision de ce candidat, bien que légitime, m’a fait perdre un temps précieux, une telle expérience pourrait dissuader un recruteur qui aurait sélectionné un docteur pour la première fois de redonner sa chance à un autre ».

Les start-up offrent de belles perspectives à des scientifiques intéressés par l’innovation et le travail en petite équipe. « Pourtant, les laboratoires publics sous-estiment les possibilités de recrutement de jeunes scientifiques par les start-up, estimant qu’elles sont trop petites pour effectuer vraiment de la recherche. Chez Evolution Energie, la moitié de l’équipe travaille en R&D » remarque Fabien Imbault.

Les docteurs sont appréciés dans ces petites entreprises car ils choisissent souvent un poste en fonction de leur intérêt. Très autonomes, ils sont sensibles à la liberté de travail dans une petite équipe, au domaine d’expertise et à l’ambiance. Cette indépendance d’esprit ne doit pas leur faire oublier les codes auxquels les cadres sont soumis en entreprise. Fabien Imbault insiste sur la tenue vestimentaire : « Un candidat doit impérativement se présenter en entretien d’embauche en costume s’il est un homme ou en tailleur si il est une femme. Si ce n’est pas le cas, je n’imagine pas envoyer cette personne en clientèle. Respecter les codes veut dire aussi que l’on sait s’adapter ». La plupart des docteurs qui soumettent leur candidature n’ont aucune idée du salaire auquel ils peuvent prétendre. Un employeur demande aussi à un candidat d’être au clair sur ses prétentions. Pour Fabien Imbault : « Si un candidat propose une fourchette de salaire lors de la négociation avec son éventuel employeur, il doit être prêt à accepter le bas de la fourchette qu’il a lui-même avancé. Toutefois, la progression est plus rapide que dans un grand groupe. »

Evolution Energie se lance dans de nouveaux défis et envisage de quadrupler ses effectifs d’ici trois ans. Cette start-up est lauréate du forum Netva 3013 (New Technology Venture Accelerator) qui accompagne les jeunes entreprises françaises sur le marché américain. Erwin Guizouarn, président d’Evolution Energie prospecte en vue de créer deux filiales d’Evolution Energie, l’une sur le territoire américain et l’autre en Asie. Afin de soutenir ces implantations, Evolution Energie va recruter des profils plus commerciaux capables de faire connaître l’entreprise à l’export : « La R&D recrutera encore quelques scientifiques mais restera en France. Notre challenge sera de devenir une entreprise de taille intermédiaire (ETI). Une start-up doit évoluer et son personnel avec elle » conclut Fabien Imbault.

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