Dix ans d’accompagnement des doctorants d'Orange

« EDEn », pour Expérience Doctorale en Entreprise, est un programme créé en 2006 sous l’impulsion de Paul Friedel, alors directeur de la recherche de France Télécom R&D, afin de mieux accompagner les doctorants en interne. De huit inscrits la première année, EDEn a enrôlé de nouveaux participants chaque année et fait désormais partie intégrante du programme doctoral d’Orange. Au total, 121 doctorants ont pu bénéficier du programme avant d’entrer sur le marché du travail.

Selon notre étude rétrospective menée sur les différentes promotions, de 2006 à 2015, une majorité d’entre eux sont actuellement des actifs travaillant en France. 65% d’entre eux ont un parcours réalisé exclusivement dans le privé, tandis que 29% ont également eu une expérience professionnelle académique. Le métier d’ingénieur est par ailleurs le titre le plus fréquemment cité, dans les profils LinkedIn que nous avons pu exploiter :

Le dernier séminaire d’EDEn s’est tenu le 23 septembre 2016 sur le campus Orange Gardens, à Châtillon (92). Treize doctorants et doctorantes ont ainsi eu une dizaine de minutes chacun/e pour présenter leur projet de recherche, en mettant l’accent sur les compétences développées et le projet professionnel. Comme à son habitude, Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche, a donné sa vision du programme en guise d’introduction. « La démarche aide à communiquer sur vos résultats avec conviction […] et faire comprendre les grandes conclusions à des moins spécialistes que vous », a-t-il dit à l’adresse des doctorants, estimant que la communication devenait un aspect de plus en plus stratégique de toute activité économique. Le « niveau d’exigence monte sur le plan scientifique », a encore ajouté le dirigeant, avec pour conséquence un rééquilibrage du temps de travail entre recherche et valorisation : les chercheurs devraient dans l’idéal se rapprocher d’un ratio 60-40, « voire même 50-50 », selon ce dernier.

Les doctorants, qui ont reçu l’accompagnement de l’ABG dans les 6 mois précédant le séminaire, ont ensuite eu la parole. A la fin des présentations, les encadrants de thèse et différents représentants d’Orange Labs Recherche ont eu toute latitude pour questionner les participants, que ce soit sur leurs résultats de recherche ou sur la suite de leur parcours.

Avant de rejoindre le marché du travail, ces derniers doivent encore achever la rédaction de leur thèse et la soutenir. Mais beaucoup reconnaissent qu’EDEn, plutôt que représenter une charge de travail supplémentaire, apporte une aide pour mieux négocier ces étapes de fin de doctorat. Sans compter que certains/es des participants/es seront peut-être appelés à venir travailler chez Orange ensuite : chaque année, le groupe de télécoms recrute en effet environ 20 ingénieurs de recherche sur les sujets qui l’intéresse (réseaux du futur, sécurité, big data, internet des objets…).

Ce bilan très positif est une des raisons qui motive Orange à accorder une fois de plus sa confiance à l’ABG en 2017. Le groupe est en effet en train de finaliser le recrutement d’une nouvelle promotion EDEn...

Quelques témoignages de la promotion 2016

Benjamin Richard, doctorant :

« EDEn est une prise de conscience : cela permet de prendre le temps de réfléchir à ce qu'on veut faire après la thèse et aide aussi à relativiser sur ce que l'on a fait avant, à se remettre en question sur les décisions prises tout au long de son parcours. Cela m'a permis notamment de mettre en avant des choses un peu enfouies, comme le fait que je veuille travailler sur des aspects pratiques, et pas forcément envie de rester dans l'académique. Le mentor a l'avantage de poser toujours les bonnes questions, sur le pourquoi, le comment... Cela peut devenir assez personnel, que ce soit en groupe ou en entretien individuel. On nous demande de faire un exercice, qui est de ne pas se restreindre à un métier dans la continuité de notre thèse. C'est pourquoi on expose ses compétences personnelles, parce que la thèse ne se résume pas à être juste expert d'un domaine très précis. Il y a tout un tas de compétences annexes au doctorat (travail en équipe, réaliser un état de l'art des recherches...) qu'on peut mettre au service d'autres métiers. »

Mikaël Touati, doctorant :

« La formation est basée sur des questions personnelles, qui ne sont pas forcément naturelles et dont les réponses peuvent demander du temps. Par exemple, les raisons qui expliquent notre parcours, ou nos attentes par rapport au futur, pas uniquement sur un plan professionnel. Quand on fait une thèse, on est généralement orienté très technique et on ne se pose pas plus de questions que ça sur les apports humains, ce qu’on appelle les « soft skills » (gestion des priorités, relationnel…). C’est assez incroyable ce que l’on peut acquérir en quelques années de doctorat. Cela m’a aussi aidé vis-à-vis de la rédaction de ma thèse sur les aspects plus généraux, comme l’explication et la concrétisation des résultats. J’avais des idées concernant mon projet professionnel, mais EDEn donne aussi les clés pour réaliser ce projet, en faisant appel à mon réseau par exemple. »

Noémie Simoni, professeure émérite à Telecom ParisTech et encadrante :

« J’ai trouvé que le séminaire EDEn avait permis de mettre en valeur la personnalité des doctorants, on le sent non seulement dans leur présentation, mais aussi lorsque l’on parle avec eux. J’ai l’impression que les doctorants sont plus à l’aise pour exprimer différemment leurs résultats, leur savoir-être, leur savoir-faire… C’est certainement une bonne chose en vue de leurs futurs entretiens d’embauche : le fait d’apprendre à se présenter sans savoir forcément qui on a en face de soi, un spécialiste de la technique ou un responsable des ressources humaines, peut leur être très utile. »

Plus d’information sur le programme doctoral chez Orange : https://orange.jobs/site/fr-theses/