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Un doctorat en Turquie et un post-doc en France

Evelyne Jardin

Après avoir obtenu son doctorat en informatique à l’Université de Ege, en Turquie, Tolga Ayav est parti en France pour effectuer un post-doc à l'Inria Rhône-Alpes. Il raconte son parcours.

Association Bernard Gregory : Pourquoi s’être engagé dans un doctorat ?
Tolga Ayav :
J’aime le milieu universitaire et j’apprécie particulièrement la recherche. Or, l’obtention du doctorat est la condition sine qua none pour devenir chercheur.

Avez-vous choisi votre sujet de thèse ?
J’ai en effet choisi mon sujet de recherche après une longue biblio et des discussions nourries avec mon superviseur.

Comment se passe un doctorat en Turquie ?
Officiellement, un doctorat en Turquie dure au minimum trois ans. Dans les faits, la durée moyenne tend plutôt vers les quatre ans, quatre ans et demi. Moi, j’ai mis cinq ans pour terminer.

Les deux premières années, le doctorant doit suivre sept cours (comptant pour 21 crédits). À la fin des cours, il passe un examen et c’est à ce moment-là que la thèse débute vraiment. Il a aussi l’obligation de suivre deux formations d’initiation à l’enseignement et ,deux fois par an, il rédige un rapport sur l’avancée de ses travaux qu'il présente à un jury. Ce jury est chapeauté par son directeur de recherche. Il est possible d’avoir un ou plusieurs co-directeurs de recherche.

Quel est le statut d’un doctorant ?
La plupart des doctorants ont un poste de research assistant dans l'université où ils sont étudiants (enfin, la plupart du temps). Ceux là ont un contrat temporaire qui se termine à la fin de la thèse mais il n'y a pas beaucoup de postes de ce type. Il y a aussi quelques bourses. Pour ma part, j'ai fait ma thèse à l’Université de Ege tout en enseignant à l’Institut technologique d’Izmir.

Comment se passe la soutenance ? Combien y a-t-il de membres dans le jury ?
Le jury est composé de cinq membres. Le doctorant fait une présentation orale pendant 30-45 minutes. Puis il défend sa thèse en répondant aux questions posées par le jury et par le public qui assiste à la soutenance. Ensuite, le jury se retire pour délibérer et le doctorat est attribué. La soutenance se clôture par un pot.

Avez-vous donné des cours pendant votre doctorat ?
En tant que research assistant, comme je vous le disais précédemment, on ne donne pas de cours, on assiste à des cours. Mais comme j’étais en même temps instructor (une sorte d'intervenant extérieur), je donnais deux cours par semestre au département d’ingénierie informatique de l’Institut.

Avez-vous publié ?
J’ai publié deux articles dans des revues internationales. J’ai aussi à mon actif quelques publications dans des colloques et dans des ateliers.

Pourquoi et comment êtes-vous parti en post-doctorat en France ?
Pour deux raisons. Tout d’abord, pour embrasser une carrière académique en Turquie, il est recommandé de partir en post-doc dans une autre université, mieux encore à l’étranger. Ensuite, j’étais venu plusieurs fois à l'Inria de Rocquencourt pendant mon doctorat. Je connaissais déjà la France et j’avais appris à apprécier ce pays.

J’ai commencé à chercher un post-doc en France vers la fin de ma thèse. Je surveillais les opportunités et en 2004, j’ai posé ma candidature à l'Inria Rhône-Alpes, lors de la campagne nationale de recrutement des post-docs.

Êtes-vous toujours en contact avec l'Inria ?
Nous avons réalisé un bon travail collectif là-bas, je suis toujours en contact avec mes collègues de l'Inria et je poursuis, en Turquie, les recherches que nous avions entamées en France.

Que faites-vous maintenant ? Avez-vous trouvé un emploi en Turquie ?
De nouveau, je suis instructor à l’Institut technologique d’Izmir et j'ai posé ma candidature pour un poste de Professeur assistant.

Propos recueillis par Evelyne Jardin, le 25 janvier 2006.