Chloé Lemeunier, votre correspondante ABG à Paris 8

1/ Quand les docteurs viennent vous voir, quelle impression vous donnent-ils ?
J’ai l’impression qu’après leur soutenance, ils sont un peu désabusés. Après avoir travaillé plusieurs années sur un thème précis, ils ont souvent tendance à orienter leur recherche professionnelle sur ce thème tout en ayant conscience de la difficulté que cela représente.
Récemment, j’ai reçu une docteur spécialiste des études féminines. Nous avons eu une discussion serrée pour qu’elle accepte que ce qui allait compter, dans sa recherche d’emploi, ce seraient davantage les capacités acquises grâce à la recherche plutôt que son sujet de thèse.

C’est important que les docteurs en SHS élargissent leurs perspectives quand ils cherchent un emploi. Il faut qu’ils comprennent qu’ils seront probablement recrutés grâce à leur formation par la recherche plus que sur leur sujet de thèse.

2/ Quelles sont les questions récurrentes des jeunes chercheurs ?
J’ai deux types de contact. Je reçois des nouveaux doctorants qui se demandent ce qu’ils vont faire après la thèse. Venir me voir très tôt, c’est une bonne démarche, ainsi je peux leur donner quelques conseils comme le fait de profiter de la durée de leur thèse pour se constituer un réseau en participant à des colloques, etc.
Puis, je reçois des docteurs. Certains, après leur soutenance ressentent une sorte de baby-blues, ils n’ont pas toujours de projet professionnel précis et ils ne savent pas comment orienter leur recherche d’emploi. Je leur propose notamment de retravailler leur CV et de le déposer dans la CVthèque de l’ABG.

3/ Quel est le profil des docteurs qui viennent s’inscrire à l’ABG ?
Les profils sont extrêmement variés, ils couvrent la majeure partie des disciplines SHS à l’image de l’université Paris 8. Cette année, j’ai reçu un psychologue, un économiste, une docteur en études féminines, un docteur en communication… Je n’ai pas encore beaucoup d’inscrits, car c’est la première année de fonctionnement de l’antenne ABG à Paris 8.

Propos recueillis par Evelyne Jardin, le 30 juin 2006.