Parole de docteur : le métier d'ingénieur validation, avec Marie Gérus-Durand, PhD en biologie moléculaire
À l'occasion d'un séminaire ABG, Marie Gérus-Durand, docteure en biologie moléculaire et actuellement ingénieure validation chez Cerba Research a répondu à quelques questions. L'objectif ? Présenter son parcours, ses compétences, sans oubleir l'activité de son entreprise, son processus de recrutement...
Découvrez sans tarder son témoignage.
Parcours et métier
Présentation de Cerba Research
ehthnterhn
Parcours et métier
J’ai suivi un parcours universitaire que l'on pourrait qualifier de linéaire. Les premières années se sont déroulées à l'Université Grenobler Alpes, puis la finalisation de mon master à Toulouse. Poussée par un naturel très curieux, j'ai effectué durant mon master des stages dans des domaines variés : Eléments transposables dans une équipe de microbiologie, Assignation de séquences chez la poule dans un laboratoire de l’INRA, Etude des mécanismes épigénétiques impliqués dans le cancer du sein. Après quoi j'ai fait le choix de poursuivre avec un doctorat en Biologie Moléculaire à Toulouse, suivi de 2 post-docs. Un premier en Grande Bretagne, à l’université d’Oxford, que j'ai décidé d’arrêter après 5 ans afin de revenir en France, où j'ai effectué un second post-doc à l’IGH.
Dès la fin de mon master il était clair que la recherche publique en France ne pourrait répondre à mes attentes et qu'en conséquence, ma poursuite de carrière se déroulerait dans le secteur privé. De plus, je n'ai jamais perçu le concours CNRS comme la consécration, le "graal" que l'institution nous faisait miroiter à l’entrée en doctorat. J’aurai idéalement souhaité faire une thèse CIFRE mais à mon époque cela n’existait pas. Alors, durant tout mon parcours je ne suis pas restée focalisée sur un seul sujet et j’ai pris des risques dans les choix de mes sujets de post-doc également en essayant sans cesse de développer des compétences qui pourrait servir mon but final. Par exemple, lors de mon choix de premier post-doc, l’expérience en Angleterre était un plus pour le perfectionnement de mon anglais mais aussi pour la découverte d’un autre système de recherche que le système français. C’était surtout un challenge car le laboratoire commençait à peine à s’installer et qu’il n’y avait alors que le chef d’équipe et une thésarde. Je savais déjà que je n’y allais pas pour accumuler les publications comme le nécessite l’obtention d’un poste dans la recherche publique. J’y allais pour apprendre à lancer un laboratoire et prendre conscience de tous les autres aspects qu’impliquent la recherche : financements, gestion de matériel, gestion d’équipe…. J’ai mis fin au cycle de renouvellement de ce post-doc pour avoir du temps pour postuler dans des entreprises françaises. Cette démarche effectuée de l’étranger n’était pas facile. J’ai donc décider de poursuivre avec un second post-doc. Les raisons du choix de mon second post-doc était plus pratiques que scientifiques pour être honnête. Je voulais me rapprocher des pôles de recherche français et avec des entreprises dans mon secteur d’intérêt, l’analyse biologiques d’échantillons cliniques.
Pendant ce second post-doc, en plus de mon travail au laboratoire j’ai intégré des réseaux et me suis intéressée aux entreprises environnantes. Je me suis fait connaître. J’ai également suivi une formation de management.
Après mon second post-doc j’ai mis à profit ma période de chômage pour me former en ligne à la programmation dans le but de faire de l’intelligence artificielle appliquée à la biologie. Je me suis également inscrite au DU de Recherche Clinique de l’université de Montpellier.
Lorsqu’on est au chômage avec un doctorat en poche malheureusement pole emploi ne nous propose pas de nombreuses offres correspondant à nos critères. Cependant des ateliers existent qui peuvent s’avérer très utiles. En plus de cela il est possible de faire des stages de validation d’orientation professionnelle. J’ai donc par ce biais réussi à décrocher 2 stages : un dans l’entreprise dans laquelle je travaille actuellement et un dans une entreprise développant des solutions informatiques pour la biologie. A la suite de ces 2 stages j’ai eu 2 propositions de contrats. J’avais passé bons nombres d’entretien sans rien décroché et je me retrouvais avec un choix à faire !
J’ai donc choisi mon poste actuel : scientifique principal et ingénieur validation. Qu’est-ce qu’un ingénieur de validation ???? je n’en savais rien. Je ne connaissais rien à la validation et avais eu une seule formation sans aucune mise en pratique en immunohistochimie mais me voilà responsable de la validation de protocoles d’immunohistochimie pour leur utilisation dans des essais cliniques. Un travail que j’adore ! A part le côté fastidieux de lectures de tous les documents règlementaires en matière d’utilisation de protocoles dans des essais cliniques ce travail nécessite de la rigueur, de trouver des solutions de manières rapide et participe à la bonne prise en charge des patients ou à la découverte de nouveaux traitements. En plus de cela j’ai accepté de prendre des tâches de management de personnel, je suis actuellement suppléante de ma manager et exerce des responsabilités accrues dans l’encadrement de l’équipe.
Préciser ce que votre parcours, et en particulier votre expérience de la recherche, vous apporte pour accomplir les missions et responsabilités qui sont les vôtres aujourd'hui,
Aujourd’hui toutes mes expériences passées et mon parcours typique universitaire, agrémenté d’une multitude de connaissances dans des domaines variés, et ma formation en recherche clinique me permettent de comprendre les problématiques des clients et d’y répondre au mieux. Le travail bibliographique effectué tout au long de mes études me permet de savoir où et comment trouver les informations, de les lire avec un œil critique et de les adapter au problème de chaque client. Le temps passer au laboratoire à gérer la technique et le suivi de plusieurs projets en parallèle me permet une bonne gestion de mon temps et de la planification. Mes formations en management et mes expériences passées avec différents professionnels de la recherche me permettent de m’adapter à leur demande, de savoir comment aborder les obstacles en fonction des personnalités de chacun. La rédaction de demande de financements est toujours d’actualité, même en entreprise, pour les demandes de budget.
La rigueur, l’adaptation, la curiosité et l’ouverture d’esprit sont pour moi les atouts nécessaires à la poursuite d’une thèse et sont aujourd’hui mes atouts de tous les jours.
Partager 1 ou 2 conseils.
Des conseils se trouvent déjà dans les passages précédents de ma présentation. Si je devais en choisir deux ce serait :
- Restez fidèle à vos convictions et suivez votre voie. Cela implique de prendre le temps de se poser pour savoir ce qu’on veut faire et de ne pas hésiter à faire des formations supplémentaires nous permettant d’atteindre nos objectifs.
- Se faire connaître, ne pas devenir son propre frein. N’hésitez pas à faire des candidatures spontanées, à postuler à des postes qui ne correspondent pas à 100% à votre parcours. Les compétences dites transversales sont les plus importantes. Tout peut s’apprendre sur le terrain tant que la motivation est là.
Vous souhaitez recevoir nos infolettres ?
Découvrez nos adhérents
- Aérocentre, Pôle d'excellence régional
- MabDesign
- CESI
- Institut Sup'biotech de Paris
- PhDOOC
- Groupe AFNOR - Association française de normalisation
- MabDesign
- SUEZ
- Tecknowmetrix
- Nokia Bell Labs France
- Ifremer
- Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire - IRSN - Siège
- ANRT
- ADEME
- Laboratoire National de Métrologie et d'Essais - LNE
- TotalEnergies
- ONERA - The French Aerospace Lab
- Généthon
- CASDEN