Paroles de docteurs : « Et, tout ça a commencé avec Erasmus… »
Après une Licence en Espagne, un Master et un Doctorat en France, un Post-doc aux États-Unis, Neus Sabater, Docteur en Mathématiques Appliquées, a choisi de s’installer dans l’Hexagone et de poursuivre sa carrière au sein d’une entreprise du secteur privé. Un parcours qui tiendrait presque d’un « long fleuve tranquille ».
C’est durant sa dernière année de Licence en Mathématiques à l’Université de Barcelone, que Neus a eu l’opportunité de quitter l’Espagne pour la France, pendant un an (2005-2006), dans le cadre du programme Erasmus. Son diplôme espagnol en poche, elle a pu ensuite bénéficier d’une bourse et continuer en deuxième année de Master MVA (Mathématiques, Vision, Apprentissage) à l’ENS (École Normale Supérieure) de Cachan.
« Si j’ai pu candidater à ce M2 et rester en France, c’est parce que j’avais fait Erasmus. Je suis aussi, passée des mathématiques théoriques aux mathématiques appliquées et ai fait un stage à l’Université Paris Descartes dans le domaine de l’imagerie médicale. Après ce stage, j’ai eu l’opportunité de faire ma thèse, à l’ENS de Cachan sur l’imagerie satellitaire et de travailler avec le CNES (Centre National d’Études Spatiales) ».
En termes de financement, Neus a obtenu une bourse sur trois ans, la durée de son doctorat (2006, 2009). En complément de ce revenu, elle a eu la possibilité d’assurer un « Monitorat » (équivalent TP ou Travaux Pratiques) auprès d’étudiants en Licence de Mathématiques/Informatique, soit sur une année, 64 heures.
Après la soutenance de sa thèse en décembre 2009, elle a enchaîné sur un post-doc à Caltech (California Institute of Technology) à Los Angeles qui abrite entre autres, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA.
Là encore, Neus a décroché une bourse. « J’ai bénéficié d’une "Fellowship", un prix octroyé par la NASA. J’ai continué sur l’imagerie satellitaire avec une application à la géophysique et en collaboration avec des géologues. Ça a été une expérience extraordinaire au niveau personnel, comme professionnel. Une expérience que je recommande à tous. Travailler avec d’autres équipes, personnes, c’est très enrichissant ».
Neus aurait pu poursuivre sa carrière aux États-Unis, mais finalement, elle a choisi de retourner en Europe. Restait la question du choix entre l’Espagne et la France. C’est cette dernière qu’elle va privilégier car lui permettant de rester dans la recherche.
Cela fait ainsi, trois ans qu'elle travaille comme chercheur dans le Département Recherche & Innovation et plus particulièrement, le laboratoire de traitement d’image et vidéo, de Technicolor, une entreprise du secteur privé qui recrute de préférence des docteurs. « Mon expérience de thèse et de post-doc était demandée et valorisée par mon entreprise. Ce qui n’est pas courant dans les entreprises en France ». C’est entre autres, ce qui a décidé Neus à accepter cette proposition. En même temps, comme elle le précise, elle voit mal comment il serait possible de faire de la recherche, sans être passé par un doctorat. Dans ses fonctions elle est également, amenée à encadrer des stagiaires, des thésards sous contrat CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche), ainsi que des post-docs.
Bien qu’il y ait des différences notables entre le secteur privé et le secteur public, Neus a souhaité néanmoins garder le contact, le lien, avec le deuxième. Il y a l’encadrement de doctorants, mais aussi l’écriture et la publication d’articles scientifiques, la participation régulière à des colloques. « Dans le monde de la recherche, on ne peut pas tourner le dos à l’académique ». Ceci dit, comme elle le souligne, cela est vrai également, dans l’autre sens.
A vous entendre, on a l’impression que tout s’est enchaîné de manière naturelle, que vous n’avez pas été confrontée à des difficultés particulières, des obstacles…
« Effectivement, je n’ai pas eu à prendre des décisions difficiles. Je n’ai pas connu de moments critiques. Sur le plan du financement, je n’ai pas eu de problèmes. Peut-être que mon domaine de recherche sur l’imagerie était à lui seul, un atout pour trouver du financement. Je me sens privilégiée et suis consciente de la chance que j’ai ».
Vos perspectives à plus ou moins long terme ?
« Dans l’entreprise où je travaille, j’ai des possibilités d’évolution de carrière au niveau scientifique, qui est ce qui m’intéresse. Je me donne du temps. Ce que je fais actuellement, me convient parfaitement. Et puis, je me déplace assez souvent en Europe, mais aussi aux États-Unis ».
En guise de conclusion ?
« J’ai beaucoup bougé. Il ne faut pas avoir peur de la mobilité. C’est important pour faire de la recherche. C’est intéressant, enrichissant et surtout cela ouvre énormément de portes. Et, tout ça a commencé avec Erasmus. Sans Erasmus, je ne serai sans doute pas partie d’Espagne ».
Par ailleurs, si la France a offert à Neus Sabater la possibilité de vivre sa première expérience de la mobilité et de s'y installer ensuite, l'Espagne, son pays, a été pour Romuald Berty dont nous avons recueilli les propos voici quelques mois, l'occasion notamment, pendant sa co-tutelle de thèse entre les deux pays, de participer à la création d'une école de langues dans une commune de la province de Barcelone.
La réussite d'une expérience de la mobilité dépendrait-elle du projet de chacun(e) ou des possibilités offertes par tel ou tel pays ? Des deux certainement, mais dans tous les cas le projet professionnel et personnel semble déterminant.
« Si j’ai pu candidater à ce M2 et rester en France, c’est parce que j’avais fait Erasmus. Je suis aussi, passée des mathématiques théoriques aux mathématiques appliquées et ai fait un stage à l’Université Paris Descartes dans le domaine de l’imagerie médicale. Après ce stage, j’ai eu l’opportunité de faire ma thèse, à l’ENS de Cachan sur l’imagerie satellitaire et de travailler avec le CNES (Centre National d’Études Spatiales) ».
En termes de financement, Neus a obtenu une bourse sur trois ans, la durée de son doctorat (2006, 2009). En complément de ce revenu, elle a eu la possibilité d’assurer un « Monitorat » (équivalent TP ou Travaux Pratiques) auprès d’étudiants en Licence de Mathématiques/Informatique, soit sur une année, 64 heures.
Après la soutenance de sa thèse en décembre 2009, elle a enchaîné sur un post-doc à Caltech (California Institute of Technology) à Los Angeles qui abrite entre autres, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA.
Là encore, Neus a décroché une bourse. « J’ai bénéficié d’une "Fellowship", un prix octroyé par la NASA. J’ai continué sur l’imagerie satellitaire avec une application à la géophysique et en collaboration avec des géologues. Ça a été une expérience extraordinaire au niveau personnel, comme professionnel. Une expérience que je recommande à tous. Travailler avec d’autres équipes, personnes, c’est très enrichissant ».
Neus aurait pu poursuivre sa carrière aux États-Unis, mais finalement, elle a choisi de retourner en Europe. Restait la question du choix entre l’Espagne et la France. C’est cette dernière qu’elle va privilégier car lui permettant de rester dans la recherche.
Cela fait ainsi, trois ans qu'elle travaille comme chercheur dans le Département Recherche & Innovation et plus particulièrement, le laboratoire de traitement d’image et vidéo, de Technicolor, une entreprise du secteur privé qui recrute de préférence des docteurs. « Mon expérience de thèse et de post-doc était demandée et valorisée par mon entreprise. Ce qui n’est pas courant dans les entreprises en France ». C’est entre autres, ce qui a décidé Neus à accepter cette proposition. En même temps, comme elle le précise, elle voit mal comment il serait possible de faire de la recherche, sans être passé par un doctorat. Dans ses fonctions elle est également, amenée à encadrer des stagiaires, des thésards sous contrat CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche), ainsi que des post-docs.
Bien qu’il y ait des différences notables entre le secteur privé et le secteur public, Neus a souhaité néanmoins garder le contact, le lien, avec le deuxième. Il y a l’encadrement de doctorants, mais aussi l’écriture et la publication d’articles scientifiques, la participation régulière à des colloques. « Dans le monde de la recherche, on ne peut pas tourner le dos à l’académique ». Ceci dit, comme elle le souligne, cela est vrai également, dans l’autre sens.
A vous entendre, on a l’impression que tout s’est enchaîné de manière naturelle, que vous n’avez pas été confrontée à des difficultés particulières, des obstacles…
« Effectivement, je n’ai pas eu à prendre des décisions difficiles. Je n’ai pas connu de moments critiques. Sur le plan du financement, je n’ai pas eu de problèmes. Peut-être que mon domaine de recherche sur l’imagerie était à lui seul, un atout pour trouver du financement. Je me sens privilégiée et suis consciente de la chance que j’ai ».
Vos perspectives à plus ou moins long terme ?
« Dans l’entreprise où je travaille, j’ai des possibilités d’évolution de carrière au niveau scientifique, qui est ce qui m’intéresse. Je me donne du temps. Ce que je fais actuellement, me convient parfaitement. Et puis, je me déplace assez souvent en Europe, mais aussi aux États-Unis ».
En guise de conclusion ?
« J’ai beaucoup bougé. Il ne faut pas avoir peur de la mobilité. C’est important pour faire de la recherche. C’est intéressant, enrichissant et surtout cela ouvre énormément de portes. Et, tout ça a commencé avec Erasmus. Sans Erasmus, je ne serai sans doute pas partie d’Espagne ».
Par ailleurs, si la France a offert à Neus Sabater la possibilité de vivre sa première expérience de la mobilité et de s'y installer ensuite, l'Espagne, son pays, a été pour Romuald Berty dont nous avons recueilli les propos voici quelques mois, l'occasion notamment, pendant sa co-tutelle de thèse entre les deux pays, de participer à la création d'une école de langues dans une commune de la province de Barcelone.
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