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La Suisse au cœur du Doctorat

Clarisse Faria-Fortecoëf

Responsable de projets et Doctorant contractuel depuis octobre 2011, Jonathan Perron réalise sa thèse en Chimie-Physique à l'Université Pierre et Marie Curie à Paris en collaboration avec Institut Paul Scherrer, Villigen, Suisse.

Dès le départ - c'était même une condition sine qua non de son directeur de thèse à l'Université Pierre et Marie Curie -, l'intégration d'une période de 18 mois en Suisse, faisait partie du projet doctoral de Jonathan Perron.

L'expérience helvétique : « Un grand saut au niveau personnel comme professionnel »

En octobre 2011, Jonathan a donc quitté la France pour la Suisse, « un pays auquel on ne pense pas en premier dans le cadre d'une mobilité ». Ne connaissant pas ce pays, il s'est tout d'abord adressé à La Maison des Français de l’Étranger (MFE), un service du Ministère des Affaires étrangères qui a pour mission d’informer tous les français envisageant de partir vivre et/ou travailler à l’étranger. Il a ainsi obtenu avant son départ toutes les informations utiles dont il avait besoin, comme celles concernant la vie courante, la fiscalité, etc. « Après, tout s'est passé là-bas et les questions administratives par exemple, ont été traitées très rapidement ».

Au niveau de son activité, cette mobilité avait pour objectif, au sein d'un labo de l'Institut et d'une équipe internationale (membres venant d'Autriche, Italie, etc.) - « un environnement très sympathique et dynamique » - d'acquérir des compétences techniques dans le domaine de la lithographie par faisceau d’électrons en tirant profit des installations de l'Institut Paul Scherrer et de les utiliser ensuite, pour conduire des expériences sur de grands instruments en France.


En termes de financement
, Jonathan disposait d'une Allocation ministérielle (contrat doctoral) d'environ 1 300 euros, ainsi que d'un complément pendant son séjour en Suisse, versé par l'Institut correspondant à la moitié d'un salaire suisse. « Ce qu'il faut savoir et contrairement à la France, c'est que les doctorants en Suisse touchent systématiquement, un salaire qui va varier en fonction de la discipline et de l'endroit où ils se situent dans le pays. Dans les Écoles Polytechniques par exemple, les salaires doctoraux sont plus élevés ».


Pour ce qui est du logement, l'Institut possède une Maison des invités dans laquelle Jonathan a pu bénéficier d'une chambre pour une courte période, le temps pour lui de trouver un logement. « A ce niveau, il y a beaucoup d'offres en colocation, solution qui est beaucoup plus intéressante, les loyers étant en Suisse très élevés ».

Quelques mots sur la vie sur place ?

Pour Jonathan, cela a été tout d'abord, un « choc ». « On dit que la vie y est chère et... c'est le cas . A côté de cela, la Suisse est composée de régions magnifiques. J'étais en Suisse allemande et j'ai pu découvrir différents endroits grâce notamment, à un système de transport et d'abonnement très intéressant. J'ai ainsi, eu l'occasion de rencontrer des gens différents. Des gens sérieux au niveau privé, comme professionnel. L'intégration demande un minimum d'efforts, mais il n'y a pas vraiment de difficultés ». Une autre caractéristique de la Suisse, c'est son multilinguisme avec pas moins quatre langues nationales parlées : l’allemand, le français, l'italien et le romanche . A souligner également, « le fait que les personnes se considèrent comme faisant partie tout d'abord, de la commune – les impôts dépendent de la commune où l'on habite - , ensuite du canton et enfin de la Suisse ».


Le retour en France ou la poursuite du projet avec la Suisse

En mars 2013, Jonathan a réintégré la France et son Université. Cependant, son projet tout en s'adaptant aux thématiques travaillées par son équipe à Paris, se poursuit avec la Suisse où il se rend régulièrement pour profiter des installations de l'Institut Scherrer et tester différents échantillons, mais aussi pour revoir certaines personnes de son ancienne équipe, maintenir le contact.
« Cette collaboration constitue le cœur du Doctorat. C'est un projet commun, mon projet doctoral ».

Par ailleurs, Jonathan est toujours en contrat doctoral, contrat qui se termine le 30/09/2014, date à laquelle il devra soutenir sa thèse. Souhaitons-lui donc, bonne chance.

A ce jour, quelles seraient vos perspectives ?

« En Suisse c'était plus technologique que scientifique. En même temps, c'est cet apport que je cherche à privilégier. C'est-à-dire que je veux m'orienter sur des postes dans l'industrie, le secteur privé. J'ai déjà pris des contacts comme durant par exemple, le Forum Horizon Chimie organisé à la Maison de la Chimie de Paris, le 6 février 2014, ou encore auprès de grands groupes lors de rencontres organisées par mon université.  Idéalement, j'aimerais travailler en Suisse, mais compte tenu des résultats du référendum de février dernier, à l'issue duquel une majorité de la population s'est prononcée « contre l'immigration de masse », je ne sais pas trop quelles seront les possibilités... ».
Un autre projet de Jonathan, serait celui de rejoindre une société en France souhaitant développer son activité en Suisse. « Je pense que c'est une expérience que je peux valoriser au sein d'une entreprise ».

Et si c'était à refaire ?

« Sans hésiter. C'est une expérience unique. C'est un pays qu'on connaît assez peu. Les gens sont souriants. J'y ai maintenant quelques amis ».
En même temps, il conseille à celles et ceux qui seraient tentés par une mobilité en Suisse, de bien faire attention aux formalités. Les discussions au niveau hiérarchique qui n'y sont pas aussi « ouvertes » qu'en France, peuvent constituer un autre élément déstabilisant.
Cependant, de manière générale, Jonathan n'a pas rencontré de difficultés majeures et continue ses allers-retours entre la France et la Suisse, qui au delà de l'aspect professionnel, correspondent à « un besoin de revoir et de rencontrer les gens sur place ».

Si vous souhaitez prendre contact et/ou suivre Jonathan Perron, rendez-vous sur son site Internet dans lequel, vous trouverez notamment, des informations sur ses Projets scientifiques, ainsi que ses Carnets Helvétiques (les photos de paysage illustrant cet article sont extraites de ces carnets).