S'expatrier et faire carrière au Québec...
Clarisse Faria-Fortecoëf
C'est l'objectif que s'est fixé Virginie Barrère, Docteur en Biologie Moléculaire, après un diplôme d’Ingénieur en Microbiologie et Sécurité Alimentaire en 2008 à l’École Supérieure d’Ingénieurs en Agroalimentaire de Bretagne atlantique (ESIAB) à Brest, un Doctorat à l'Université McGill à Montréal en 2013 suivi d'un post-doc. en 2013/2014 à Santé Canada. Découvrez son parcours et perspectives…
Comment s'est présentée l'opportunité de partir au Canada ?
Durant sa dernière année d'ingénieur, Virginie Barrère s'est mis en quête d'un doctorat en anglais car ayant « plus de valeur pour une carrière internationale ». Elle a ainsi, répondu à plus d'une centaine d'offres publiées notamment, par des universités, des centres de recherche ou encore par ABG, dans différents pays comme l'Australie, la Nouvelle Zélande, les USA ou encore le Royaume-Uni. C'est finalement, au Québec qu'elle va trouver un Directeur de thèse (Principal Investigator) dans un laboratoire de l'Institut de Parasitologie, Université McGill, à 40 km de Montréal. « Je n’ai donc pas vraiment choisi d’aller là-bas. C’était une opportunité que j’ai saisi lorsqu’elle s’est présentée ».
Une opportunité également au niveau du financement. Elle a ainsi obtenu d'une part, un support de son laboratoire d'accueil, ainsi qu'un prix de l'université McGil et d'autre part, une bourse auprès du Ministère de l’agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du Québec pour son étude de terrain. Cette bourse est octroyée dans le cadre du programme PSIA (Programme de Soutien à l'Innovation Agroalimentaire) qui fait partie de l'accord Cultivons l’avenir.
Quelques mots sur le doctorat et cette expérience ou mobilité ?
La thèse en Parasitologie vétérinaire, intitulée « Detection of drug resistance in the sheep nematode Haemonchus contortus », est basée principalement comme nous l'explique Virginie, sur la détection de marqueurs génétiques de résistance aux vermifuges. En d'autres termes, « il s’agit de comparer des génomes de parasites résistants à un médicament et des génomes de parasites sensibles à ce même médicament. Je me suis intéressée à la première catégorie (brevet scientifique). Avec les marqueurs que l’on connaissait déjà, j’ai établi des études de terrain pour aller les tester. Les parasites sont dans l’estomac de l’animal et produisent des œufs que l’on retrouve dans les excréments de celui-ci. J’ai donc proposé à des éleveurs de moutons de tester l’outil diagnostic dans leur ferme en appliquant le test génétique sur les œufs des parasites. En cas d’allèles de résistance sur les œufs, on suppose que les parasites qui les ont produits sont aussi résistants. Grâce au test, il est possible de savoir avant d’utiliser un vermifuge si ce dernier va fonctionner ».
Au niveau de son installation à Montréal, Virginie est partie au Canada avec un visa d’étude. Pour obtenir un tel visa, « c'est très simple, il faut une inscription dans une université canadienne - en ce qui me concerne l'inscription à l'Université McGill -, une preuve de financement et ensuite formuler la demande qui peut se faire via Internet, auprès de l'Ambassade du Canada à Paris ». En savoir plus.
Comme nous le précise notre interlocutrice, il est également, possible de se rendre dans le pays avec un permis de travail temporaire (PVT) ou un visa de résident permanent. Pour sa part, Virginie a obtenu ce deuxième et précieux document après 18 mois de procédure. On peut trouver toutes les informations utiles sur les différents types de visa sur le site Immigration Canada, la demande pouvant être faite à partir de la France. Parmi les critères : l'âge, le niveau d'études ou encore les pays visités. Par ailleurs, il y a le visa travail, mais pour l’obtenir, une preuve d’embauche est nécessaire.
En ce qui concerne les autres démarches administratives, l’adhésion à l’assurance santé par exemple, est relativement simple pour les étudiants grâce au protocole franco-québécois. Pour d'informations, vous pouvez consulter le site de l'assurance maladie, amelie.fr.
« De manière générale, la vie est très agréable à Montréal. Le climat n’est pas si dur que ça. Il fait certes -35°C degrés l’hiver mais des vêtements et des bottes appropriés suffisent à vous protéger du froid ».
D'ailleurs, Virginie a choisi d'y rester en enchaînant après son doctorat, sur un post doc, une opportunité qu'elle n'a pas hésité à saisir, à Santé Canada, une institution gouvernementale, au sein de leur équipe de recherche scientifique.
Et, aujourd'hui quelles sont vos perspectives ?
« Au retour de mon post doc, j'ai eu envie de changer de carrière et de quitter le monde des pipettes, faire autre chose que de la recherche ». Virginie a ainsi, été recrutée comme Chargée de projet par l'équipe de chercheurs de Université de Montréal avec laquelle, elle avait travaillé durant son doctorat.
S'agissant d'un contrat à temps partiel renouvelable tous les 3 mois et s'arrêtant en 2016 (fin du projet), Virginie cherche depuis 6 mois un emploi à Montréal en consultant notamment, les offres publiées sur Emploi Québec.
Mais, dans le contexte économique du pays et la situation de certains secteurs comme celui de la Santé (baisse du budget, etc.), il n'y a pas actuellement, de réelles opportunités au Québec pour les Docteurs (PhD) ou plus exactement, qui correspondent à ses perspectives : un poste dans la communication scientifique (journalisme) ou la coordination de projets dans une agence gouvernementale ou de soutien aux projets de recherche, un bureau de transfert de connaissances, etc.
Si vivre et travailler au Canada reste son objectif premier, cela n'empêche pas notre interlocutrice de regarder ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique, car elle ira « là où il y a du travail. J'avais cru comprendre que le marché de l'emploi en France ne se portait pas bien, mais en fait il y a des offres et même de très intéressantes. En consultant par exemple le site ABG et celui de l'APEC, il y a une abondance de postes à pourvoir. J'ai été très surprise de voir toutes ces offres sachant que j'en trouve peu sur Montréal ! Mais après en avoir discuté autour de moi, la communication se fait a priori, surtout grâce aux contacts, d'où l'importance d'avoir un réseau ».
Que diriez-vous aux Docteurs français qui seraient tentés par une mobilité au Canada et plus particulièrement, au Québec ?
Si Virginie encourage tout un chacun à « tenter l'aventure », ses conseils sont les suivants :
Pour suivre ou prendre contact avec Virginie Barrère, rendez-vous sur son Blog de vulgarisation scientifique Parasites et compagnie/Parasites and Cie.
Elle a également, créé un partenariat avec le Blog Biodetectives.
Les propos ci-dessus ont été recueillis suite à la publication de notre article sur les « Journées Québec » organisées à Paris, les 30 et 31 mai 2015.
Durant sa dernière année d'ingénieur, Virginie Barrère s'est mis en quête d'un doctorat en anglais car ayant « plus de valeur pour une carrière internationale ». Elle a ainsi, répondu à plus d'une centaine d'offres publiées notamment, par des universités, des centres de recherche ou encore par ABG, dans différents pays comme l'Australie, la Nouvelle Zélande, les USA ou encore le Royaume-Uni. C'est finalement, au Québec qu'elle va trouver un Directeur de thèse (Principal Investigator) dans un laboratoire de l'Institut de Parasitologie, Université McGill, à 40 km de Montréal. « Je n’ai donc pas vraiment choisi d’aller là-bas. C’était une opportunité que j’ai saisi lorsqu’elle s’est présentée ».
Une opportunité également au niveau du financement. Elle a ainsi obtenu d'une part, un support de son laboratoire d'accueil, ainsi qu'un prix de l'université McGil et d'autre part, une bourse auprès du Ministère de l’agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du Québec pour son étude de terrain. Cette bourse est octroyée dans le cadre du programme PSIA (Programme de Soutien à l'Innovation Agroalimentaire) qui fait partie de l'accord Cultivons l’avenir.
Quelques mots sur le doctorat et cette expérience ou mobilité ?
La thèse en Parasitologie vétérinaire, intitulée « Detection of drug resistance in the sheep nematode Haemonchus contortus », est basée principalement comme nous l'explique Virginie, sur la détection de marqueurs génétiques de résistance aux vermifuges. En d'autres termes, « il s’agit de comparer des génomes de parasites résistants à un médicament et des génomes de parasites sensibles à ce même médicament. Je me suis intéressée à la première catégorie (brevet scientifique). Avec les marqueurs que l’on connaissait déjà, j’ai établi des études de terrain pour aller les tester. Les parasites sont dans l’estomac de l’animal et produisent des œufs que l’on retrouve dans les excréments de celui-ci. J’ai donc proposé à des éleveurs de moutons de tester l’outil diagnostic dans leur ferme en appliquant le test génétique sur les œufs des parasites. En cas d’allèles de résistance sur les œufs, on suppose que les parasites qui les ont produits sont aussi résistants. Grâce au test, il est possible de savoir avant d’utiliser un vermifuge si ce dernier va fonctionner ».
Au niveau de son installation à Montréal, Virginie est partie au Canada avec un visa d’étude. Pour obtenir un tel visa, « c'est très simple, il faut une inscription dans une université canadienne - en ce qui me concerne l'inscription à l'Université McGill -, une preuve de financement et ensuite formuler la demande qui peut se faire via Internet, auprès de l'Ambassade du Canada à Paris ». En savoir plus.
Comme nous le précise notre interlocutrice, il est également, possible de se rendre dans le pays avec un permis de travail temporaire (PVT) ou un visa de résident permanent. Pour sa part, Virginie a obtenu ce deuxième et précieux document après 18 mois de procédure. On peut trouver toutes les informations utiles sur les différents types de visa sur le site Immigration Canada, la demande pouvant être faite à partir de la France. Parmi les critères : l'âge, le niveau d'études ou encore les pays visités. Par ailleurs, il y a le visa travail, mais pour l’obtenir, une preuve d’embauche est nécessaire.
En ce qui concerne les autres démarches administratives, l’adhésion à l’assurance santé par exemple, est relativement simple pour les étudiants grâce au protocole franco-québécois. Pour d'informations, vous pouvez consulter le site de l'assurance maladie, amelie.fr.
« De manière générale, la vie est très agréable à Montréal. Le climat n’est pas si dur que ça. Il fait certes -35°C degrés l’hiver mais des vêtements et des bottes appropriés suffisent à vous protéger du froid ».
D'ailleurs, Virginie a choisi d'y rester en enchaînant après son doctorat, sur un post doc, une opportunité qu'elle n'a pas hésité à saisir, à Santé Canada, une institution gouvernementale, au sein de leur équipe de recherche scientifique.
Et, aujourd'hui quelles sont vos perspectives ?
« Au retour de mon post doc, j'ai eu envie de changer de carrière et de quitter le monde des pipettes, faire autre chose que de la recherche ». Virginie a ainsi, été recrutée comme Chargée de projet par l'équipe de chercheurs de Université de Montréal avec laquelle, elle avait travaillé durant son doctorat.
S'agissant d'un contrat à temps partiel renouvelable tous les 3 mois et s'arrêtant en 2016 (fin du projet), Virginie cherche depuis 6 mois un emploi à Montréal en consultant notamment, les offres publiées sur Emploi Québec.
Mais, dans le contexte économique du pays et la situation de certains secteurs comme celui de la Santé (baisse du budget, etc.), il n'y a pas actuellement, de réelles opportunités au Québec pour les Docteurs (PhD) ou plus exactement, qui correspondent à ses perspectives : un poste dans la communication scientifique (journalisme) ou la coordination de projets dans une agence gouvernementale ou de soutien aux projets de recherche, un bureau de transfert de connaissances, etc.
Si vivre et travailler au Canada reste son objectif premier, cela n'empêche pas notre interlocutrice de regarder ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique, car elle ira « là où il y a du travail. J'avais cru comprendre que le marché de l'emploi en France ne se portait pas bien, mais en fait il y a des offres et même de très intéressantes. En consultant par exemple le site ABG et celui de l'APEC, il y a une abondance de postes à pourvoir. J'ai été très surprise de voir toutes ces offres sachant que j'en trouve peu sur Montréal ! Mais après en avoir discuté autour de moi, la communication se fait a priori, surtout grâce aux contacts, d'où l'importance d'avoir un réseau ».
Que diriez-vous aux Docteurs français qui seraient tentés par une mobilité au Canada et plus particulièrement, au Québec ?
Si Virginie encourage tout un chacun à « tenter l'aventure », ses conseils sont les suivants :
- Avoir des pistes sérieuses d'emploi (doctorat, post doc, etc.) avant de partir, l'idéal étant d'avoir un poste à l'arrivée.
- Prendre en compte le fait qu'il n'existe pas d'aide financière une fois sur place, si vous n'avez jamais travaillé au Canada.
- S'informer au préalable sur le système de santé (assurance maladie). Un système comme le précise Virginie, qui n'est pas comparable à celui de la France. « Avec tous les défauts dont on peut le qualifier le système français est très avantageux et il faut avoir vécu ailleurs pour pouvoir mieux l'apprécier ».
- Bien se renseigner sur les types de visa qui vous correspondent le mieux et auxquels vous pouvez prétendre.
- Enfin, plus qu'un conseil, Virginie tient à formuler une requête : « une fois sur place, merci de ne pas comparer le Québec à la France, cela agace tout le monde. Puis rappelez-vous que c’est VOUS qui avez un accent pas les québécois ».
Pour suivre ou prendre contact avec Virginie Barrère, rendez-vous sur son Blog de vulgarisation scientifique Parasites et compagnie/Parasites and Cie.
Elle a également, créé un partenariat avec le Blog Biodetectives.
Les propos ci-dessus ont été recueillis suite à la publication de notre article sur les « Journées Québec » organisées à Paris, les 30 et 31 mai 2015.
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