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Ser doctor en España

Dr Anne-Laure Fize, Chargée de mission au Service pour la Science et la Technologie, Ambassade de France en Espagne

En décembre 2008, nous vous proposions une sélection de sites pour préparer votre mobilité. Ici, nous vous présentons le parcours, pas toujours simple, d’un jeune chercheur en Espagne.

Le doctorat en Espagne est un savant mélange de temps, de moyens financiers et d’efforts. En effet, avec en moyenne 4,8 années de doctorat avant la soutenance, la patience des doctorants est mise à l’épreuve. Et ce n’est pas tout, la précarité est également souvent de mise : à peine 40% d’entre eux bénéficient d’une bourse. Plus de 25% ont dû cumuler un autre emploi pour financer leur thèse ; les autres ont emprunté ou mis à contribution leurs parents. Mais ces situations précaires devraient peu à peu disparaître avec la nouvelle loi de la science, de la technologie et de l’innovation, dont le projet a été présenté en mars dernier. Cette loi devrait permettre de redessiner la carrière scientifique en Espagne afin de la rendre plus attractive : non seulement les doctorants du public seront tous rémunérés et sous contrat, mais l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs sera également facilitée via des contrats de post-doctorats de cinq années durant lesquelles les jeunes chercheurs seront soumis à deux processus d’évaluation. S’ils les réussissent, c’est l’entrée assurée dans le réseau de la fonction publique.

Pour ce qui est de leur entrée en entreprise, peu à peu les universités prennent conscience de l’importance du transfert des connaissances, et proposent de plus en plus d’enseignements spécifiques (gestion de projet, management, etc.) aux futurs docteurs. Faire une thèse en Espagne est donc un long parcours semé d’embûches au bout duquel ne restent que les plus vaillants. Le taux d’abandon est donc élevé : seuls 15% décrochent le fameux diplôme selon l’INE (l’INSEE espagnol). Les autres, leurs économies et/ou motivations épuisées, se voient contraints d’abandonner. D’autant plus que le titre de docteur n’est pas toujours reconnu à sa juste valeur en Espagne : seuls 4% des entreprises semblent y apporter une réelle importance et seulement 10% du personnel R&D des entreprises possèdent un doctorat, des entreprises qui pour la plupart concernent les sciences naturelles. Mais l’insertion professionnelle des docteurs en Espagne est, de toutes manières, loin de dépendre des entreprises : celles-ci ne représentent que 15,7% des emplois. Presque la moitié (44,4%) des nouveaux docteurs trouvent un emploi dans l’enseignement supérieur, et un peu plus d’un tiers (35,8%) dans l’administration publique ; les autres travaillent dans des institutions privées à but non lucratif.

L’activité de prédilection des docteurs?
La R&D : elle concerne 70% des docteurs actifs en Espagne. Et en ce qui concerne les domaines qui emploient le plus de docteurs, ils sont trois selon l’INE : les sciences naturelles (29,5%), les sciences médicales (22,7%) et les sciences sociales (21%).

A noter également que pour trouver un premier emploi les femmes titulaires d’un doctorat rencontrent un peu plus de difficultés que leurs homologues masculins : en général six mois de recherches sont nécessaires pour les femmes contre quatre mois pour les hommes. Et côté étrangers, il faut savoir que 16,8% des titulaires de doctorats embauchés ne sont pas de nationalité espagnole. Mais il semblerait que le manque de docteurs commence à se faire sentir : l’Etat met tout en œuvre pour passer de quelques 8 000 nouveaux docteurs par an à 12 000 en 2015… c’est peut-être le moment de tenter votre chance!