« Etre journaliste scientifique, c’est aimer raconter des histoires » confie Pierre Barthelemy, rédacteur de Passeur de sciences
"Adolescent, j’envisageais de vivre de ma plume et je me passionnais déjà pour l’astronomie. Le journalisme scientifique est finalement la synthèse de ces deux passions car il permet de raconter de magnifiques histoires." découvrez le métier de journaliste scientifique, vu par Pierre Barthélémy, journaliste au Monde et auteur du blog "Passeur de sciences".
Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier ?
"Un journaliste scientifique doit avoir une grande curiosité d’esprit et une grande capacité d'adaptation. Il faut être capable de passer d’une discipline à l’autre, d’une découverte en médecine aux exo-planètes. Ce métier est passionnant car il n’est pas répétitif. Les sciences évoluent sans cesse, il faut étudier les nouvelles théories.
Ce que j'aime avant tout dans le journalisme scientifique, c'est raconter une histoire. Il faut trouver le bon niveau de vulgarisation : simplifier sans devenir simpliste et trouver la bonne image. J’ai pour habitude d’écrire en pensant que mes lecteurs ont un niveau en sciences comparable à celui d’un lycéen."
Un docteur en sciences est donc bien armé pour devenir journaliste scientifique ?
"Je n’en suis pas persuadé. Le docteur en sciences risque de réagir en expert lorsqu’il communiquera sur sa spécialité. Par ailleurs, beaucoup de scientifiques qui ont pour habitude d’échanger avec leurs pairs surestiment le niveau en sciences du grand public. L’idée n’est pas d’informer mais de vulgariser et de trouver la bonne image, le bon biais pour expliquer. La qualité de l’écriture est essentielle car le journaliste doit raconter une belle histoire."
Le blog Passeur de sciences est très connu. Quelles sont les raisons de son succès ?
"Depuis sa création, 26 millions de pages ont été lues (9 millions par an en moyenne). Chaque mois, mille commentaires sont postés par les internautes dont le profil va du chercheur au simple passionné, sans oublier les étudiants en sciences. Je constate que le « personal branding » existe vraiment en sciences : le blog que j’avais monté lors de mon passage sur Slate.fr a périclité après mon départ et mes lecteurs m’ont suivi sur ce nouveau blog."
Voulez-vous dire qu’un journaliste scientifique peut être une star ?
"Non, je constate simplement que l’appétence du grand public pour les sciences est sous-estimée en général par les médias eux-mêmes. Très peu de journaux ont une rubrique quotidienne consacrée à ce domaine. A la télévision, Arte et France 5 sont les seules chaînes importantes à diffuser quelques documentaires scientifiques. Dans ce contexte de « pénurie » les lecteurs suivent le journaliste qui les a séduits en leur parlant de sciences, mais ça ne fait pas de lui une vedette pour autant."
Comment expliquez-vous ce désintérêt pour les sciences de la part des médias ?
"Les sciences (et plus particulièrement les mathématiques) sont enseignées en France non pas pour elles-mêmes mais dans le but de sélectionner les élites qui seront formées dans les grandes écoles. Les journalistes eux-mêmes sont peu intéressés par les sciences. La plupart d’entre eux, à l’instar des décideurs politiques, ont suivi des cursus, comme Sciences Po, où les sciences n’ont pas leur place.
Un journaliste scientifique sera obligé d'argumenter auprès de son rédacteur en chef pour faire passer en première page un article de sciences alors que son confrère spécialisé en politique internationale n’aura pas cette difficulté. Ce désintérêt est vraiment culturel. Les quotidiens anglo-saxons font au contraire une large part aux sciences : le service scientifique au New York Times emploie 23 personnes alors que Le Monde en compte seulement cinq. L'espoir que je porte vient surtout du Web où l'on mesure très facilement l'intérêt du public pour les sciences. Sur le site Internet du Monde, les articles scientifiques font très souvent partie des plus lus ou plus recommandés sur Facebook. J’espère que cela incitera les journaux en ligne à faire une place plus importante aux sciences."
Ce que j'aime avant tout dans le journalisme scientifique, c'est raconter une histoire. Il faut trouver le bon niveau de vulgarisation : simplifier sans devenir simpliste et trouver la bonne image. J’ai pour habitude d’écrire en pensant que mes lecteurs ont un niveau en sciences comparable à celui d’un lycéen."
Un docteur en sciences est donc bien armé pour devenir journaliste scientifique ?
"Je n’en suis pas persuadé. Le docteur en sciences risque de réagir en expert lorsqu’il communiquera sur sa spécialité. Par ailleurs, beaucoup de scientifiques qui ont pour habitude d’échanger avec leurs pairs surestiment le niveau en sciences du grand public. L’idée n’est pas d’informer mais de vulgariser et de trouver la bonne image, le bon biais pour expliquer. La qualité de l’écriture est essentielle car le journaliste doit raconter une belle histoire."
Le blog Passeur de sciences est très connu. Quelles sont les raisons de son succès ?
"Depuis sa création, 26 millions de pages ont été lues (9 millions par an en moyenne). Chaque mois, mille commentaires sont postés par les internautes dont le profil va du chercheur au simple passionné, sans oublier les étudiants en sciences. Je constate que le « personal branding » existe vraiment en sciences : le blog que j’avais monté lors de mon passage sur Slate.fr a périclité après mon départ et mes lecteurs m’ont suivi sur ce nouveau blog."
Voulez-vous dire qu’un journaliste scientifique peut être une star ?
"Non, je constate simplement que l’appétence du grand public pour les sciences est sous-estimée en général par les médias eux-mêmes. Très peu de journaux ont une rubrique quotidienne consacrée à ce domaine. A la télévision, Arte et France 5 sont les seules chaînes importantes à diffuser quelques documentaires scientifiques. Dans ce contexte de « pénurie » les lecteurs suivent le journaliste qui les a séduits en leur parlant de sciences, mais ça ne fait pas de lui une vedette pour autant."
Comment expliquez-vous ce désintérêt pour les sciences de la part des médias ?
"Les sciences (et plus particulièrement les mathématiques) sont enseignées en France non pas pour elles-mêmes mais dans le but de sélectionner les élites qui seront formées dans les grandes écoles. Les journalistes eux-mêmes sont peu intéressés par les sciences. La plupart d’entre eux, à l’instar des décideurs politiques, ont suivi des cursus, comme Sciences Po, où les sciences n’ont pas leur place.
Un journaliste scientifique sera obligé d'argumenter auprès de son rédacteur en chef pour faire passer en première page un article de sciences alors que son confrère spécialisé en politique internationale n’aura pas cette difficulté. Ce désintérêt est vraiment culturel. Les quotidiens anglo-saxons font au contraire une large part aux sciences : le service scientifique au New York Times emploie 23 personnes alors que Le Monde en compte seulement cinq. L'espoir que je porte vient surtout du Web où l'on mesure très facilement l'intérêt du public pour les sciences. Sur le site Internet du Monde, les articles scientifiques font très souvent partie des plus lus ou plus recommandés sur Facebook. J’espère que cela incitera les journaux en ligne à faire une place plus importante aux sciences."
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