« Connaître mes points forts et le marché de l’emploi m’a permis de présenter un parcours cohérent aux recruteurs. J’avais une histoire à leur raconter. »
« Lorsque j’ai décidé de me tourner vers le secteur privé j’ai réfléchi à ce que j’avais aimé faire durant ma thèse et ce pour quoi j’étais compétente » explique Lydie Viatte, docteur en biologie actuellement chef de projet au sein de la SATT Idfinnov. Elle raconte à l'ABG la manière dont elle a su valmoriser ses expériences auprès des recruteurs.
Cette réflexion introspective basée sur ses domaines de compétences et ses appétences propres a été une démarche payante. Lydie conseille aux jeunes docteurs de commencer par bien se connaître eux-mêmes et de s’informer sur le marché du travail : « Ils ne doivent pas hésiter à se renseigner concrètement sur les métiers en effectuant des entretiens carrière et à creuser les réalités cachées dans un intitulé de poste ».
« Il est nécessaire d’activer son réseau, d’être transparent dans sa démarche professionnelle et surtout de présenter aux entretiens des expériences très pragmatiques. Je suis arrivée avec une histoire à raconter et les recruteurs ont vu mon potentiel. Il faut également être curieux, qualité intrinsèque du chercheur, et réussir à appliquer cette faculté en dehors de la science ». Les représentations parfois caricaturales du monde de l’entreprise doivent être écartées au profit d’une recherche personnelle pragmatique sur la diversité des métiers qui existent. Cette réflexion doit se faire en fonction des compétences que l’on a acquises et des forces découvertes pendant l’expérience du doctorat.
« Je me suis posé la question de ce que j’avais aimé dans la recherche. Je me suis rendu compte que, contrairement à beaucoup d’autres, j’avais aimé le processus de rédaction de ma thèse ». Lydie Viatte a soutenu sa thèse en 2006. Après deux post-docs, elle amorce seule une démarche de bilan professionnel très pragmatique. Elle en ressort avec les atouts suivants : la rédaction, la synthèse écrite et la communication écrite en général. « J’ai alors parlé librement de mon questionnement autour de moi, aussi bien dans mon entourage professionnel que personnel. Et j’ai découvert le monde du journalisme scientifique. Une connaissance m’a parlé du métier de medical writer ». Lydie commence à rédiger des brèves sur des découvertes scientifiques. « Cela me plaisait et ça marchait plutôt bien. J’ai contacté un journaliste scientifique et j’ai commencé à écrire des piges qui ont été publiées dans une revue plus généraliste. Mais j’ai trouvé que vulgariser le discours pour le rendre accessible ne me permettait pas d’exploiter l’ensemble des compétences développées en faisant de la recherche ». La leçon qu’elle tire de cette expérience est que la réalité de terrain ne correspond pas tout à fait à ses aspirations.
Une collègue de l’Institut Cochin, connaissant sa démarche de questionnement professionnel, lui fait part d’un poste en CDI à pourvoir dans une PME en tant que rédacteur scientifique. Elle a entendu parler de cette opportunité lors du dernier congrès auquel elle a assisté. Lydie postule et est reçue quelques temps après. Pendant l’entretien d’embauche, elle met en avant sa curiosité dans des domaines scientifiques variés en dehors de son champ d’expertise et sa capacité à les traduire pour qu’ils soient accessibles au plus grand nombre. « La présentation des compétences doit rester très pragmatique. Ma thèse a été un plus. La fiche de poste correspondait exactement à ce que je savais faire. A la fin de l’entretien, ils m’ont demandé en aparté si je pourrais être compétente dans la rédaction de brevets ». Lydie répond par l’affirmative même si ce champ lui est alors totalement inconnu. Elle prend son poste en 2010 dans l’entreprise. « Ils m’ont confié des responsabilités et j’ai découvert le monde de la propriété industrielle. Cette tâche a constitué à terme 80% de mon activité. Candidater sur un poste de rédacteur scientifique peut amener à des missions bien différentes comme la rédaction de brevets». Lydie constate que derrière un intitulé de poste et une fonction se cachent des attentes et des besoins qui ne sont pas forcément explicités en première intention par les recruteurs. Malheureusement, l’entreprise dépose le bilan en avril 2012. Lydie est alors maman de deux jeunes enfants et la maternité a changé sa vision des choses. Elle choisit de ne pas se relancer dans une formation de plusieurs mois afin d’obtenir le CEIPI, diplôme demandé dans la grande majorité des offres d’ingénieur brevet et donc de ne pas rester spécialisée dans le monde de la propriété intellectuelle.
« Je me sentais dans une impasse et ne savais pas quel parcours choisir. J’avais maintenant une bonne connaissance de la propriété industrielle, une excellente communication écrite et une expérience dans le secteur privé ». Toujours très pragmatique durant sa période de recherche d’emploi, Lydie réactive son réseau et demande conseil à son entourage. Un ami connaissant bien l’univers des biotechnologies, l’informe de la création effective des SATT (Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologie). « J’en avais entendu parler pendant mon emploi précédent, sans savoir que ce projet était finalisé et sans avoir regardé de façon plus approfondie dans cette direction ».
Les SATT sont issues du grand emprunt et elles ont pour mission de valoriser la recherche en permettant de financer des projets de maturation des découvertes technologiques académiques, aboutissant ainsi soit à la création d’une start-up soit au transfert vers un industriel déjà existant. Chaque SATT est une entité privée ayant un fonctionnement qui lui est propre. « C’est une donnée à prendre en compte si un doctorant ou un jeune docteur veut contacter une SATT. Les profils demandés et les fonctions diffèrent parfois d’une SATT à l’autre ». Lydie intègre la SATT Idfinnov en janvier 2013 en tant que chef de projet. Elle gère la partie scientifique et va vers les chercheurs pour construire un projet en mettant en valeur ce qu’il faut développer au mieux pour qu’un industriel s’intéresse à cette technologie et en voit le potentiel pour des applications concrètes. « Je suis ravie de mon poste. Mes expériences précédentes et ma connaissance dans le domaine du dépôt de brevet ont été des atouts. Etre issue du milieu scientifique avec une connaissance de l’entreprise et /ou de la valorisation de la recherche était indispensable. En tant que chef de projet, je dois être en capacité d’analyser les propos des chercheurs et d’en extraire tout le potentiel. Ne pas perdre de temps est aussi crucial. Je dois avoir une vision globale et autonome sans être spécialiste d’un domaine scientifique particulier et rester vigilante quant aux risques que je dois à terme réduire ». Parfois, les risques juridiques ne peuvent être écartés. « Il faut envisager d’autres modes de valorisation que le brevet ». La santé, par exemple, peut être un domaine risqué pour l’innovation. Au sein de la SATT Idfinnov, en plus du poste de chef de projet, l’équipe comporte des business developers et des ingénieurs brevet. Cependant chaque SATT fonctionnant de façon autonome, un candidat potentiel doit bien se renseigner sur les compétences recherchées et les besoins propres à chacune.
« Je me suis posé la question de ce que j’avais aimé dans la recherche. Je me suis rendu compte que, contrairement à beaucoup d’autres, j’avais aimé le processus de rédaction de ma thèse ». Lydie Viatte a soutenu sa thèse en 2006. Après deux post-docs, elle amorce seule une démarche de bilan professionnel très pragmatique. Elle en ressort avec les atouts suivants : la rédaction, la synthèse écrite et la communication écrite en général. « J’ai alors parlé librement de mon questionnement autour de moi, aussi bien dans mon entourage professionnel que personnel. Et j’ai découvert le monde du journalisme scientifique. Une connaissance m’a parlé du métier de medical writer ». Lydie commence à rédiger des brèves sur des découvertes scientifiques. « Cela me plaisait et ça marchait plutôt bien. J’ai contacté un journaliste scientifique et j’ai commencé à écrire des piges qui ont été publiées dans une revue plus généraliste. Mais j’ai trouvé que vulgariser le discours pour le rendre accessible ne me permettait pas d’exploiter l’ensemble des compétences développées en faisant de la recherche ». La leçon qu’elle tire de cette expérience est que la réalité de terrain ne correspond pas tout à fait à ses aspirations.
Une collègue de l’Institut Cochin, connaissant sa démarche de questionnement professionnel, lui fait part d’un poste en CDI à pourvoir dans une PME en tant que rédacteur scientifique. Elle a entendu parler de cette opportunité lors du dernier congrès auquel elle a assisté. Lydie postule et est reçue quelques temps après. Pendant l’entretien d’embauche, elle met en avant sa curiosité dans des domaines scientifiques variés en dehors de son champ d’expertise et sa capacité à les traduire pour qu’ils soient accessibles au plus grand nombre. « La présentation des compétences doit rester très pragmatique. Ma thèse a été un plus. La fiche de poste correspondait exactement à ce que je savais faire. A la fin de l’entretien, ils m’ont demandé en aparté si je pourrais être compétente dans la rédaction de brevets ». Lydie répond par l’affirmative même si ce champ lui est alors totalement inconnu. Elle prend son poste en 2010 dans l’entreprise. « Ils m’ont confié des responsabilités et j’ai découvert le monde de la propriété industrielle. Cette tâche a constitué à terme 80% de mon activité. Candidater sur un poste de rédacteur scientifique peut amener à des missions bien différentes comme la rédaction de brevets». Lydie constate que derrière un intitulé de poste et une fonction se cachent des attentes et des besoins qui ne sont pas forcément explicités en première intention par les recruteurs. Malheureusement, l’entreprise dépose le bilan en avril 2012. Lydie est alors maman de deux jeunes enfants et la maternité a changé sa vision des choses. Elle choisit de ne pas se relancer dans une formation de plusieurs mois afin d’obtenir le CEIPI, diplôme demandé dans la grande majorité des offres d’ingénieur brevet et donc de ne pas rester spécialisée dans le monde de la propriété intellectuelle.
« Je me sentais dans une impasse et ne savais pas quel parcours choisir. J’avais maintenant une bonne connaissance de la propriété industrielle, une excellente communication écrite et une expérience dans le secteur privé ». Toujours très pragmatique durant sa période de recherche d’emploi, Lydie réactive son réseau et demande conseil à son entourage. Un ami connaissant bien l’univers des biotechnologies, l’informe de la création effective des SATT (Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologie). « J’en avais entendu parler pendant mon emploi précédent, sans savoir que ce projet était finalisé et sans avoir regardé de façon plus approfondie dans cette direction ».
Les SATT sont issues du grand emprunt et elles ont pour mission de valoriser la recherche en permettant de financer des projets de maturation des découvertes technologiques académiques, aboutissant ainsi soit à la création d’une start-up soit au transfert vers un industriel déjà existant. Chaque SATT est une entité privée ayant un fonctionnement qui lui est propre. « C’est une donnée à prendre en compte si un doctorant ou un jeune docteur veut contacter une SATT. Les profils demandés et les fonctions diffèrent parfois d’une SATT à l’autre ». Lydie intègre la SATT Idfinnov en janvier 2013 en tant que chef de projet. Elle gère la partie scientifique et va vers les chercheurs pour construire un projet en mettant en valeur ce qu’il faut développer au mieux pour qu’un industriel s’intéresse à cette technologie et en voit le potentiel pour des applications concrètes. « Je suis ravie de mon poste. Mes expériences précédentes et ma connaissance dans le domaine du dépôt de brevet ont été des atouts. Etre issue du milieu scientifique avec une connaissance de l’entreprise et /ou de la valorisation de la recherche était indispensable. En tant que chef de projet, je dois être en capacité d’analyser les propos des chercheurs et d’en extraire tout le potentiel. Ne pas perdre de temps est aussi crucial. Je dois avoir une vision globale et autonome sans être spécialiste d’un domaine scientifique particulier et rester vigilante quant aux risques que je dois à terme réduire ». Parfois, les risques juridiques ne peuvent être écartés. « Il faut envisager d’autres modes de valorisation que le brevet ». La santé, par exemple, peut être un domaine risqué pour l’innovation. Au sein de la SATT Idfinnov, en plus du poste de chef de projet, l’équipe comporte des business developers et des ingénieurs brevet. Cependant chaque SATT fonctionnant de façon autonome, un candidat potentiel doit bien se renseigner sur les compétences recherchées et les besoins propres à chacune.
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