Portrait : Vanessa Proux, DG de Sup'Biotech
À l'occasion du dix millième membre inscrit sur notre groupe LinkedIn, nous publions deux portraits de docteurs ayant récemment rejoint la communauté de l’ABG, dont les parcours variés viennent rappeler que le doctorat ne mène pas uniquement à la recherche. Le premier est celui de Vanessa Proux, directrice générale de l’école d’ingénieurs Sup’Biotech à Villejuif (94), qui a la particularité de connaître l’ABG depuis près de 20 ans !
Vanessa Proux a été recrutée en 2005 par Ionis Education Group pour travailler sur un nouveau projet d’école d'ingénieurs consacré aux biotechnologies. Titulaire d’un doctorat en biochimie, elle a toujours été attirée par l’enseignement et la transmission de savoirs scientifiques. Sup’Biotech est aujourd’hui reconnue par la Commission des titres d’ingénieur, réunit 157 enseignants et intervenants professionnels, et a reçu un label du pôle Medicen. Depuis 2014, Vanessa Proux préside également la commission Formation de ce pôle de compétitivité parisien.
Bonjour Vanessa Proux, pouvez-vous présenter votre parcours ?
Vanessa Proux : « J’ai passé un DEA en biochimie suivi d’un doctorat à l’Université Technologique de Compiègne. Rapidement, j’ai compris que la thèse ne menait pas seulement à la recherche pure, d’autant que les discussions avec les doctorants, les titulaires autour de moi m’ont fait réaliser combien s’insérer dans le monde académique pouvait être difficile et demander du temps. Cela a eu pour effet de m’encourager à aller à un maximum de rencontres et d’événements, pour découvrir des métiers autres que la recherche. J’ai découvert par exemple à l’époque le Forum Biotechno, par l’intermédiaire de l’association Biodocs. C’est aussi à ce moment que je me suis à mis à suivre des cours différents de la biologie – être en école d’ingénieurs donne l’avantage de pouvoir choisir ses matières dans un programme général – la gestion de projet et la communication en anglais. Ayant obtenu l’accord de mon encadrant de thèse, j’ai pu mettre cela en pratique avec d’autres doctorants en aidant un chercheur du laboratoire dans son projet de création d’entreprise (ndlr : celle-ci existe toujours, il s’agit de Diverchim). En parallèle, j’avais aussi envie de découvrir l’enseignement, car j‘avais l’envie réelle de partager et transmettre la science aux plus jeunes générations. J’ai adoré participer à la fête de la science : l’expérience de vulgarisation de mon sujet de thèse devant des classes de primaire et de collège a été notamment très enrichissante. Je réalise rétrospectivement que j’ai eu la chance d’avoir un superviseur très ouvert, qui m’a laissé me consacrer à des projets autres que ma thèse, et qui ne m’ont pas retardé pour autant. »
Quelle est votre histoire personnelle avec l’ABG ?
VP : « J’ai entendu parler de l’ABG très tôt dans ma carrière, dès 1997 ou 1998. Je me rendais sur le site web pour rechercher des sujets de thèse puis de post-doctorat, principalement en France car je ne souhaitais pas m’expatrier. J’ai participé aux doctoriales pendant ma thèse, dont je retiens surtout l’étude de cas : nous devions présenter à la fin de la journée un produit innovant devant un jury professionnel. L’objet en question n’avait rien à voir avec la biologie, puisqu’il s’agissait de skis pliables ! Il y avait une réelle interdisciplinarité dans les groupes de travail.
C’est aussi par l’intermédiaire de l’ABG que j’ai reçu la proposition d’emploi qui m’occupe aujourd’hui, puisque le groupe Ionis avait repéré mon CV dans la base de son site web. J’ai d’ailleurs bénéficié à ce moment du soutien d’une conseillère de l’ABG, Nicole Roinel – j’en profite pour lui rendre hommage - qui m’a aidé à préparer mon entretien. Après deux relances de ma part, j’ai finalement reçu la proposition d’embauche en tant que directrice d’études : ma mission était de préparer et recruter en quelques mois des étudiants pour la première rentrée de la nouvelle formation d’ingénieurs « biotech » du groupe, l’ISBP, qui allait rapidement devenir Sup’Biotech. »
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le doctorat ?
VP : « Je considère que la thèse et le post-doctorat sont des expériences professionnelles à part entière, car on y développe des compétences qui peuvent servir à d’autres professions : la recherche bibliographique, la veille scientifique, la communication professionnelle, l’organisation du temps de travail, l’encadrement de personnel… Tous ces outils m’ont personnellement aidée dans la mise en place de l’école Sup’Biotech au sein du groupe Ionis. Aujourd’hui, je continue de valoriser la formation doctorale, y compris pour recruter mes collaborateurs : deux directeurs d’études sont ainsi des docteurs que j’ai croisés pendant mon parcours académique ! »
Si des doctorants vous demandaient conseil sur leur poursuite de carrière, que leur diriez-vous ?
VP : « Soyez curieux, restez ouverts à toutes les opportunités qui se présentent et surtout sortez du laboratoire ! On a souvent l’image en thèse qu’il n’y a pas de métiers aussi intéressants que la recherche : c’est faux. Parmi tous les outils qui existent pour construire et développer son réseau, je conseillerai au premier rang de faire de la présence sur les événements, en venant avec des cartes de visite et des CVs non-académiques. Dans le secteur bouillonnant des biotechs, il est aussi essentiel de suivre l’actualité et de se rapprocher des réseaux et associations influents, tel que XMP-Biotech à Polytechnique, par exemple. »
Pour plus d'informations sur Sup'Biotech, nous vous conseillons de visionner ce reportage en immersion dans l'école avec deux journalistes.
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