Renaturation des espaces descellés sensibles pour améliorer le confort thermique en ville

Les opérations actuelles de désimperméabilisation ne font pas l’objet de collectes de données scientifiques afin d’évaluer leur réelle efficacité. L’hypothèse générale est que l’absence d’analyse des dispositifs avec des données scientifiques sur le continuum sol-végétal-climat ne permet pas de calibrer et valider les solutions pour définir des systèmes génériques performants. Les objectifs sont l’évaluation, après descellement de petits espaces en îlot, la contribution des solutions fondées sur la nature (NBS), sur les services climatiques rendus en termes de rafraîchissement et d’amélioration du confort humain, en caractérisant le développement de la végétation et les mécanismes physiques en jeu sur le continuum sol-plante-atmosphère (évaporation, transpiration, ombrage).

Les questions posées pour atteindre les objectifs fixés sont :

• Quels sont les impacts du choix de la localisation du site, du type de sol, de revêtement et de végétalisation (espèces, strates) d’une opération de descellement sur les mécanismes de rafraîchissement (ombrage, évapotranspiration) et leur évolution dans le temps en fonction du développement de la végétation ?
• Comment prendre en compte l’usage du site dans ces choix, et quel est l’impact de l’opération de descellement sur la perception des usagers ?
• Peuton coupler dans un modèle des données d’entrée sol, végétal et climat pour déterminer la performance des NBS dans la création d’îlots de fraîcheur urbains performants (ombrage, évapotranspiration) ?

Les étapes pour répondre à ces objectifs :

Année 1 : état de l’art sur les solutions fondées sur la nature et actuellement développées pour lutter contre les îlots de chaleur en ville, en particulier lors d’opérations de descellement. Ces recherches seront complétées par des connaissances sur les solutions grises proposées pour atteindre les mêmes objectifs (revêtements perméables, ombrières).

Années 1 et 2 : prise en main des démonstrateurs déjà en place (site IRIGO Saint Barthélémy d’Anjou (Angers) ; groupe scolaire des Grandes Maulévries Angers) et suivi de leur évolution temporelle en fonction du développement de la végétation (Des données sont déjà acquises par la thèse d’Antoine Morel février 2022- juin 2025). Ces démonstrateurs serviront de modèle pour la mise en place de 2 ou 3 autres sites (années 2 et 3) (arrêt de bus ; test des ombrières avec panneaux solaires ; groupe scolaire supplémentaire à définir). Les dispositifs seront suivis pendant la durée de la thèse et les résultats acquis seront analysés.

Année 3 : développement d’un outil d’aide à la conception à destination des aménageurs urbains en définissant les indicateurs les plus pertinents à prendre en compte pour l’aménagement des espaces des infrastructures sensibles. Cet outil en se basant sur des données scientifiques consolidées devrait permettre de lever des verrous scientifiques (contributions relatives de l’ombrage et de l’évapotranspiration, l’évolution des bénéfices dans le temps avec le développement de la végétation) et techniques (mise en place, entretien, gestion) pour l’utilisation des NBS performants pour rafraîchir les espaces urbains sensibles.

L’unité EPHor est composée de 14 personnels permanents (enseignants-chercheurs, ingénieur d’études et techniciens) tous rattachés au département d’enseignement et de recherche MilPPaT (Milieu Physique, Paysage, Territoire) via 2 unités pédagogiques, « Sol, substrat horticole et urbain » et « Physique des transferts et bioclimatologie ».

L’unité EPHor mène avant tout ses activités de recherche dans les contextes de l’horticulture et de l’agronomie urbaine et péri-urbaine. Elle est également porteuse des projets de cartographie des sols en région Pays-de-la-Loire.

Ses domaines d’expertise sont :

La caractérisation, la spatialisation et l'évaluation des propriétés biogéochimiques des substrats horticoles et des sols urbains.

La caractérisation et la modélisation du transfert d’eau et d’énergie dans le continuum sol-plante-atmosphère en condition de restriction d’irrigation, en horticulture et aménagements paysagers.

La direction de l’unité est actuellement assurée par Patrice Cannavo.

Ingénieur ou Master 2 en agronomie, bioclimatologie, sciences de l'environnement.

Le candidat doit avoir un goût pour la recherche, être capable de travailler en équipe, sur le terrain et en laboratoire. Il doit également faire preuve d’esprit de synthèse, d’une bonne maîtrise de l’anglais et d’un bon relationnel.